La plaignante dans cette affaire est une dame qui gère ses affaires afin de subvenir aux besoins de ses enfants. Elle est constamment en duel avec les difficultés qui lui barrent la route de la tranquillité et du bonheur. En voulant se faire aider par quelqu'un en qui elle avait supposé avoir un brin de confiance, elle s'est faite piéger. Elle a loué le rez-de-chaussée de son domicile à un Monsieur ayant l'air d'un vrai gentleman. Afin de lui faciliter son séjour elle lui a rajouté le garage dans la location afin qu'il puisse garer sa voiture. Un jour en discutant avec son locataire la dame lui a fait part de quelques problèmes qu'elle avait rencontrés au niveau de l'enregistrement d'un bien immobilier émanant d'un héritage, à la conservation foncière. Il s'agit d'un héritage. Le bonhomme lui a fait savoir qu'il avait des relations et qu'il pouvait intervenir auprès de cette institution administrative afin de l'aider à résoudre son problème. Le lendemain il la contacta pour lui demander une copie de sa carte d'identité et la somme de 200 dinars afin de régler certaines redevances ainsi qu'une copie du certificat de propriété inscrit au nom du père défunt. Le fils de l'intéressée était présent lors de cette discussion. Il était tout content pour sa mère mais a profité de la situation pour demander à l'intervenant de l'aider par ailleurs à activer les formalités de branchement d'un nouveau compteur de distribution d'eau auprès de la SONEDE. Le lendemain il a contacté le fils et lui a fait part qu'il est intervenu en sa faveur, il lui a demandé de lui remettre la somme de 80 Dinars pour passer le dossier à l'exécution. Le temps passait sans que ni la mère ni le fils n'aient obtenu de réponse concrète. A chaque fois où ils lui demandaient des nouvelles il les fait patienter en évoquant des prétextes . La femme s'est rendue à la conservation foncière pour voir où en étaient les choses. La réponse fut que le dossier est toujours à l'étude et que rien n'a évolué d'un iota . Elle les a interrogés à propos des 200 dinars qu'elle avait remis à son locataire, mais personne n'était au courant. De retour chez elle, et à la suite d'un entretien avec son locataire, ce dernier n'a pu donner de réponse convaincante. Ce fut également ce qui s'est passé avec le fils. Il s'est rendu à la SONEDE pour s'enquérir du dossier, il s'est vu confronté au même problème. Aucune trace des 80 Dinars. Accompagnée de son fils, la propriétaire s'est rendue au poste de police et a déposé une plainte pour escroquerie contre son locataire. Arrêté, ce dernier a reconnu les faits et a promis de la rembourser ainsi que son fils. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de son forfait. Il a reconnu devant le juge et a promis de régler son dû incessamment. Son avocat a demandé au juge de lui accorder les circonstances atténuantes. Après les délibérations le juge l'a condamné à une année de prison ferme avec obligation de remboursement dans un proche délai au risque de voir sa peine s'alourdir.