La sélection tunisienne des joueurs locaux a largement compromis ses chances de qualification à la phase finale du CHAN 2011 qui se déroulera en février 2011 au Soudan. Pour avoir concédé la parité à son homologue marocaine dimanche à Sousse, cette sélection qui ne semble pas faire l'unanimité dès lors qu'on évoque les noms des joueurs triés du championnat, est mal partie pour négocier au mieux une qualification pourtant paraissant à sa portée. Déjà, à la toute première minute de la rencontre les Tunisiens se font piéger par la faute d'une désertion de Mehdi Meriah de son poste qui a coûté trop cher à l'équipe tunisienne puisque même Mathlouthi n'a pu réparer la bourde du latéral gauche tunisien. De même que l'absence de couverture par les deux joueurs de l'axe a énormément facilité la tâche au Marocain Yassine Salhi pour tromper le gardien d'un coup de tête placé. Une erreur qui risque bien de s'avérer fatale aux Tunisiens s'ils ne parviennent pas à se ressaisir en terre marocaine le 5 du mois prochain. Une sélection se mérite… Mais il n'y a pas que cela puisqu'à la lecture de la formation rentrante et des noms des remplaçants, un observateur averti aurait émis des réserves. D'abord, il convient de se poser la question si Meriah (32 ans) sera ou non compétitif en février 2011. Si oui Chemmam devra patienter pour devenir indispensable. Dans le cas contraire, on aura fait perdre du temps et peut-être bien de la patience au brave Khalil. Ensuite, sait-on qu'une place en sélection se mérite? Pour y appartenir le joueur devra avoir crevé l'écran et convaincu l'écrasante majorité des observateurs de ses qualités techniques et mentales. Une participation à un seul et unique stage de moins d'une semaine ne saurait suffire pour prétendre à une place de titulaire dès la première sélection. Et, c'est justement le cas de Lamjed Chehoudi dont on ne discute pas les potentialités techniques mais une expérience de quelques matches tests aurait aidé le joueur à mieux s'exprimer. Absence de cohésion, jeu incohérent! Dans un contexte de match de qualification à la phase finale du Championnat d'Afrique des Nations, il ne peut y avoir de place à l'improvisation. Sinon comment expliquer qu'on s'est permis de monter de toutes pièces une équipe pour rencontrer le Maroc dans un derby maghrébin réputé de tout temps très disputé. L'addition d'un certain nombre de joueurs même en bonne forme durant la saison ne peut garantir le succès. Nos joueurs ont justement confirmé au cours de ce match qu'ils ne peuvaient mieux faire car n'ayant jamais joué ensemble hormis ceux appartenant à un même club. Du coup c'est la qualité du jeu qui s'en ressent et on ne pourra jamais demander aux éléments composant l'équipe d'assurer un enchainement cohérent ou un automatisme jamais travaillé suffisamment à l'entrainement. Un cas cependant heureux, c'est de voir un exploit individuel créer la différence. Ce qui ne s'est jamais produit dans le match. Le jeu réfléchi des Marocains Avant d'arriver à Sousse, le coach Mustafa Haddaoui et ses hommes se sont certainement dit qu'il faut réussir quelque chose de bien face à des Tunisiens mal préparés aux joutes africaines. Leurs intentions se sont concrétisées à la faveur d'un esprit de corps infaillible et à la pratique d'un jeu simple et réfléchi fait le plus souvent d'une touche de balle ce qui a largement dérouté l'entrejeu de l'équipe tunisienne où Korbi et BenYahia ont souffert de la supériorité technique des Marocains. Et nous n'exagèrerons pas si nous disons que si les hommes de Haddaoui avaient osé un peu plus, ils auraient réussi à enfoncer davantage le clou et peut-être bien plier la double confrontation dès Sousse. Cela étant, il reste à espérer qu'avant d'aller à El Jadida, on aura côté tunisien peaufiné autant que faire se peut le jeu de l'équipe et soigné...l'enthousiasme des joueurs.