Les marques d'attention témoignées aux résistants, militants et martyrs du mouvement national ne sont rien par rapport aux services qu'ils avaient rendus au pays, en le libérant du joug colonial, a estimé le président et fondateur de l'association de fidélité aux résistants, militants et martyrs du mouvement national, Mohamed Sakri, lors d'un point de presse tenu, hier, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens. Il a fait état d'un programme conçu par son association pour la réhabilitation de tous les résistants, militants et martyrs du mouvement national sans distinction aux plans historique, matériel, moral, politique et culturel. Cette association avait été fondée en 2005 mais n'a obtenu le visa qu'en 2011 après la révolution. En effet, le dossier et la cause qu'elle s'est fixée de défendre ont toujours été, depuis l'indépendance, comme tout le monde le sait, un dossier et une cause des plus sensibles, à cause des velléités de confiscation qui n'ont pas cessé de les poursuivre, y compris de la part des plus impliqués comme le leader Habib Bourguiba. Un même destin poursuit les martyrs de la révolution de janvier 2011. Le combat que ces résistants, militants et martyrs avaient livré à l'armée coloniale française de 1952 à 1956 avait été héroïque, à tous les points de vue, a-t-il dit notant que leur nombre ne dépassait pas, pourtant, 3000 résistants mais, ils avaient pu ramener à la raison l'une des plus grandes puissances coloniales de l'époque, à savoir la France, qui avait accepté de reconnaitre l'indépendance de la Tunisie, le 20 mars 1956. Ceux qui sont encore en vie sont au nombre de 700 environ dont beaucoup assistaient à la rencontre. Ironie du sort, le nombre de 3000 a été établi selon les tableaux d'honneur décernés par les autorités françaises à ces résistants et militants lorsqu'ils avaient accepté de déposer les armes, à la demande de la direction politique du mouvement national de l'époque, après la reconnaissance de l'indépendance de la Tunisie par la France. Les actions que cette association compte entreprendre, dans le cadre des objectifs qu'elle s'est fixés, sont nombreuses dont un recensement détaillé des résistants et militants, sous la forme d'un livre, et des démarches tendant à amener la France à reconnaitre les crimes qu'elle avait commis en Tunisie, en réprimant le mouvement national, et à consentir les dédommagements appropriés aux victimes. L'association avait adressé deux lettres dans ce sens le 22 juin 2016 au président de la République française de l'époque et à son premier ministre où, outre les demandes signalées, l'association a réclamé également des copies des « annexes secrets du protocole de l'indépendance accordant des privilèges particuliers à la France », d'après son président, ainsi que les listes des prisonniers politiques, des intellectuels incarcérés et des martyrs sous l'administration française de la Tunisie. Le premier ministre français avait répondu à sa lettre, au bout d'un mois, le 22 juillet 2016, en l'informant que sa lettre avait été transférée au ministre français compétent, tandis que le président français n'a pas répondu.