Justice à géométrie variable    Sucre, café, riz : les grandes surfaces bien approvisionnées    Forum Convergences Tunisie 2025 : Une rencontre pour une gouvernance durable, solidaire et verte    Hyundai Tunisie invite des enfants orphelins à découvrir la mer : leur première vague d'espoir    Advans Tunisie célèbre 10 ans d'inclusion financière et annonce une nouvelle gouvernance    Rym Sghaier plaide pour la séance unique à l'école : « cela fonctionne pendant Ramadan ! »    Ministre de l'Enseignement Supérieur : les prestations universitaires seront à la hauteur des aspirations des étudiants    Festival Hammamet 2025 : RUST et Alsarah & The Nubatones, fusion électrisante de modernité et d'héritage    Suppression de la station de péage Sousse Kalaâ Sghira et hausse des tarifs à Hergla    Quand l'IA remplace les correcteurs : la tempête au sein du Point    Djerba : reprise des vols charters, notamment depuis l'Algérie    Handicap : la plateforme de financement est ouverte dès aujourd'hui    La justice française ordonne la libération du Libanais Georges Abdallah    À deux jours de Tomorrowland, un incendie ravage la scène principale du festival    Violence dans les stades : vingt ans de prison pour faire taire les gradins    Triste nouvelle : la mère de l'actrice Hend Sabri est décédée    Retrait de l'article autorisant le divorce à l'amiable devant notaire    Météo en Tunisie : mer très agitée près des côtes nord    Coup d'envoi aujourd'hui des journées nationales d'information sur l'orientation universitaire    Lotfi Frahane: Lamta, un littoral et des hommes    Mohamed Rabhi : 24 foyers d'intoxications alimentaires enregistrés durant le premier semestre de 2025    Commerce, énergie, tourisme : la Tunisie et le Royaume-Uni visent une croissance partagée    Décès de la mère de l'actrice tuniso-égyptienne Hend Sabri    Festival du Film Arabe d'Al Qods 2025 : « Aicha » de Mehdi M. Barsaoui remporte le prix du meilleur film    Fort séisme de magnitude 7,1 en Alaska : risque de tsunami signalé    Alcool au volant : la Tunisie s'équipe d'éthylotests intelligents    Saïed réclame la réforme de structures étatiques n'ayant pas rempli leurs missions    Belaïli sur le départ ? Les discussions s'accélèrent entre Tunis et Alger    Kaïs Saïed ordonne une refonte radicale des caisses sociales    Secousse tellurique à Sidi Ali Ben Aoun    ARP - Une proposition de loi prévoyant jusqu'à cinq ans de prison pour violences dans les stades    Trois martyrs et des dizaines de blessés dans une attaque de l'entité sioniste à Damas    Des députés veulent créer une Instance des affaires de l'Etat : une proposition de loi déposée    L'INM alerte : vents puissants attendus sur le Nord et l'Est de la Tunisie    Tunisie, Algérie, Libye : une flottille se prépare à briser le blocus de Gaza    Carrefour Tunisie accompagne la 59e édition du Festival International de Carthage    Mariam Labidi et Ikbel Hamzaoui métissent cultures et mélodies sous les étoiles d'Oudhna    La France devrait aussi compter sur elle-même    Festival international de Sousse 2025 : billets et programme de la 66e édition du 18 juillet au vendredi 15 août    Carrefour Tunisie félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Projet de loi : des peines de 6 mois à 5 ans de prison pour les actes de violence dans ou aux abords des stades    Stade Tunisien : levée de l'interdiction de recrutement    Mehdi Hmili signe son grand retour avec le film Exil au Festival du film de Locarno    Zohran Mamdani: Un maire musulman, socialiste et propalestinien a New York ?    Dorsaf Maaroufi, notre chargée d'affaires à Islamabad : Une jeune femme diplomate tunisienne d'excellence    L'Espérance de Tunis enrôle le Mauritanien Ibrahima Keita pour deux saisons    Tentative de victimisation : Atef Ben Hassine sous le feu des critiques    Mercato : Le Club Africain renforce sa défense avec Houssem Ben Ali    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mémoire du temps présent: Cinq ans de « Tawafouk » miraculeux pour Ennahdha Entre-temps... la Tunisie est défigurée !
Publié dans Le Temps le 19 - 08 - 2018


Cinq ans de « Tawafouk » (consensus)
Chanté par R. Ghannouchi le président d'Ennahdha comme un miracle, qui a stabilisé le pays et qui permet même « l'espoir » pour le futur immédiat !
Ceci me rappelle au moins deux vieux dictons populaires « Ach Yizaïn Essaraj fi Sarjou » et « Chkoun Chakkar laâroussa .. », qui traduisent la pleine satisfaction de notre « Cheikh » national de la bonne affaire et de la rentabilité du « Tawafouk » pour son parti et son programme de changer (par étapes... depuis l'échec de la Troïka) le modèle sociétal tunisien et les mœurs de ce peuple !
En effet le retour au « salafisme culturel » et idéologique a pris une ampleur sans précédent et le pays dans certaines localités devient méconnaissable.
Le mouvement islamiste a profité à fond la caisse, de la Démocratie, qui l'a libéré de toutes les contraintes de la « culture de l'Etat » moderniste et proche de l'Occident, telle qu'engagée sous les ordres de Bourguiba aux premières lueurs de l'indépendance, avec des hommes de grande étoffe dont je citerai M. Chedly Klibi, Habib Boulares, Mahmoud Messaâdi, Béchir Ben Slama et bien d'autres.
