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Ce karcher d'en bas
La vie dans la cité
Publié dans Le Temps le 08 - 08 - 2010

Il fut un temps où le lavage des autos se faisait dans les stations-services où les automobilistes pouvaient également s'approvisionner en carburant et en d'autres huiles indispensables au moteur de leurs voitures. Ces services continuent d'être rendus par ces mêmes stations-services encore aujourd'hui.
Mais depuis déjà plus de vingt ans, le lavage des voitures, le vidange des réservoirs d'huiles et l'accès à d'autres accessoires pour les véhicules sont assurés par de nouvelles boîtes appelées « stations de lavage-auto » qui ne cessent de se multiplier d'une année à l'autre partout, en dehors et à l'intérieur des agglomérations, en s'installant souvent au rez-de-chaussée d'un immeuble avec tous les désagréments qu'elles peuvent causer au voisinage. Le pire est que ces stations sont ouvertes parfois 7j/7 et 24h/24. Si le bruit émanant des Karchers (nettoyeurs à haute pression) et des aspirateurs est supportable pendant la journée, il devient exaspérant le soir, quand les voisins ont besoin de repos ou de sommeil !
Et les règles de bon voisinage ?
La prolifération de ces stations de lavage surtout dans les zones habitées ne cesse de faire du tort aux voisins logeant au dessus, à côté ou en face de ces locaux, en compromettant leur repos et leur tranquillité. En effet, pas mal d'habitants se lamentent de l'existence de ces stations-services à proximité de leurs foyers non seulement pour le bruit qu'elles provoquent mais aussi à cause de la pollution des lieux qui provient de l'odeur des huiles et des différents produits lubrifiants qu'elles utilisent, sans oublier les cris et les gros mots qui échappent de temps en temps de la bouche d'un ouvrier irrespectueux ou d'un client mal servi, ou encore le volume très élevé des autoradios ouvertes à longueur de journée. En vérité, ces habitants souffrent le martyre surtout pendant l'été où il arrive que certains clients, profitant de la fraîcheur nocturne, viennent laver leur véhicule à 2 ou 3 heures du matin. Imaginez donc le supplice auquel sont soumis ces voisins qui n'osent pas ouvrir leurs fenêtres pour se rafraîchir, surtout pendant certaines nuits très chaudes de l'été. Et dire que les propriétaires de ces stations ne paraîssent pas avoir de souci quant aux règles de bon voisinage qui supposent le respect des habitants surtout dans les heures de repos, faisant fi de la réglementation en vigueur, profitant de la gentillesse ou parfois de la passivité des riverains qui n'ont jamais porté plainte auprès des autorités municipales ou pour échapper aux rondes des agents de contrôle qui ne s'effectuent pas généralement la nuit. Aussi gardent-ils leurs « boîtes » ouvertes jusqu'aux petites heures du matin, quoiqu'ils ne jouissent pas d'autorisation d'une ouverture permanente, autrement ce serait affiché sur leur station !
Victimes de tapage diurne et nocturne
Cependant, le non-recours aux autorités compétentes pour porter plainte contre certains propriétaires de ces stations de lavage ne signifie pas pour autant que les voisins sont satisfaits de l'état des choses. Loin s'en faut ! Nous avons rencontré pas mal de citoyens habitant tout près de stations de lavage qui nous ont fait part de leurs doléances. Les uns se contentent de se plaindre, sans oser dénoncer ces abus à la mairie ou à la police. D'autres, pensent tout simplement à déménager pour aller élire domicile ailleurs, loin du bruit et des saletés causés par la station de lavage voisine. D'autres encore n'ont pas le choix et sont obligés d'endurer le calvaire, sachant que ces tracas ne durent que le temps de la saison estivale et que dès la fin de l'été tout rentrerait dans l'ordre ! Certaines gens, conscientes des conséquences graves que pourraient provoquer les odeurs des produits huileux et le bruit des moteurs et du matériel du lavage utilisé par ces stations, ne savent même pas à qui s'adresser pour se plaindre contre ces boîtes qui sont ouvertes jour et nuit sans trêve. Victimes de tapage diurne et nocturne, ils s'en abstiennent, préférant ne pas entrer dans des tracasseries administratives et des hostilités envers le propriétaire de la station. Pourtant, les lois régissant ce genre d'activités existent et il suffirait de les respecter.
