p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Jameleddine EL HAJJI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"L'histoire : Après le 14 janvier 2011, le paysage médiatique a connu l'éclosion de trois chaines de télévision à la couleur franchement prononcée, au service d'un courant idéologique chapoté par Ennahdha (Frères musulmans) au pouvoir, avec certaines de ses ramifications salafistes, qui se sont greffées sur la « victoire » du parti islamiste, avec des ambitions différentes. Certaines de ces ramifications salafistes financées par des milieux hostiles au Qatar et la Turquie, l'axe frère musulman, ont pris place pour représenter le camp adverse, mais sous la houlette du parti islamiste tunisien. Le divorce de façade entre Ansar Echariâa et Ennahdha au pouvoir n'a jamais convaincu. De toute façon, des chaines de télévision et des radios, dont certaines ont été simplement squattées par ces mouvements religieux fraichement débarqués de l'étranger, ont créé, par leur message extra-tunisien, un besoin de régulation. Un décret, le fameux 116 a été adopté dans la perspective de définir les contours et les limites de la liberté d'expression, en tant qu'acquis majeur de la Révolution. Parallèlement, la HAICA a été créée dans le but de veiller à la bonne observation des lois régissant les médias écrits et audiovisuels. Puisque l'argent est le nerf de la guerre, une bonne part de la littérature juridique de la HAICA et du Décret 116 s'attèle à garantir la transparence des financements de ces nouveaux médias, à travers le suivi de leur traçabilité. Un chapitre qui semble en passe de mettre au clair une série de scandales de financements suspects, de fraude fiscale, et autres cookies de délinquance financière et fiscale qui a élu domicile dans le pays, comme dommage collatéral de la démocratie du « printemps arabe ». Actuellement, le dossier entre la HAICA et ces médias pirates semble être au point mort. Les décisions de Justice pleuvent à l'encontre de ces médias, dont certains sont désormais menacés sérieusement de fermeture pure et simple. Une affaire de liberté d'expression ? Pas du tout ! Une affaire de sous ? Assurément ! Le parti « Cœur de Nessma » ! Au centre de ces mauvais vents, on trouve la chaine Nessma, dont le gérant a été mis en taule en pleines primaires présidentielles. Il a été libéré «provisoirement» afin de sauver les apparences d'une présidentielle 2019 où Kaïs Saïed, l'actuel Président de la République, avait les coudées franches, en l'absence d'un compétiteur de poids. Au terme des Législatives, on «découvre» un parti émergé de nulle part, Qalb Tounes, dont le président, Nabil Karoui, traine une série de casseroles dont le dénominateur commun n'était autre que l'argent, des dossiers qui ont atteint des paradis fiscaux, au prix de créances fiscales à l'égard du «pays hôte» , la Tunisie, cette entreprise à plusieurs tentacules. Bref, une affaire qui n'a rien à envier aux dossiers des membres de la famille de l'ancien président. Que faire devant une telle situation où l'étau se resserre de plus en plus sur ces entreprises pirates, et qui, par-dessus le marché revendiquent une légalité qu'ils bafouent chaque jour à travers leur production plus que polémique, sans oublier leur insubordination caractérisée aux lois régissant le secteur. Quelques jours seulement avant les élections, Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha accablait Qalb Tounes de tous les qualificatifs dégradants. Dans un langage bas de gamme, il qualifiait ce parti de «parti du macaroni», avant de tourner casaque à 180 degrés, au lendemain des législatives, en s'alliant ouvertement à Qalb Tounes, qui, grâce à ses députés, était le meilleur «parechoc» au parti islamiste ayant essuyé le pire de ses scores depuis 2011. En vérité, le ciel était trop généreux. Avec Qalb Tounes, on assiste à l'ascension d'un animal nouveau, la coalition El Karama dont personne n'a compris l'ascension. Cette formation, dès le premier jour, et selon le discours de ses membres, s'appuyait sur deux piliers qu'elle développe ans le dos de tous les textes régissant jusqu'à présent le jeu politique. Un peu de religion, et beaucoup de services monnayés, dont la prise en charge des forces qui menacent l'hégémonie du parti islamiste. Les scènes de violence verbale et parfois physiques contre Abir Moussi, présidente du Parti Destourien Libre, PDL, sont entrées dans les classiques de l'ARP de 2019. Derrière, il y a les affaires sérieuses, le lucre. Il s'agissait de « nationaliser » les dossiers de la Justice en cours, contre les médias récalcitrants. En les ramenant au Législatif, à l'ARP, sous forme de projets d'amendements de certains textes régissant les médias de l'après révolution, dont justement le fameux décret 116. A un jour du passage en plénière de ce texte, prioritairement à d'autres projets de l'envergure de la Cour Constitutionnelle, du Code électoral, et autres besoins nationaux vitaux, on découvre que les choses ne vont pas comme on les voit ou on les présente. Par la façon de faire de Seifeddine Makhlouf, « seul porte-parole en la matière du côté d'El Karama, l'avocat-député ne rebute plus à se la jouer claire et nette. A se demander s'il est avocat intrus dans le législatif, ou député agissant en avocat, et traitant ses dossiers non pas chez la Justice, mais en amont, à l'Hémicycle. Le mélange des casquettes Ainsi, pense-t-il, il aura travaillé un dossier juridique non pas avec les lois disponibles, mais en tordant le cou à la Justice elle-même, en faisant adopter à l'ARP les textes favorables à ses «clients, alliés, protecteurs, lobbies etc.». Un mélange de genres qui n'a rien à envier aux pratiques mafieuses les plus abjectes. Grâce à cette méthode de travail parlementaire, les justiciables suspects sont mis en confiance contre la Justice, qui se trouve ainsi rabaissée, par la démocratie de 2011, au stade de petit élève à la merci des sautes d'humeur du jeune avocat prodige. En creusant un peu, on découvre que les amendements imposés à la séance plénière de l'ARP n'émanent pas du génie de Seifeddine Makhlouf, mais des manigances de Qalb Tounes et de Nabil Karoui et de son entourage, l'avocat n'y étant qu'un vulgaire exécutant ! En attendant, l'exécutif tient ses dossiers au chaud, dans l'expectative, pour des raisons que l'on ignore. Parmi les jugements dont il dispose, certains portent sur la fermeture pure et simple de certains médias insubordonnés aux lois sur l'audiovisuel. Fermer une télévision par décision définitive et irrévocable de Justice, n'a aucune commune mesure avec l'élimination municipale d'un kiosque anarchique à Sbeïtla, quitte à « en éliminer physiquement l'occupant». Où est notre pays ? p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"