La nonagénaire avait comme à l'accoutumée éteint les lumières avant de regagner son lit pour dormir. Il était presque minuit, lorsqu'elle fut réveillée par un bruit provenant de l'extérieur. Intriguée, elle se leva et s'apprêtait à aller quitter sa chambre à coucher, pour aller s'enquérir de plus près. Mais elle fut ahurie de se retrouver, dès qu'elle ouvrit la porte de la chambre, face à un jeune homme qui, au vu de son aspect et son attitude, n'était pas là pour une visite de courtoisie. Elle l'attrapa par le col de sa chemise afin de le tenir en respect et le repoussa vers l'extérieur en le sommant de quitter les lieux. Mais le jeune homme lui asséna un violent coup de poing qui l'ébranla sans pour autant l'inciter à renoncer au but qu'elle s'était fixée : résister à cet intrus mal intentionné quel que fut le prix. Hélas, elle ignorait que sa vaillance allait lui coûter la vie. Constatant que la pauvre vieille dame était résolue à se défendre, l'intrus malveillant, lui asséna un deuxième coup de poing encore plus violent sur la nuque, qui lui fit perdre connaissance. La nonagénaire, gisant dans une mare de sang, passa de vie à trépas. S'assurant de cet état de fait, l'agresseur la plaça d'abord dans son lit. Puis, après une fouille minutieuse dans l'armoire à glace de la chambre à coucher, il fit main basse sur un sac en plastique, contenant toutes les économies de la pauvre vieille dame. Avant de quitter les lieux, il déplaça le cadavre, près de la porte d'entrée, afin de faire croire à un accident. En sortant, il prit la précaution d'éteindre les lumières et il se dirigea vers le domicile de l'un de ses amis, qui fut lui-même, atterré par l'horreur avec laquelle l'agresseur a pu accomplir son forfait. Mais dès qu'il sut qu'il avait sa part du butin, il décida de protéger son ami. La somme dérobée, fut vite dilapidée et chacun alla de son côté pour trouver une bonne planque. Par pour longtemps, car après que ce crime abominable fut découvert, une enquête a été ouverte, laquelle aboutit à l'arrestation du meurtrier et de son ami. L'auteur principal déclara qu'il était démuni et n'avait même pas de quoi subvenir à ses besoins les plus élémentaires. Il avait alors, affirma-t-il, projeté de cambrioler la maison de la vieille dame, tout en sachant qu'elle y habitait seule, et surtout qu'elle possédait une bonne somme d'argent cachée. Après avoir escaladé un poteau électrique il sauta dans le patio de la maison de l'octogénaire. Quant à son ami, il déclara qu'il n'était au courant ni du meurtre ni de l'origine suspecte de l'argent dépensé en beuveries et noubas. Devant le tribunal, ils réitérèrent leurs déclarations données tout au long des étapes de la procédure. L'affaire a été renvoyée à une date ultérieure afin d'entendre les héritiers de la victime.