Prévisible que l'équipe nationale enregistre un léger mieux pour sa dernière rencontre de poule. Nous l'avons écrit sur nos colonnes et affirmé que la préparation des nôtres au cours des 20 jours n'était pas des plus adéquates, surtout sur le plan physique. Intensifier le travail physique à l'approche d'une compétition pour des joueurs déjà compétitifs n'était pas très recommandé. Contre la Zambie, les Tunisiens étaient une pâle copie de ce que doit être une équipe qualifiée pour une phase finale de coupe d'Afrique. Contre le Gabon, la fraîcheur physique était plus apparente et aurait pu profiter à la sélection s'il n(y'avait pas eu ces maladresses techniques. Mais c'est évidemment face aux Camerounais que la vivacité commençait à transparaître manifestement. Un peu trop tard, diraient d'aucuns! Mais il n'y a pas que le physique dans une rencontre de foot. Les limites techniques de certains joueurs, la faiblesse mentale d'autres, la méconnaissance manifeste du staff technique des spécificités d'une partie de l'effectif à leur disposition et quelques mauvais choix complétaient de noircir un tableau brouillé dès le départ. Quelques apôtres de l'opinion, qui croient détenir la vérité et le « monopole des cœurs », voulaient masquer les insuffisances et lacunes de formation de nos internationaux sous le couvert d'une indifférence et d'un manque de patriotisme qui n'existe que dans leurs esprits tortueux. Le nationalisme, le patriotisme et le « glaieb » deviennent des faux fuyants, des trompes l'œil pour un public pas toujours averti. Le revers de la « grinta » Faut t-il que le sang coule pour que la fibre patriotique soit reconnue? Ces appels à la « grinta» n'ont t'ils pas pénalisé nos joueurs les faisant perdre leurs nerfs et leur maîtrise. Avions-nous besoin de la surexcitation de Korbi qui lui a fait commettre des agressions inconvenantes pour un footballeur aspirant au haut niveau? Nous nous serions passés du cœur débordant de hargne d'un Jmal lui ayant coûté un carton rouge au moment où l'équipe avait le plus besoin de lui. Les carottes ne sont jamais totalement cuites dans un match de foot tant que l'arbitre n'a pas sifflé la fin. Le premier match entre l'Angola et le Mali n'était -il pas une belle leçon d'abnégation et de retournement de situation ? La discipline et la rigueur; deux mots que nos représentants semblent occulter totalement, en ignorer la signification et l'importance. Le respect de deux notions capitales en sport, le temps et l'espace, méconnues, occultes ou sous-estimées des nôtres, font réellement la différence dans une rencontre. Occuper les espaces d'une manière intelligente et prendre l'adversaire de vitesse. Utiliser comme il se doit le temps et savoir quand accélérer, changer de rythme et de vitesse au bon moment, temporiser quand il le faut et surtout conserver un résultat. En un mot avoir la maturité tactique nécessaire pour aspirer à concurrencer les plus grands. Pour le moment, nous nous enorgueillissons d'avoir un effectif jeune et auquel l'avenir appartient. Nous voulons bien croire en cette thèse qui reste à confirmer. Nous nous posons, tout de même, une question cruciale; qu'avons-nous préparé pour améliorer le potentiel de ses soi disant promesses en herbes? Comment comptons-nous les encadrer et leur insuffler les enseignements d'une nouvelle mentalité nécessaire pour atteindre un palier supérieur. Ces joueurs d'avenir ont t-ils effectivement la graine des champions ? Dans cette atmosphère de guerre médiatique où tous deviennent connaisseurs, prophétisant et donnant des leçons, dans ce climat de tension et de perpétuelles contradictions, sommes-nous en mesure de leur donner le temps de s'épanouir ? Mitterrand inventait de son temps l'expression « laissons le temps au temps ». De toutes les façons, du temps, nous en avons pour essayer d'évaluer objectivement, loin des passions et prendre les bonnes décisions en accord avec les objectifs futurs. Il faut, désormais, se tourner vers l'avenir, mettre en place une stratégie et rechercher les personnes qui sont en mesure de la réaliser en toute responsabilité. Au delà des intérêts personnels, des coups bas, des invectives, des avanies et des querelles, le football doit demeurer un spectacle eternel et notre équipe nationale nous représenter dans les compétitions officielles de la manière la plus belle!