Une grande conférence sur l'Afghanistan a réuni, hier, à Londres, les représentants de plus de 70 pays pour débattre de la meilleure façon de ramener le calme dans un pays meurtri par la violence et gangrené par la corruption. Ce n'est pas la première fois que la communauté internationale se penche sur le sort de l'Afghanistan. Mais, cette fois, le contexte est différent. Les puissances engagées sur le terrain prennent conscience de l'échec de leur stratégie basée sur l'usage de la force pour battre et anéantir les taliban. Ces derniers s'avèrent de redoutables guerriers et de fins stratèges, aidés par leur parfaite connaissance du terrain et bénéficiant de la sympathie d'une large frange de la population qui a toujours refusé la mainmise de l'étranger sur son pays. L'envoi de troupes américaines supplémentaires, dans le cadre de la nouvelle stratégie de Barack Obama en Afghanistan, ne donne pas des résultats signifiants, sinon, un retour de manivelle avec une multiplication des attaques qui augmentent les pertes parmi les soldats de la coalition. L'idée qui hante l'OTAN, aujourd'hui, est comment sortir du bourbier afghan avec les moindres dégâts. Impensable, il y a quelques années, l'idée d'un dialogue avec les insurgés fait son chemin. C'est Karzaï qui l'a avancée, mais non sans l'aval et la bénédiction des puissances occidentales, les Etats-Unis, en tête. L'idée n'est pas nouvelle, plusieurs observateurs estimaient qu'une stabilisation du pays ne sera pas possible sans un dialogue avec les taliban. Reste à souhaiter que les mécanismes mis en place pour le succès de ce plan et le degré de maturité du gouvernement de Kaboul, chargé de son exécution, apporteront un début de solutions.