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Psychose
Publié dans Le Temps le 03 - 03 - 2010

Rarement la salle d'audience de la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance n'a connu un tel engouement de la part du public présent. Toute l'assistance était concentrée à écouter les péripéties de cette affaire si atroce.
Comment pourrait-on imaginer, qu'un jeune ayant à peine atteint 21 ans, pourrait dans des circonstances incompréhensibles commettre le pire des actes à savoir mettre fin à la vie de son petit frère âgé de 3 ans.
Revenons d'abord à ce petit frère. C'est un enfant adoptif. La mère, une dame d'un certain âge l'a adopté alors qu'il avait sept mois. Un contrat en bonne et due forme a été établi entre la mère et le centre de protection de l'enfance de la Manouba .
L'enfant a été élevé sous la protection de la mère veuve. Ses deux enfants ont largement contribué à s'occuper du petit.
Les jours passaient sans que rien ne vienne perturber l'existence de cette famille.
Le frère aîné, ayant eu le bac, a été inscrit à la faculté.
Il présentait des signes inquiétants, à savoir qu'il cherchait toujours à sortir de la maison, armé d'un couteau. Quand sa mère lui demandait les raisons, il lui répondait qu'il a peur d'être agressé, alors le couteau c'est pour se défendre.
Il passait beaucoup de temps enfermé dans sa chambre dans le noir. Il ne voulait pas allumer la lumière. Il préférait une lueur de lumière provenant de la chambre du petit frère.
Son comportement devenait de plus en plus perplexe. Il a commencé à faire des fugues et la mère a du lancer à chaque fois par l'intermédiaire des auxiliaires de la justice un avis de recherches. Il a été trouvé une fois à Sfax. Les agents de l'ordre ont informé la mère, ils l'ont embarqué sur le premier train au départ pour Tunis et sa sœur est allée le chercher à l'arrivée. Une deuxième fois, il est allé à Bizerte. La mère a dû se déplacer et effectuer des recherches pour le trouver étendu à même le sol dans un coin près du port. La dernière fois c'était au port de la Goulette , il a été appréhendé par la police. Il portait un couteau. Il a fallu que la mère intervienne pour pouvoir le ramener à la maison.
Agissant de la sorte, il ne pouvait plus espérer continuer ses études. Il a été exclu de la faculté.
Le soir des faits,le petit enfant était avec sa mère adoptive à la cuisine. Avant d'aller se coucher, il a demandé à sa mère de le laisser jouer avec son frère dans la chambre.
En effet, il est allé près de son frère. Une fois dans la chambre, ce dernier a fermé la porte, a installé son frère au lit s'est muni d'un couteau et sans aucune pitié il lui a tranché la gorge.
L'instinct de la mère l'a poussé à aller voir les enfants dans la chambre. Une fois à l'intérieur, elle a trouvé le petit gisant dans une mare de sang, son frère accroupi devant lui en train de réciter des versets coraniques.
Elle a crié et dans un sursaut et a pris le petit à la clinique la plus proche. Elle a remarqué sur le lit le couteau taché de sang.
Malheureusement la forte hémorragie n'a laissé aucun espoir aux médecins de pouvoir sauver le petit qui a rendu l'âme.
Entre temps le frère a quitté le domicile.
En rentrant, la mère accompagnée, des auxiliaires de la justice, leur a relaté les faits tels qu'elle les a vécus.
Elle a téléphoné à son fils qui a répondu à sa mère de suite. Elle lui a demandé de rentrer à la maison. C'est ce qu'il a fait. En passant le seuil de la porte d'entrée, les agents de police l'ont arrêté. Il n'a pas manifesté de résistance. C'est tout calmement qu'il les a suivis.
Sur commission rogatoire du juge d'instruction, l'inculpé a été soumis à une expertise psychiatrique. Le résultat était on ne peut plus clair : Bien qu'il fait montre de troubles émotionnels, l'inculpé est responsable de son acte devant la loi.
A ce titre, il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance pour répondre de son forfait.
Au début de l'audience, les juges ont écouté la mère qui a fait le récit de toutes les péripéties de ce meurtre. Elle a parlé longuement de ses enfants et la manière avec laquelle elle les a élevés sans aucune distinction entre eux. Elle n'arrivait pas à expliquer le comportement de son fils aîné.
Vint ensuite le tour de l'inculpé de s'expliquer.
Il a avoué sans aucun détour avoir commis le meurtre. Il a donné des détails précis de la scène. Il a déclaré avoir réfléchi longtemps avant de commettre son acte. Il pensait au départ à tuer son petit frère dans la baignoire en maintenant sa tête dans l'eau. Une deuxième fois, il a pensé à l'étouffer avec(un sac en plastique Puis en dernière étape il a préféré le couteau.
Questionné sur les raisons qui l'avaient poussé à commettre son crime, il a répondu qu'il s'est aperçu qu'il n'avait pas été traité de la même manière par sa mère et c'est par jalousie qu'il a commis son acte.
Puis ce fut au tour de l'avocat qui, au cours d'une longue plaidoirie a essayé de convaincre les juges que son client ne pourrait en aucun cas être pris pour responsable de ce meurtre car il s'agit a-t-il dit d'un malade. Son client est atteint de schizophrénie..
Cet état est considéré comme un trouble où l'adolescent a des comportements d'opposition importants envers son entourage en présence de trouble de la pensée, phases délirantes et impulsivité.
A partir de ces données, l'avocat a décortiqué toutes les étapes à travers lesquelles l'inculpé s'est comporté et a essayé d'associer les définitions de cet état de trouble psychique . Il a conclu que l'inculpé n'aurait jamais pu commettre un acte pareil s'il était dans un état normal. Il a relaté des cas de jurisprudence et des verdicts énoncés par la cour de cassation. A ce titre, il a demandé des juges de considérer l'inculpé comme étant non responsable, au moment des faits, et de l'interner dans un hôpital psychiatrique.
Le juge a décidé de reporter l'affaire à la semaine prochaine pour écouter les dernières doléances de l'inculpé et éventuellement étudier la possibilité de faire ausculter l'inculpé par une commission de psychiatres.


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