Les forces armées étrangères vont-elles quitter l'Irak à l'échéance fixée ? La question s'est imposée par elle-même ces temps-ci. La raison : les élections qu'on avait présentées, comme étant une issue logique et heureuse de tout un processus entamé depuis l'invasion du pays et qui s'était fixé comme objectif d'instaurer la démocratie, leur résultat est suspendu au nouveau décompte ordonné par la commission électorale. Un blocage auquel s'ajoute la violence qui fait encore des ravages parmi la population civile. Impasse politique qui s'ajoute à un climat de totale insécurité qui augurent de lendemains difficiles, pour un pays qui non seulement a perdu sa souveraineté, mais aussi et surtout tout ce qui pourrait permettre de nouveau la mise en place d'une autorité publique, en l'occurrence, un Etat capable de faire le consensus autour de lui avec un gouvernement qui saura prendre de la hauteur par rapport aux clivages d'ordre confessionnel et ethnique. Les sept années d'occupation et de guerre fratricide ont tout détruit, y compris le sentiment d'appartenance au pays . Tout espoir de retour à la normale paraît de plus en plus lointain et peut être définitivement compromis. Comment imaginer alors ce pays, une fois les forces étrangères parties ? Car force est de reconnaître, qu'avec leur présence, le pays est en train de sombrer dans le chaos de manière irréversible pour aboutir en fin de compte à un Irak démembré en plusieurs entités dressées les unes contre les autres. Aucune issue n'est aujourd'hui possible, tant que ceux qui sont à l'origine d'une telle situation (les pays de la coalition armée) ne se ravisent pas pour réparer la faute commise en s'attelant à favoriser de manière décidée à mettre en place les fondements à même de permettre l'émergence d'un véritable pouvoir qui soit représentatif de tout le peuple de ce pays. Après avoir tout détruit, il est de leur devoir de reconstruire pour que l'ordre et la sécurité reprennent droit de cité. Et l'on ne sait pourquoi ils ont réussi dans cette mission en Allemagne et au Japon après la seconde guerre et qu'il n'en soit pas de même en Irak ? Certes dans ces deux pays, il n'y avait ni confessions religieuses, ni ethnies antagonistes pour mettre en danger l'œuvre de reconstruire, économique et surtout politique, mais ils avaient ceci de commun à l'Irak : ils venaient de sortir d'une guerre dévastatrice et étaient pendant des années dirigés par des dictatures. Le problème est sans doute plus compliqué dans le cas de l'Irak, mais rien n'autorise son lâchage pour en faire, un autre Afghanistan ou une nouvelle Somalie, à moins que ce n'était là, l'objectif inavoué de son occupation, ce qui ferait une faute morale impardonnable et bien sûr condamnable. Le président Barack Obama qui a hérité de ce fardeau, lui qui se présente comme l'anti-Bush, repose sur ses épaules toute la responsabilité pour qu'il prospecte sérieusement et avec conviction les voies susceptibles de rendre à plus de vingt millions d'Irakiens, leur dignité spoliée, en mettant plus d'énergie et de moyens - non seulement militaires - pour mettre fin tout d'abord à la gabegie qui règne dans le pays avec comme priorité des priorités d'instaurer la sécurité, tout en mettant en place un programme de reconstruction dont la population sera le bénéficiaire. L'Irak ne manque pas de moyens, mais encore faut-il les soustraire de la gestion des pouvoirs locaux oh combien nombreux ! Il est grand temps que la communauté internationale fasse preuve d'un grand sens de responsabilité pour que l'ONU soit efficacement secondée pour prendre en charge cette reconstruction, aussi, économique que politique de manière à permettre aux Irakiens de reprendre goût à la vie et de se réconcilier.