Pourquoi l'Espérance n'est pas parvenue à ses fins ? Réponse de nos techniciens : Propos recueillis par Mohamed Sahbi RAMMAH Maher Kanzari : Titre volé à Lubumbashi J'estime que le titre a été honteusement volé à l'Espérance depuis la première ronde au Congo avec la connivence et l'aval des pontifes de la CAF qui se reconnaitront et qui ne font nullement honneur au football africain. Nous avons bien préparé nos plans pour remonter ce lourd handicap. Une première mi-temps à 200 à l'heure avec une seule équipe sur le terrain, la nôtre. Mais malheureusement les nombreuses occasions que nous avons créées n'ont pas toutes été converties. En seconde période, le chronomètre, l'infériorité numérique et la débauche exceptionnelle des efforts ont fini par peser lourdement. Nous avons une équipe très jeune, perfectible et tout l'avenir est devant nous. Tirer un trait sur cette campagne après en avoir tiré les conclusions et nous préparer comme il se doit à celle qui s'annonce prochainement au printemps tout en nous replongeant avec tout le sérieux dans la compétition locale que nous sommes appelés à dominer comme nous l'avons fait ces deux dernières années. Ameur Hizem : Le mental n'a pas suivi Je pense qu'en dépit de toutes les recommandations faites aux joueurs pour oublier la lourdeur du score du match aller, ces derniers n'ont pu se débarrasser du joug de cette injustice. Mentalement, ils ne se sont pas libérés des affres de ce 5-0 pendu sur leur tête comme une épée de Damoclès. D'ailleurs, j'explique les nombreux ratages de la première période par cette angoissante volonté les habitant pour remonter rapidement la pente. Mais s'agissant d'un groupe très jeune, je comprends que l'enjeu ait fini par peser sur les frêles épaules des gamins. L'avenir est radieux pour eux et les prochaines participations seront plus fructueuses avec un capital confiance et expériences plus consistant. Youssef Zouaoui : Le carton rouge, le tournant Il était évident que l'ampleur du score du match de Lubumbashi n'a pas été oubliée voire occulté dans l'esprit des joueurs. Ils ne sont pas parvenus à faire table rase et à jouer avec toute la sérénité requise. Car si la responsabilité de l'Espérance n'est nullement engagée dans la défaite sciemment voulue au Congo, celle des joueurs l'est grandement en ce qui concerne la lourdeur du score où ils avaient beaucoup de choses à se reprocher. Et c'est ce qui explique à mon sens leur crispation samedi. Pourtant tout a bien marché avec ce jeu direct adopté par les nôtres et qui a mis à nu la désorganisation et les fautes de placement de la défense adverse même à six. Mais cette stratégie d'approche équivaut à la multiplication des duels que les nôtres gagnaient aisément mais au prix d'une débauche monstre d'énergie physique et d'influx mental. Malheureusement un seul but a récompensé leurs efforts. Mais à partir du carton rouge, il ne leur était plus permis de rivaliser avec les congolais dans ce domaine au vu de l'infériorité numérique. La sortie de Roger a rompu l'équilibre de couverture. Mais l'Espérance a gagné un très grand gardien qui a effacé trois voire quatre buts certains. Une équipe jeune qui atteint la finale doit persévérer dans cette voie et se frotter encore et encore à l'Afrique. Et ce n'est que de la sorte que l'expérience des grands rendez-vous sera acquise. Ne pas oublier de renforcer le groupe pour que l'Espérance continue et puisse rivaliser avec bonheur avec les meilleurs et jouer le premier rôle au continent. Ouahid Hidoussi : Un 4-0 à la pause était dans les cordes Les joueurs étaient survoltés et comme qui dirait électrisés dès le coup d'envoi pour en découdre avec l'adversaire très rapidement. Ce qui explique à mon sens dans une large mesure les ratages inexplicables à leur niveau. Pourtant les congolais étaient très prenables et je ne les croyais pas aussi faibles surtout derrière où ils étaient très fébriles. D'ailleurs ils auraient été menés à la pause par quatre buts qu'ils se seraient estimés heureux dans l'affaire tant les occasions faciles pour les nôtres étaient nombreuses. Avec le carton rouge et la fatigue, mentalement les joueurs ont fléchi en perdant graduellement de leur lucidité. Pourtant le staff a tout mis très correctement en place la stratégie idoine à adopter. Par la suite, le chrono, les nerfs, l'adversaire sentant le sacre ont fait le reste. Mais l'Espérance doit persévérer car rien ne lui manque pour atteindre la plus haute marche du podium. Mrad Mahjoub : Pourtant Mazembe était très prenable ! Les joueurs ont évolué sur les nerfs confondant dans leur volonté de renverser rapidement la vapeur vitesse d'exécution et précipitation. D'où ces ratages incalculables d'occasions pourtant facilement convertibles en buts dans des circonstances autres. Pourtant l'adversaire n'a pas été des plus performants notamment en défense où il m'a paru très vulnérable avec des fautes criardes commises par son arrière garde. Un milieu tout juste moyen et des attaquants rapides. Mais je pense que les joueurs ont pêché par un manque de lucidité explicable par leur jeune âge et par le fait de l'ampleur de l'enjeu. Le public a été extraordinaire et à poussé les siens à sublimer tous ces aléas. Le carton rouge a définitivement sonné les glas des chances des « sang et or » pour revenir dans la course et c'est dommage. Mahmoud Bacha : L'Espérance n'a pas à rougir Il faut être réaliste et concevoir que le groupe actuel de l'Espérance quoique très performant manque terriblement d'expérience à ce niveau. L'adversaire a bien préparé son coup en dépit de la faiblesse manifeste de sa défense. Les nôtres ont paru un tantinet fragiles mentalement en dépit des conseils et des recommandations des staffs technique et administratif. Je pense sincèrement que la charge émotionnelle et la responsabilité avec obligation de résultats ont été par très lourdes pour des garçons aussi jeunes. Cette fébrilité s'est d'ailleurs matérialisée par les quelques erreurs élémentaires commises aussi bien à Lubumbashi qu'à Radès. Mais la lourdeur de la note du match aller a fini par prévaloir malheureusement. Toujours est-il que l'Espérance n'a pas à rougir car avec des éléments aussi jeunes dont la moyenne d'âge ne dépasse guère les 21 ans, l'avenir prometteur leur ouvre largement ses bras à condition de continuer à travailler et surtout d'étoffer davantage l'effectif. Ridha Akacha : On est sur le podium Rien n'a marché ! Pourtant j'ai dénombré pas moins de 10 opportunités pour les nôtres de scorer. Même les tentatives et les tirs étaient hors cadre ! Je n'ai rien compris je vous assure. Une malchance noire s'est abattue sur nous et comme technicien et footballeur je crois en ces jours sans. La grinta, la volonté ne peuvent rien dans ces cas quand les dieux du stade disent non. Ne pas oublier également que nous avons été massacrés au premier match ce qui a pesé dans la balance de façon plus que déterminante. L'erreur de Ben Amor est inacceptable à ce niveau et il a participé à fragiliser le groupe. Mais il ne faut pas dramatiser, on est sur le podium avec des jeunes gamins encore au seuil d'une carrière des plus prometteuses. Travailler encore mais surtout s'étoffer encore plus et savoir que les coulisses de la CAF jouent un rôle principal en cette ligue des champions. Savoir donc se prémunir contre ces parasites gangrénant cette compétition et jetant le discrédit sur le football africain.