Les protagonistes de cette affaire, sont dignes des personnages des " plaideurs " de Jean Racine. Cet écrivain français du 17°siècle,connu pourtant par les tragédies telles que Phèdre, Britannicus, ou Esther, a mis en évidence, dans cette comédie , les différentes manœuvres frauduleuses et les multiples ruses, auxquelles recourent des imposteurs qui font tout pour arriver à leur fin. Mais, " ma foi, sur l'avenir, bien fou qui se fiera, tel qui rit vendredi dimanche pleurera " Ces manœuvres finissent toujours par être révélées au grand jour, à l'occasion d'un recours devant le justice, car comme le dit le vieux dicton arabe : " Un droit n'est jamais perdu, tant qu'il est revendiqué par son titulaire ". Les accusés avaient en effet abusé de l'état de la victime, gravement malade, ne sachant ni lire ni écrire, pour l'amener à signer la vente de ses biens. L'accusé principal un clerc d'avocat, a multiplié les visites chez cet homme qui souffrait d'une maladie chronique et ne jouissait pas par là même, de toutes ses facultés physiques et morales. Il était à chaque fois, accompagné de son épouse, qui de son côté a fait montre de compassion pour le pauvre bonhomme. Mais c'était pour mieux l'embobiner, car elle put de cette façon et dans un premier temps lui subtiliser des documents, tels que des contrats de cession ou des plans de la propriété, que les accusés, voulaient acquérir par des moyens détournés. Puis, par la suite ils l'accompagnèrent à la municipalité, pour lui faire signer, par la ruse, deux contrats de vente d'une maison ainsi que d'un terrain lui appartenant. Mais au moment de signer, il ne savait pas qu'il s'agissait de contrats de ventes. Il ne savait pas lire, et son état de santé ne lui permettait pas de vérifier ce qu'il avait signé. D'autant plus qu'il a fait confiance, au clerc d'avocat et son épouse, qui lui firent croire qu'il s'agissait de simples demandes en vue d'installer l'eau courante et l'électricité dans sa propriété. L'avocat a été également mis en cause et fut considéré comme étant un complice, selon la déclaration des deux autres accusés affirmant qu'ils avaient agi suivant ses directives. Les accusés reconnurent leur forfait au cours de l'enquête préliminaire, mais se rétractèrent devant le juge d'instruction ainsi que devant le tribunal où ils comparurent en état d'arrestation. Ils soutinrent que le propriétaire avaient signé les contrats de ventes de son propre gré et qu'il était pleinement conscient de ses actes. Ce que rejeta le propriétaire énergiquement, en réitérant qu'il fut l'objet de manœuvres frauduleuses, et qu'il ignorait totalement au moment de la signature qu'il s'agissait de la cession de ses propriétés. Le tribunal après en avoir délibéré, condamna le clerc d'avocat à 6 ans d'emprisonnement et son épouse à 4 ans. Quant à l'avocat, il fut considéré, comme complice et condamné à deux ans de prison.