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Un nouveau concept : la « co-construction »
L'interaction (timide) entre université et marché de l'emploi
Publié dans Le Temps le 01 - 10 - 2010

Par Bourguiba BEN REJEB - Il n'y a pas si longtemps, l'un des enjeux syndicaux avait été de freiner la modification de la législation du travail. Un point particulier avait fait couler beaucoup d'encre, celui de la flexibilité des carrières et de la pérennité des situations. La transformation du modèle économique poussait, et pousse encore, à soumettre l'emploi, et les droits qui s'y rapportent, à la réalité du travail. Ainsi, on pouvait licencier quand le travail arrivait à manquer dans une entreprise. On pouvait aussi recruter conjoncturellement, pour de courtes périodes, en fonction des commandes et de la commercialisation des produits.
En gros, ces enjeux ont été dépassés, et le « réalisme » est désormais de mise, au nom de la flexibilité, terme jugé « positif » pour désigner la valse du marché de l'emploi. En fait, la flexibilité touche aussi et surtout la nature du travail lui-même. Il est en effet clair que le travail d'une secrétaire il y a 30 ans ressemble très peu à l'exercice actuel de cette tâche. L'ordinateur a remplacé partout la machine à écrire, avec ce que cela suppose en savoir faire et en gain de temps dans l'efficacité. Du coup, on ne commercialise plus les machines à écrire rangées dans les antiquités, et les anciens ont dû se convertir ou gagner la porte de sortie.
Vues ainsi, les choses ressortent de l'évidence. En fait, les mêmes causes produisent les mêmes effets, à tous les étages du monde du travail. D'une année à l'autre, sinon plus rapidement, les outils et les processus de travail rendent l'opération dite de recyclage particulièrement obligée. Ceci est d'autant plus vrai à un niveau de technicité, et de performance, tel que celui visé par l'enseignement supérieur. Les déficits observés dans l'accès à l'emploi des diplômés du supérieur s'expliquent par cette course contre la montre dans le sens de l'adaptation. Les réformes entreprises à l'université ces dernières années sont des tentatives de mise à jour, avec les fortunes diverses que l'on connait. Le système éducatif, quel qu'il soit ne peut en effet évoluer que lentement, surtout quand les mutations économiques manquent de lisibilité. Les programmes changent lentement et les attentes du monde du travail sont difficilement identifiables.
Lors du dernier débat télévisuel avec le Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, la question a été abordée. D'abord pour constater qu'il n'y a pas de solution miracle. Il y a surtout des inflexions allant dans le sens très général suivant : comment être à l'écoute du monde du travail pour mieux répondre à ses attentes. Le débat en question a certes gagné de la présence de certains acteurs économiques. En gros, on commence à parler ensemble, timidement mais il faut un début à tout, mais on n'arrive pas vraiment à s'entendre parler. Comme disent les mauvais plaisantins, la plus belle femme ne peut donner que ce qu'elle a.
Des solutions existent pourtant, et certaines ont été mises en œuvre. Celles qu'on appelle de co-construction se devaient de répondre à cette exigence d'adaptation au terrain. L'expérience, à ses débuts, permet de faire évoluer les mentalités, et parfois positivement les réalités. La logique de la co-construction s'exerce avec bonheur quand la taille de l'entreprise permet d'accorder à la formation ciblée les moyens de la prospective. Au cours du débat télévisé, un intervenant du monde économique a souligné la difficulté de l'entreprise à penser formation au milieu des difficultés économiques et mondiales actuelles. Au cours du débat feutré de civilité, il fallait comprendre que l'entreprise n'a pas les moyens de faire le boulot du département du supérieur.
Les autoroutes et les passerelles
Une réponse au moins a été donnée à cette quadrature du cercle. L'idée est de multiplier et de rendre flexibles les passerelles. En clair, l'enseignement supérieur, qui se situe en amont du monde du travail, se donne les moyens d'infléchir les formations compte tenu de la demande. Ainsi, et selon la nouvelle lecture des textes organisant l'enseignement supérieur tunisien, les grandes spécialités sont proposées comme autant de balises de premier parcours. Par la suite, les applications seront choisies par l'étudiant en regard de métiers relativement mieux ciblés.
Cela suppose une dynamique des passerelles entre les filières, compte tenu d'un carnet de route constamment actualisé et remis à jour. Une filière scientifique peut ainsi s'ouvrir à un parcours mixte de technologie ou, pourquoi pas, de sciences humaines. L'ensemble n'a que des vertus, dans l'exacte mesure où les concepteurs, en général des universitaires, ont les moyens de choisir les inflexions en connaissance de cause. Et c'est là que le bât blesse. On ne s'invente pas stratège quand on est spécialiste pointu dans un domaine. Comme dans les aéroports, les passerelles, c'est pratique, encore faut-il baliser les axes d'orientation.
A titre d'exemple et parce que le Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a lui-même relevé le cas, tout le monde a besoin des langues mais très peu savent pourquoi et, plus hasardeux, comment. La décision a bien été prise en Conseil des Ministres sur « le soutien supplémentaire à apporter à l'enseignement des langues ». Ce choix peut donc être considéré comme stratégique. Il reste à savoir comment convertir les enseignants et les programmes aux adaptations obligatoires accompagnant les parcours et les passerelles. Les besoins ne sont pas immédiatement évidents, encore moins formulés en rapport avec le niveau réel des étudiants supposés manipuler la langue pour les besoins de la science et de la technologie.
Cette difficulté, et d'autres, n'est pas propre à notre pays. Les solutions que nous pourrions trouver rencontrent d'autres solutions préconisées ailleurs. Le « brain storming » prévisible à ce titre se situe aussi au niveau de la revalorisation de la recherche, à ce titre comme à d'autres. Or, pour les langues en particulier, les moyens mis à disposition sont pour le moins insuffisants. Il n'est pas en effet évident que le développement des formations en langue appartienne au domaine dit du « développement économique et social ». C'est d'autant plus vrai que les agents économiques tiennent la puissance publique pour seule responsable de cette tâche particulière.
Il y a bien entendu un équilibre à trouver. Mais il y a surtout une masse critique de chercheurs à financer pour permettre de suivre le mouvement. Et dans la mesure où nous sommes obligés de maintenir l'objectif de qualité, beaucoup reste à faire, et surtout à organiser dans le domaine de la recherche.


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