Cette grande Ecole de la modernisation a essaimé des courants culturels qui ont mis la Tunisie à l'avant-garde du monde arabe et musulman devançant même l'Egypte, le Liban, la Syrie ou l'Iraq qui ont des traditions culturelles reconnues mondialement.
Notre théâtre, notre cinéma, notre littérature ont fait et font encore autorité là où ils passent dans cet espace arabo-musulman pris d'assaut aujourd'hui par l'obscurantisme mortel, médiéval et antéislamique.
Aujourd'hui même les vêtements portés par les dames tunisiennes et cette jeunesse « droguée » par les légendes des siècles de l'Islam conquérant du temps des « Foutouhats », portent les marques de la décadence orientale des pays du désert arabique et des frères musulmans d'Egypte.
Tous ces symboles portés comme pour narguer, toutes les élites de la modernisation sont autant d'appels à détruire le modèle sociétal tunisien spécifique méditerranéen et proche de l'Europe chrétienne pour réinstaller le pays dans une sorte d'ilôt islamiste cadenassé, où chaque jour que Dieu fait, la régression des femmes vers le médiéval où l'homme est le maître absolu au nom de la Chariaâ, s'articule depuis la mosquée, où les Imams font la loi, pour se greffer sur tout ce qui bouge et la vie dans son intégralité.
Un peuple encore largement analphabète, et ce combiné avec la démission des autorités nationales, Ministères de la femme, de l'enfance, des Affaires religieuses de la culture et... mais aussi des associations dites nationales (Tiens on n'entend presque plus l'UNFT... qui semble, de plus en plus récupérée elle aussi par le courant islamiste dominant au sein des couches populaires), combiné au Tawafouk « miraculeux » de notre vénéré Cheikh Rached Ghannouchi et sa grande Choura, tout cela donne un flottement social et culturel extraordinaire, où le modèle tunisien si brillant et si éclairé se voit étouffé heure par heure par la déferlante hégémoniste de Ennahdha et ses dérivés, lâchés partout.
Dernière trouvaille, un nouveau Maire élu de la Secte obscurantiste, au Kram, jadis avec Kheireddine, la Goulette et Salambô, villes de la tolérance de l'amour et des aristocraties millénaires qui ont gouverné ce pays depuis Carthage, n'a pas trouvé mieux que d'adopter la « Chariaâ pour interdire le mariage d'une musulmane avec un nom musulman ! Qui dit mieux et où allons-nous !
Demain, ces maires majoritairement « Islamistes », que feront-ils quand Ennahdha prendra le pouvoir en 2019.. !? Où s'arrêteront-ils ?!
C'est la marche lente et inéluctable vers l'Iranisation de la Tunisie et ne vous étonnez pas si le port du voile deviendra demain obligatoire puisque c'est « La Chariaâ qui le dit ». Puis tant que nous y sommes pourquoi ne pas effacer la loi contre la polygamie... Après tout la « Chariaâ » permet 4 femmes !?
Voilà pourquoi, M.Rached Ghannouchi a bien raison de dire que le Tawafouk (consensus) est « miraculeux » et donne de l'espoir, mais (pour qui et à qui ?) ... Là les voies du Seigneur sont impénétrables.
En vérité le Tawafouk dans sa version actuelle, n'est qu'un marché de dupes, où la modernisation est en train de mordre la poussière en attendant le coup de grâce en 2019... et après !
Pour preuve.... Pourquoi Ghannouchi a-t-il laissé un islamiste connu pour son extrémisme, gagner le siège de député pour l'Allemagne ?
BCE, qui lui a tant donné et son parti, ne méritaient-il pas un « petit cadeau », de 300 voix pour montrer la bonne foi et la vraie sincérité du Tawafouk. Par ailleurs M.Ghannouchi qui a tout fait pour capturer l'hôtel de ville de « Tunis-Al Hadhira », ne sait-il pas combien, la capitale était sensible et symbolique, pour les « tunisois » et à leur tête, Béji Caïed Essebsi !?
Mais à la guerre comme à la guerre... et comme le dit le proverbe « Tebki Oummek, wala Tebki Oummi » (S'il y a quelqu'un qui doit mourir... il vaut mieux que ce soit... toi !) Et si une mère doit pleurer il vaut mieux que ce soit la tienne !
Le « Tawafouk » a fonctionné à plein rendement pour les Islamistes d'Ennahdha. C'est pour cela qu'ils y tiennent absolument !
Quoi de plus commode, tout gagner sans livrer bataille, le plus grand des génies en science politique ne ferait pas mieux !
De fait le consensus a fait mieux pour Ennahdha. Détruire l'armature, jadis, impressionnante de Nida Tounès et à travers elle affaiblir à l'extrême le peuple de la modernisation qui s'essouffle et se réfugie dans l'abstention et le désintérêt de la politique. 2019 annonce une véritable catastrophe si rien ne change.
Remobiliser les troupes de Nida Tounès et familles, dont le Machrou de M. Mohsen Marzouk pour ne citer que le plus en vue, relève du miracle.
C'est encore une fois à BCE de revoir les bases mêmes du « Consensus », avec les islamistes de manière à ne plus sacrifier la modernisation et l'œuvre immense de Bourguiba et des grands réformistes depuis le 19ième siècle.
Les Islamistes doivent connaître leurs limites. Mais pour cela il faut plus que de la manœuvre.
Il faut réhabiliter la culture de l'Etat « bourguibien », des Chedly Klibi, des Mahmoud Messaâdi et des Habib Boularès.
Je ne suis pas sûr qu'il y a ait encore une quelconque volonté dans ce sens : Osons espérer !.
Khaled GUEZMIR


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.