Dans le cadre de ses actions engagées pour la sauvegarde du patrimoine de l'île et la préservation de ses ressources naturelles, l'Assidje (Association pour la Sauvegarde de l'Île de Djerba), en collaboration avec le FEM (Fonds pour l'Environnement Mondial) et le Fonds Suisse pour la Coopération au niveau du financement, a lancé un vaste projet portant sur deux questions pressantes de l'actualité djerbienne, à savoir l'eau en tant que ressource naturelle tarissable à valoriser, et la biodiversité insulaire. Démarré au mois de février 2009 pour couvrir les douze écoles primaires de la délégation de Djerba-Adjim, le projet a consisté à restaurer les citernes existantes dans sept de ces écoles, et à pourvoir les cinq autres restantes de nouvelles citernes construites en dur qui, avec l'avènement des premières pluies de l'automne dernier, étaient déjà fin prêtes pour entrer en service. Une telle initiative n'est que pour conforter le procédé ancestral de collecte d'eau, encore très en vigueur à Djerba à vrai dire, et récupérer les eaux perdues pour les besoins de l'irrigation, dans la louable perspective d'inciter à une gestion plus rationnelle de nos ressources phréatiques et d'atténuer la consommation souvent excessive de l'eau courante. Il a été question également d'équiper chacune des citernes nouvellement construites ou restaurées d'une motopompe pour l'extraction de l'eau servant pour l'irrigation des jardins par un réseau d'irrigation localisée à installer incessamment après la fin des travaux de plantation des arbres. En outre, le projet a l'ambition de contribuer à préserver la biodiversité insulaire menacée par la raréfaction de quelques variétés locales, jadis florissantes. A cet effet, et en vue d'ancrer chez nos enfants l'amour de l'arbre et de les initier à la cause de la défense et de la sauvegarde du patrimoine arboricole et végétal de leur terre, le projet a prévu l'exploitation des jardins existants pour concrétiser cet objectif : des variétés locales représentatives du patrimoine génétique de l'île, en l'occurrence l'olivier, le palmier (lemsi), le pommier, etc.), parfois en proie à la négligence, à l'abandon ou à la dénaturation, ont été mises à la disposition en quantité correspondant aux besoins de chaque école, et consacrées à cet effet. Vendredi 19 février, les travaux de plantation ont démarré à l'école d'El Grôo, en présence de quelques responsables locaux dont M. le Délégué, du Coordonnateur de la Direction locale de l'Agriculture, de quelques directeurs d'écoles, et avec la participation remarquablement spontanée et enthousiasmée des écoliers qui se sont donné un vrai plaisir à mettre ces arbres bénis dans leur trou en suivant à la lettre les consignes prodiguées par l'expert en la matière, sous le regard admiratif de leur directeur et de leurs instituteurs. Le message est désormais passé ; les élèves constituant la génération de demain, donc éventuels futurs intervenants agissants, l'ont perçu à sa juste valeur en se prononçant en classe sur la thématique en question : ils l'ont illustré agréablement et pertinemment, de gaieté de cœur, en donnant libre cours à leur fantaisie créative, par le recours tant au verbe qu'à l'image. Une telle initiative, pour ponctuelle qu'elle soit, est hautement significative, indéniablement salutaire, et on se doit de s'en inspirer pour entreprendre d'autres actions de cette envergure susceptibles sans nul doute d'insuffler une bouffée d'oxygène à un patrimoine insulaire essoufflé et en continuel dépérissement.