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Face à la pénurie d'organes à greffer : Le défi de la thérapie cellulaire
SCIENCES ET DECOUVERTES
Publié dans Le Temps le 25 - 01 - 2010

Notre concitoyen le Dr Anis Feki avance dans la recherche au Laboratoire de biologie du vieillissement à Genève. Interview
Remplacer des cellules déficientes ou disparues par des cellules saines, c'est le défi de la thérapie cellulaire.
Il s'agit d'une greffe de cellules qui peuvent être prélevées sur la personne malade (auto greffe ou greffe autologue) ou sur un autre individu. De l'insuffisance cardiaque aux maladies neuromusculaires en passant par les cancers ou les affections du système nerveux, les atteintes de l'organisme pourraient bien avoir trouvé une voie thérapeutique très encourageante.
Cette opportunité thérapeutique est prometteuse. Son développement dépendra des progrès réalisés concernant la connaissance des cellules souches. Il s'agit d'un marché de niche.
En 2002, la thérapie cellulaire représentait moins de 1 % des ventes du marché biopharmaceutique mondial, mais à long terme la résolution des principaux défis (scientifiques, réglementaires, éthiques) devrait contribuer à la croissance du marché. Le marché mondial de la thérapie cellulaire devrait avoisiner les 26 Md€ en 2010.
A Genève, un Tunisien est en train d'avancer dans cette thérapie cellulaire. Il s'agit d'Anis Feki. Nous l'avons rencontré lors d'une conférence organisée par le Rotary Club d'Hammamet. Anis a bien voulu nous expliquer cette nouvelle thérapie cellulaire et ses retombées cliniques..
Le Temps : Qu'est ce qu'une cellule souche ?
A.Féki : Il y a deux grandes catégories de cellules souches : les cellules souches adultes et les cellules souches embryonnaires. Les cellules souches adultes sont des cellules indifférenciées que l'on trouve en très faible quantité au sein de la plupart des tissus et organes adultes, qui sont composés majoritairement de cellules spécialisés ou différentiés. Les cellules souches adultes sont généralement des cellules multipotentes. Elles sont capables de donner naissance à différentes lignées cellulaires d'un tissu donné. Elles sont la base du renouvellement naturel d'un tissu et de sa réparation à la suite d'une lésion. Les cellules souches embryonnaires sont des cellules présentes dans l'embryon peu de temps après la fécondation jusqu'au stade de développement dit de blastocyste où elles constituent encore la masse cellulaire interne. Ces cellules sont à l'origine de tous les tissus de l'organisme adulte et sont ainsi pluripotentes. Elles peuvent être isolées et cultivées in vitro à l'état indifférencié ou non spécialisé de façon indéfinie. Dans des conditions de cultures précises (mise en suspension, facteurs de croissance particuliers...), on peut orienter leur différenciation ou spécialisation vers un type cellulaire donné (neurones, mélanocytes, cellules musculaires, cellules sanguines...).
Quelles sont les retombées cliniques de l'utilisation des cellules souches ?
Depuis les premières isolations de cellules souches, les scientifiques du monde entier se sont investis dans ce type de recherche car leur potentiel est non limité. Parmi les domaines d'applications: La thérapie cellulaire de certaines maladies autrefois étaient incurables, les
testes toxicologiques des molécules avant de passer chez l'être humain, la découverte de nouvelles molécules pour la thérapie de certaines maladies, les fonctions des gênes et leurs rôles dans le développement, les cancers ...
Peut-on mener des expériences sur l'homme avant qu'elles ne soient vérifiées sur l'animal ?
Non, toutes les thérapies ont été testés sur différents types d'animaux notamment les primates avant que cela ne devienne une thérapie courante chez l'humain
Ces cellules souches ont été mises en cause dans le traitement de certaines maladies notamment le cancer ?
Le non contrôle de leur pluripotence et de leur pouvoir de spécialisation peux causer des cancers. Plusieurs équipes dans le monde sont entrain de travailler sur ce sujet spécialement
Face à la pénurie d'organes à greffer, les cellules souches embryonnaires, qui permettraient de fabriquer toutes sortes de tissus, pourraient elles être une solution pour réparer les organes malades. ?
Effectivement, les cellules souches offrent l'espoir à plusieurs patients ou patientes qui attendent une greffe. Cependant, d'ici là le don reste un geste important et l'ultime traitement pour l'instant. A noter que 3 essais cliniques dans le monde sont en cours en utilisant les cellules souches humains embryonnaires. Le premier et pour greffer les patients tétraplégiques (section de la moelle après un accidents), le deuxième pour le greffe d'une rétine généré au laboratoire, et le troisième et le traitement des patients atteints de la maladie de Parkinson.
Est-ce que la recherche sur les cellules souches embryonnaires ouvre la voie au clonage ?
Les essais de clonages ont débuté avant l'isolation des premières cellules couches humaines embryonnaires. Ce ci n'empêche pas que la thématique des cellules souches humaines embryonnaires motive beaucoup de débat éthique, religieux, social et aussi beaucoup d'enjeux politico-économique
Est-ce qu'on a commencé à utiliser ces cellules souches en Tunisie ?
La greffe de moelle osseuse chez le patient atteint de cancer du sang (leucémie) est une thérapie à base de cellules souches. Ces cellules souches sont mobilisées de la moelle osseuse et récolté par une simple prise de sang.
Quels sont les obstacles éthiques dressés par l'utilisation des cellules souches ?
Pour les cellules souches adultes, il n' y a pas de problème éthique. Par contre c'est une réalité pour les cellules souches humaines embryonnaires, car on utilise des embryons humains issus de la fécondation in-vitro. Mais avec les cellules reprogrammées ce problème n'est plus d'actualité
En tant qu'enfant de la Tunisie, pourquoi n'essayez- vous pas d'introduire cette thérapie cellulaire en Tunisie ?
Mon rêve et d'introduire ce savoir en Tunisie. J'ai formé beaucoup d'équipes Anglaises, Belges et Suisse dans ce domaine. Pour le problème éthique je dirais si l'Iran à résoudre cette question et est arrivé à avoir ces lignés de cellules souches humaines embryonnaires, pourquoi pas la Tunisie. Je serais présent pour isoler les premières lignées de cellules souches embryonnaires humaines en Afrique et faire participer la Tunisie et les tunisiens aux congrès et banques internationales des cellules souche. Il faut aussi être conscient que c'est un domaine qui nécessite une collaboration entre les différents spécialistes (pluri-disciplinarité) et qui nécessite des investissements conséquents. Cependant, ça permettra à mon pays à sauter dans le train de cette technologie.
Kamel Bouaouina
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Anis Feki digest ?
Anis Feki est un Tunisien qui a obtenu un master en physique à l'université de McGill de Monréal en 1992, un doctorat en sciences et un doctorat en médecine au sein du Laboratoire de biologie du vieillissement, dirigé par le professeur Karl-Heinz Krause.
Spécialiste en gynécologie et obstétrique, il a obtenu en 2006 le subside SCORE (Swiss Clinician Opting for REsearch) du Fond National sur le projet de dérivation des cellules souches humaines embryonnaires et l'étude des facteurs qui régissent l'auto renouvellement et le maintien de la pluripotence de ces cellules. Actuellement, il occupe la fonction de chef de clinique scientifique au département de gynécologie et obstétrique sis aux hôpitaux universitaires de Genève, où il dirige le laboratoire de recherche des cellules souches.


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