…Et pourtant la loi est claire
En effet, afin de protéger la santé et la tranquillité publiques, la loi stipule que : « tout bruit anormalement intense causé sans nécessité ou dû à un défaut de précaution est interdit, de jour comme de nuit, sur les voies publiques, les voies privées accessibles au public et les lieux publics… ».
Les bruits gênants produits par ces stations de lavage installées dans les agglomérations sont donc nuisibles à la santé publique et, par conséquent, doivent être interdits, au moins pendant la nuit. Côté pollution, certaines stations ne disposent pas d'équipements spécifiques pour l'évacuation ou le traitement des huiles usées des moteurs que certains responsables de ces stations se contentent de déverser dans des fosses septiques ou des égouts ou d'évacuer dans les canalisations des eaux usées de l'ONAS, quand bien même il y aurait des procédés modernes et efficaces pour la récupération de ces huiles que certains propriétaires de ces stations n'utilisent pas. Certaines sociétés, chargées de la collecte des huiles usées auprès de ces stations, - nous a-t-on expliqué dans l'une de ces stations - n'arrivent pas à temps, ce qui rend nécessaire le déversement de la quantité des résidus d'hydrocarbures et des huiles usées stockées par n'importe quel moyen pour éviter des encombrements. Il serait donc souhaitable de renforcer le contrôle sur ces stations de lavage qui pullulent dans nos quartiers, parfois sans aucune observation des règlements en vigueur, et qui sont à l'origine des désagréments causés aux habitants du voisinage, surtout en saison estivale, pendant la nuit et à l'heure de la sieste !
Hechmi KHALLADI
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Témoignages
Samia : «Nous vivons un enfer»
«Je suis locataire d'un appartement au premier étage. La station de lavage est juste au rez-de-chaussée ; j'avoue que nous vivons un enfer depuis le début de l'été ! Je me demande s'il y a une loi autorisant ces stations à ouvrir pendant la nuit. Il faut fermer toutes les fenêtres et actionner le climatiseur pour pouvoir dormir, de jour comme de nuit ! Bruit et pollution, c'est vraiment très gênant ! Quand j'ai loué cet appartement il y a quelques années, cette station n'existait pas. Je compte déménager ailleurs ; ça devient insupportable ! »
Anouar : «Il faut mettre fin à ce calvaire »
« On n'y peut rien ! On doit supporter jusqu'à la fin de l'été pour que ce tapage nocturne cesse. On ne dort pas assez ni la nuit ni le jour. Le bruit des nettoyeurs et des aspirateurs nous dérange pour de bon ! Mais les voisins paraîssent indifférents, personne n'a osé dénoncer ces débordements à la mairie ; peut-être auront-ils peur parce qu'ils sont tous des colocataires chez le propriétaire de cette station ! Mais c'est aux autorités municipales de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ce calvaire ! »
Khémaïs : «Il faut garder ces stations en dehors des agglomérations»
«J'habite à quelques mètres d'une station de lavage. Elle est ouverte 24 sur 24. Il y a toujours des voitures à laver, même la nuit. Il faut imaginer ces bruits de moteurs et des pompes d'eau et parfois le son des klaxons, et ces nuits sans sommeil, surtout en été ! Tous les riverains s'inquiètent pour leur santé à cause du bruit et des odeurs des huiles dégagées de cette station mais chacun affiche un je-m'en-foutisme terrible. Je pense qu'il ne faudrait pas autoriser l'installation de ces stations de lavage au centre des quartiers ; il faut les garder en dehors des agglomérations, sur les grandes routes. Pour laver sa voiture, on doit faire le déplacement. Ainsi, on évitera le tapage diurne et nocturne aux habitants, en hiver comme en été !»


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