Le grand thème dont on a débattu – et longuement – à l'ONU à l'occasion du Sommet sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) c'est la pauvreté. Le gratin des chefs d'Etat et de gouvernement était présent à ce « grand rendez-vous » qui fut une bonne occasion pour les dirigeants des puissances riches pour faire de beaux discours repris par les médias du monde entier. La solidarité entre les hommes était bien sûr à la sauce de ce Sommet au cours duquel plein de propositions et de promesses étaient au menu. Comme si le problème de la pauvreté n'avait jamais existé et que les âmes charitables venaient tout juste de le découvrir et de se rendre compte par la même occasion de l'existence de deux catégories d'hommes peuplant notre planète. Dans plusieurs régions du monde la misère est chronique, le dénuement de certaines populations est parfois total. L'Afrique est toujours citée en premier lieu quand on parle de pauvreté, mais au fait il n'y a pas que ce continent qui soit en grande partie dans la misère. Beaucoup de pays asiatiques sont dans la même situation en dépit du grand bond économique des deux dernières décennies. Dans certains pays on vit avec moins d'un dollar par jour pour une famille de quatre personnes. Et comme issue, il n'y en a pas une pour sortir de ce état qui peut s'amplifier au gré des conjonctures économiques et des alias climatiques. La faim, les fléaux, les épidémies, l'analphabétisme n'ont jamais connu de répit dans plusieurs pays. Une situation qui a souvent interpellé les organismes internationaux et les ONG pour que des solutions soient imaginées. Par moment on avait l'impression que le monde se mobilise – surtout du côté de ceux qui ont de l'argent – pour la mise en place de véritables programmes de développement. Mais rien n'a changé. Ce n'était au fait que des promesses sans lendemain. A preuve, l'engagement pris par les pays riches de consacrer 1% de leur PIB annuel pour venir en aide aux pays sous-développés n'a jamais été concrétisé. Seuls les pays scandinaves ont plus ou moins honoré leur parole, alors que d'autres puissances des plus nanties de ce monde avaient peine de fournir 50% voire 30% de ce qu'elles avaient promis ! Pourtant ce programme était des plus prometteurs et des plus réalistes et auraient contribué dans une large mesure à mettre sur la voie du développement. Les pays dont la population souffre du minimum requis en nourriture, en matière de soin ou d'infrastructure. Ni les programmes de l'ONU via ses organisations (la FAO, l'OMS) ni ceux de la Banque Mondiale, ne sont parvenus à redonner espoir pour une amélioration des conditions de vie de centaines de millions d'êtres humains dont beaucoup vivent des subsides et des dons fournis par les organismes internationaux et certains riches. Le problème de la pauvreté de par sa gravité exige une réelle volonté et une véritable stratégie qui sortent des sentiers battus qu'on observe depuis des décennies avec à chaque fois de nouvelles propositions qui viennent se greffer sur celles d'avant sont que ces dernières aient vu le jour. Trop de discours pour peu de chose avec assurément une hypocrisie qui ne dit pas son nom dans un monde où la cupidité et le mercantilisme régissent les rapports entre les hommes au mépris des grands principes humanitaires et du droit à la vie. La pauvreté des uns fait la richesse des autres !