p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Jameleddine EL HAJJI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"L'ARP (Assemblée des représentants du peuple) aura-t-elle réussi à installer le pays dans un rôle de témoin, passif et sans armes, contre sa médiocrité routinière ? En effet, riche et bombée par la Constitution de 2014 qui lui confère un droit de censure sur l'action du gouvernement, l'ARP semble croire à cette compétence, en en faisant un alibi, afin de se soustraire à sa vocation première, celle de légiférer. L'ARP ne légifère plus. Elle se contente, pour meubler son vide abyssal, par des séances « plénières » qui n'ont de la plénitude que celle de l'incompétence et de la prévarication, exercées sciemment sur le mouvement et le travail des appareils de l'Etat, entendez les membres du gouvernement, et les personnels des instances de régulation et de gestion sectorielle de la vie sociale, économique et politique du pays. Ainsi, il parait que nous nous sommes laissés prendre au jeu qui consiste à organiser, faute de mieux, une plénière où un ou des ministres et des secrétaires d'Etat spécialisés chacun dans une discipline plus ou moins pointue, afin de les trainer dans la boue, es persona et es qualité, par une horde de « députés » ignares et contents de l'être. Tandis que les rouages de l'Etat sont bloqués totalement par leur attente des nouvelles lois « modernes et progressistes » à même de fonder de nouvelles politiques plus rentables et moins onéreuses, l'ARP dort et somnole sur des piles de projets de lois, plus vitales les unes que les autres, dont certaines attendent depuis plus de sept ans, dans les tiroirs de cette même ARP. Certains pourraient être tentés de penser à des luttes de pouvoir entre lobbies et centres d'intérêts qui s'emploient à bloquer la législation là où cela les sert. Ceci était vrai et palpable dans l'ARP de 2014. Les choses ont empiré avec la formation de l'ARP de 2019. Des centaines de projets, et un semainier vide ! Selon la logique basique de tous les jours, quelles questions ont les députés à poser à des ministres qui n'ont pas encore fait deux mois d'investiture et d'exercice ? La convocation des ministres est-elle à ce point expressive de pouvoir, à toujours rappeler, toutes les semaines, de l'ARP sur l'Exécutif ? L'absurde atteint son paroxysme quand des dizaines de députés, se bousculent, pendant ces plénières, à reprendre, pour la énième fois, en marge de l'ordre du jour, des doléances de leurs régions respectives, comme les chefs de tribus du temps du Bey. Ainsi, les ministres fichent en l'air l'une de leurs journées de travail plutôt précieuses dans leurs bureaux et parmi leurs commissions, à entendre les inepties d'un député ne se prévalant que des commérages de cafés et des milieux les plus infects de la société. Concernant ces ministres que l'on traine à volonté au Bardo, n'ont-ils pas chacun un service de communication qui suit à la semelle les activités de leurs départements respectifs, et qui en fait un communiqué quotidien, parfois plus d'un, au gré de l'actualité. Sur un plan purement moral, déplacer un ministre, avec tout son staff, tous les trois ou quatre jours, afin de le mettre devant cette galerie d'ignorants et de malfrats, est-ce de la démocratie ? Parallèlement, et pendant un an, quel est le bilan de cette ARP ? En 52 semaines, combien de projets de lois plus ou moins bénéfiques pour la République ont été adopté. Hormis des projets de collecte d'argent sous forme de dons ou de crédits immédiats afin d'improviser la gestion des affaires de l'Etat au jour le jour, et de garantir les salaires de nos députés oisifs. On peut étendre à l'infini la liste des insuffisances de cette ARP, devenue le plus gros fardeau lestant la République. Et l'on est en droit de poser les vraies questions sur cette absence totale de patriotisme et de sens de l'urgence au sein de l'instance censée être la première ligne de défense de la nouvelle République, que toutes les catégories socioculturelles appellent de leurs vœux. L'absurdité à l'état pur ! Pour ne citer qu'un exemple de cette situation ubuesque, comment pense-t-on passer des projets en faveur de la culture, quand la moitié des députés de l'Hémicycle, sont idéologiquement opposés à la Culture, qu'ils considèrent comme une offense aux bonnes mœurs, et l'autre tiers est fait d'ignorants qui n'y pigent que dalle ? Les quelques députés éclairés, peuvent-ils en faire quelque chose, tandis que dans leur meilleur moment d'union, ils ne totalisent pas deux dizaines, sur les 217 que compte la Chambre ? Cette façon d'organiser, afin de l'installer, cette anarchie sans limites, est-elle candidate à durer encore quatre ans ? Et cette pile de projets de lois que les Tunisiens et les partenaires étrangers de la Tunisie, et les autres organisations régionales et internationales attendent, on en fait quoi ? Au moment où les besoins s'entassent et se complexifient chaque jour un peu plus. Selon cette logique, nous sommes tenus d'attendre que messieurs les députés-ignares aient fini leurs diatribes insensées contre les actuels fonctionnaires du gouvernement, pour changer de gouvernement et convoquer les nouveaux ministres à ce sinistre spectacle hebdomadaire au Bardo. A ce rythme-là, les piles de projets de lois en attente auront atteint leur phase de désuétude, vu que bien des eaux auraient coulé sous le pont de cette démocratie macabre, et bien des réalités nouvelles se seraient présentées à un pays qui aura dormi pendant une quinzaine d'années, au cours de cet endiablé 21ème siècle. Le temps n'est plus de notre côté Si la République est sérieusement menacée, ce n'est pas par ces députés, moins coûteux qu'un détail de l'histoire, mais par ceux, parmi nous, qui se plaisent encore à les regarder faire, sans broncher. Soumettre cette sombre perspective aux petits calculs politiciens, c'est faire le jeu des ennemis de la République et de la Tunisie moderne. Les prémices de ce désagrègement de l'Etat sont déjà là. L'exemple d'El Kamour ne passera pas comme ses instigateurs veulent le présenter. La responsabilité directe des pouvoirs exécutif et judiciaire y est déjà pleinement engagée. Aujourd'hui à Tataouine, le kilo de viande ovine se négocie à 15 et 16 dinars. Ailleurs, en Tunisie, le kilo côtoie les 30 dinars. Nos experts des radios et des télés sont invités à nous l'expliquer, sans retouches, mais non pas à travers nos députés bien alignés, tels des nains de jardin. Est-il venu le temps de voir ces institutions moralisées ? Le temps ne fait qu'en augmenter le prix, à chaque détour. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"