Il serait peut-être temps d'y réfléchir. Afin de prendre un nouveau départ. Sans s'emmêler les pinceaux à l'arrivée pour n'avoir pas bien calculé son coup, et paré à tous les risques. A l'échelle d'un pays, tout manquement, toute dérobade peut avoir l'impact d'une déflagration, dont nul n'a su évaluer la trajectoire. De façon à ce qu'elle ne se contente pas seulement de rater sa cible, mais rebondit tel un «boomerang» contre le mur le plus proche pour refaire le chemin à rebours et s'en venir amocher la figure de son envoyeur. L'uppercut peut en être mortel. Et le lancer de disque, biaisé au départ, aboutir forcément à une catastrophe. Est-ce vraiment ce dont nous avons besoin sous nos si douces latitudes ? Pas vraiment, pas tout à fait, pas exactement. Alors il serait temps de l'ouvrir, enfin, ce troisième œil. Celui qui voit par-delà les nuages, celui qui ne sait pas mentir sur sa propre vérité, celui qui sonde les profondeurs pour mieux embrasser, par la suite, le firmament. Car il faut, toujours, dans sa quête, aller vers les hauteurs. Sans avoir honte de revendiquer les hauteurs, avec l'ambition de se surpasser, chacun à son niveau, chacun à son échelle, pour sortit le pays du chaos qui lui est promis, depuis que des esprits malintentionnés se sont associés pour ourdir leur infâme dessein, en jurant sa perte, sachant que le pays est certainement plus grand que leurs infâmes intentions. Et qu'il sera toujours là, bien après qu'ils auront disparu. Ce qu'ils ont dû perdre de vue, le jour où leur ambition s'est cristallisée sur une chaise à occuper, ou pas, derrière des murs qui ne pourront rien pour eux, le jour où la finitude glissera ses doigts d'ombre sur leurs yeux, pour les fermer à jamais à la vérité des hommes. Restera le souvenir ? Pourquoi se souvient-on de Bourguiba ? Pourquoi la transmission a été assurée ? Pourquoi le relais est passé ? Parce que la mémoire collective a retenu, cela qui est essentiel : à savoir que ce grand Homme a aimé son pays sans tricher, et l'a aimé jusqu'à la fin, même en se trompant parfois car nul n'est infaillible, et l'a porté à bras-le-corps, à bras-le-cœur, comme un président doit aimer son pays, en faisant en sorte d'en asseoir la grandeur parmi le concert des plus grandes nations, de façon à ce que nul ne pense à le minimiser, ayant imposé respect et considération à une Tunisie, dont le nom se mêlera toujours au sien propre, combien même ses détracteurs auront tout fait pour en effacer la trace. Ce ne sera pas possible. L'Histoire, la grande, se charge toujours, un jour ou l'autre, de rétablir les pendules à l'heure juste. Son troisième œil était vivace. Il ne pouvait pas tricher.