Les Journées Cinématographiques de Carthage auront lieu à partir d'aujourd'hui samedi 03 novembre 2018, et célèbreront, comme de coutume, les valeurs de tolérance, d'ouverture et de la vie, face au nihilisme, au fanatisme et à la destruction. C'était le mot d'ordre du directeur du festival, Néjib Ayèd, condamnant l'acte terroriste, suite à l'immonde attaque perpétrée lundi 29 octobre au cœur de la capitale, et à quelques jours des JCC. Le programme est maintenu, nous rassure t- on, toutes les activités en dehors des salles de cinéma sont maintenues, y compris les projections en plein air (600 places), sur l'avenue H. Bourguiba. L'ouverture officielle aura lieu en grande pompe, en présence du ministre des Affaires Culturelles, au Théâtre de l'Opéra à la Cité de la Culture, avec le film marocain, « Apatride » (2018) de Narjès Najjar. Le cinéma pour tous 800 films ont été présentés au festival cette année, et 206 films de 47 pays, ont été sélectionnés pour l'actuelle édition. Les JCC seront présentes dans 19 salles de cinéma sur le grand Tunis, et 4 salles de cinéma dans les régions de Nabeul, Sfax, Gabès et Siliana. En plus, environ 350 professionnels étrangers entre membres de l'industrie du cinéma et journalises seront les invités du festival. La session FOCUS initiée la session précédente aura comme invités d'honneur, l'Irak, (18 films), l'inde, (8 films), le Brésil, (12 films) et le Sénégal, (13 films). Rappelons que dès leurs débuts en 1966, les JCC ont été un festival du Sud et un festival tricontinental, africain, asiatique et latino-américain, dans un contexte de libération des peuples et d'indépendance. En1968, le grand réalisateur indien, Satyajit Ray était membre du jury. L'année dernière, quatre pays ont été les invités d'honneur : l'Algérie, l'Afrique du Sud, la Corée du Sud et l'Argentine. On note par ailleurs, la participation de 19 pays, (10 arabes et 9 africains), dans la compétition officielle. Les quatre compétitions officielles comprennent 44 films, dont 13 longs métrages de fiction, 11 LM documentaires, 12 courts métrages de fiction et 8 CM documentaires. Des séances spéciales seront consacrées à 4 films : « Pardon » de Najwa Slama, « Dachra », premier film d'horreur tunisien de Abdelhamid Bouchnak, « Morine » du réalisateur libanais, Tony Farjallah, et « Les sept remparts de la citadelle » de l'Algérien, Ahmed Rachedi. Quant à la Section « Regards sur le cinéma tunisien », elle affiche 23 films sélectionnés par un jury indépendant parmi 61 films proposés. Ouverture sur l'autre Cette édition sera par ailleurs, riche en événements culturels, ce qui permet d'enrichir les acquis et la possibilité d'ouverture sur l‘autre, grâce à une collaboration avec les autres Continents, sans oublier son partenariat avec l'OIM, (Organisation Internationale pour la Migration). Elle offrira la diversité africaine et arabe, et verra la participation de 135 artistes de rues, lors de spectacles prévus sur l'Av. H. Bourguiba, (du 1er au 10 novembre). Depuis la dernière édition, les organisateurs ont œuvré à recentrer le festival sur ses fondamentaux, en confirmant sa vocation africaine et arabe, en veillant à réaliser un équilibre entre l'Afrique et les Pays Arabes, en termes de films et d'invités, et en rappelant sa vocation de festival du Sud. Néjib Ayèd insiste sur le fait , qu'il s'agit d'un forum tricontinental entre l'Afrique, l'Asie et l'Amérique Latine, avec une présence méditerranéenne. Un festival dont les stars, selon ses dires, ne sont autres, que son public et les créateurs de films… Les invités de marque, on en annonce quelques noms, comme : Abed Fahed, Abdelmoonem Amari, Amal Arafa et Leila Aloui. Billetterie et engouement du public Pour éviter certains problèmes, et répondre à l'engouement des cinéphiles tunisiens, les organisateurs estiment que 30% des billets seront vendus en ligne, 50% seront disponibles dans une billetterie centrale installée sur l'AV. H. Bourguiba et comportant 10 guichets ouverts de 10H00 à 20H00, en plus des guichets disponibles dans les cinq bureaux de la poste tunisienne autour de l'avenue. Le tout étant disponible 48 heures avant la projection. Les 20% des billets restants, seront disponibles dans les salles de cinéma, le jour même, jusqu'à 13H00. C'est donc un total de 44 guichets de vente qui seront à la disposition du public et des invités du festival. Quant aux prix des billets, ils ne changeront pas cette année : 3 dinars pour le public et 1,5 dinar pour les étudiants. Soutien à Mehdi Barsaoui Lors d'une rencontre avec les représentants des médias, le directeur des JCC est revenu sur un événement récent où le tournage, non loin de Ksar Ghilène, dans le Sud du pays, d'un long métrage tunisien, a été interrompu sur ordre du gouverneur de la région de Kébili. Il a déploré la décision de l'autorité régionale, exprimant sa solidarité avec le réalisateur, Mehdi Barsaoui, son producteur Habib Attia, ainsi que toute l'équipe du film. Tout notre soutien au réalisateur, suite à cette injustice qui s'apparente à une atteinte à la liberté d'expression.