Sous quel signe se déclinerait le budget de l'Etat pour l'exercice 2018 ? Sans aucun doute l'exercice sera difficile et même plus dur que prévu. Tous les signaux clignotent déjà au rouge alors que l'état de nos finances se détériore. Outre la chute brutale du dinar, la récente dégradation de la note souveraine du pays par l'agence de notation Moody's risque de compliquer encore toute esquive de sauvetage et circuiter l'alternative de financement extérieur. Quelles dispositions « surprises » doit-on s'attendre de la loi de finances 2018 ? Un budget qui va du simple au double Un budget prévisionnel de 35 milliards dinars contre 32,7 milliards de dinars fixés une année auparavant et 18.335 milliards de dinars en 2010. Un budget qui va du simple au double en huit ans. Les dépenses suivent un rythme exponentiel contre une disette des ressources budgétaires. Le gouvernement Chahed annonce déjà la couleur. La carotte et le bâton pour susciter des repentis fiscaux. L'Etat prévoit une hausse des recettes fiscales, soit plus de 71% de ressources propres, notamment de ressources fiscales. Hausse de 68.3% de l'impôt sur les sociétés A fin juin 2017, les ressources propres ont atteint la barre de 16611.6 milliards de dinars dont 10617.3 milliards de dinars de ressources fiscales contre 724.2 milliards de dinars de ressources non fiscales et 5270.1 milliards dinars ressources d'emprunt et de trésorerie. La pression fiscale est estimée à 22% pour l'exercice 2017. Selon les résultats provisoires de l'exécution du budget de l'Etat arrêtés au mois du juin 2017, une hausse de 68.3% du revenu provenant des impôts sur les sociétés a été enregistrée au cours de la période de référence contre une baisse de 45.9% observée à fin juin 2016. Rappelons qu'une contribution exceptionnelle de l'ordre de 7.5% sur l'impôt sur les sociétés a été appliquée au titre de l'exercice 2017. Une mesure qui a soulevé la grogne des entreprises et des unités productives qui rechignent face aux pesanteurs fiscales, au poids des droits de douanes outre les pressions sociales et leurs corollaires. Pour sa part, l'union patronale a présenté sa vision de la loi de finances 2018. Parmi ses propositions on notera : l'allégement des taxes douanières, la réforme de la caisse de compensation, l'accélération de la réforme des caisses sociales et la restructuration des entreprises publiques. Des réformes structurelles dont la plupart est dictée par les institutions de Bretton Woods, des réformes renvoyées aux calendes grecques. La loi de finances 2018 va-t-elle rompre avec la monotonie observée avec les autres lois élaborées post-Révolution et mettre fin aux mesures de rafistolage, sources néfastes qui ont érodé l'économie nationale au gouffre. Comme prévue, le gouvernement d'Union Nationale à bout de souffle et quasiment dépourvu de manœuvres surtout que la chute du dinar n'a fait qu'accélérer l'éboulement. Comment va-t-on éviter la dépression économique ?