Le Temps-Agences - Le chef chiite Moqtada Sadr a fustigé hier le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, qui tente de se maintenir au pouvoir, lors d'une manifestation de ses partisans à Nadjaf contre l'invasion de l'Irak. "Ceux qui s'accrochent à leur poste et au pouvoir ne doivent pas rester (...) car les électeurs se sont prononcés à travers leur vote pour que la faim, les arrestations, le terrorisme et le Baath ne soient pas de retour", a-t-il lancé dans un discours prononcé par cheikh Hazem al-Araji et visant directement le chef du gouvernement. Pour sa part, le représentant du Grand ayatollah Ali Sistani, guide spirituel de la communauté chiite, a appelé à la constitution rapide d'un gouvernement d'union nationale. Des dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées au sud de Bagdad, dans la ville chiite, au milieu d'une forêt de drapeaux irakiens, pour marquer le 7e anniversaire de la prise de Bagdad par l'armée américaine et la chute du régime de Saddam Hussein. Les manifestants scandaient "Oui à l'Irak", "Non à l'occupation", "Dehors l'occupant". Moqtada Sadr se trouve depuis trois en Iran, où il poursuit des études religieuses, selon ses partisans. Le mouvement sadriste a fait un très bon score aux élections législatives du 7 mars en obtenant 39 sièges sur les 325 du nouveau Parlement, faisant de lui un acteur incontournable pour la formation d'un gouvernement. "Nous entrons dans une nouvelle ère où n'ont pas de place les occupants, les oppresseurs, les baassistes, les terroristes, les sécessionnistes, les sectaires et ceux qui ont rempli les prisons des résistants", a également lancé cheikh Hazem. Le mouvement sadriste voue une rancune tenace à M. Maliki qui a lancé en 2008 une campagne militaire contre son bras armée, l'armée du Mahdi, arrêtant des milliers de ses membres dans une tentative d'éradiquer les milices du pays. Le mouvement de Moqtada Sadr, devenu le premier parti religieux chiite d'Irak, a rejeté lors d'une récente consultation de sa base les candidatures de Nouri al-Maliki et son rival laïc Iyad Allawi au poste de chef de gouvernement, leur préférant un candidat religieux. A Kerbala, l'autre ville sainte du chiisme, également au sud de Bagdad, cheikh Abdel Mahdi al-Kerbalaï, représentant d'Ali Sistani, a appelé les "blocs politiques à commencer des négociations sérieuses pour accélérer la constitution d'un gouvernement capable d'assurer la sécurité et la stabilité". Plus d'un mois après les législatives, les partis politiques irakiens mènent toujours des négociations difficiles pour tenter de former le prochain gouvernement.