«A la FTF, il ne faut surtout pas remplacer le mal par le mal» - Découvert par l'entraîneur polonais Tony Pietchinzeck, il a marqué de son empreinte toute une période du sport tunisien, le football notamment. A l'Espérance de Tunis et en Equipe nationale avant de passer dix années dans le football portugais et japonais de haut niveau. Zied Tlemçani, fils de Abdelmajid, grand attaquant de l'Espérance et de l'Equipe nationale des années soixante, a suivi, parallèlement à sa carrière réussie de footballeur, de longues études en informatique, en mathématiques et en physique. Outre une maîtrise pas moins de sept langues dont l'Arabe bien sûr. Le football a, toujours, été sa passion, c'est pourquoi il a tenu à servir son pays à travers le sport. Il en a été empêché à maintes reprises pour une raison bien simple. Son franc parler et ses profondes connaissances en football n'étaient pas toujours les bienvenues. En un mot, il dérangeait. Aussi, avons-nous vu en lui un témoin de la période qui vient de connaître son épilogue un certain 14 janvier. Entretien. • Le Temps : Votre dernière mésaventure est arrivée quand vous avez été empêché de présider une liste pour l'élection de l'exécutif de la FTF pour succéder à Kamel Ben Amor. Z. Tlemçani : En effet, j'ai constitué une liste de personnalités rompues aux choses du football à l'instar de Zoubeïr Baya, Ridha Attia, Maher Snoussi, Fathi Jemaa… non sans avoir été encouragé par d'autres personnalités du football tunisien parmi lesquelles les frères Younès et Abdelmaid Chétali, Othman Jényah et Jamel Arem. A ma grande surprise M. Abdelhamid Slama, alors conseiller de l'ex-président, m'a téléphoné pour m'inviter à retirer séance tenante notre candidature sans me donner des justifications à sa demande. J'ai appris un peu plus tard que Ali Hafsi était le candidat du ministère du sport et que rien ne viendra l'empêcher de présider la fédération tunisienne de football. Je vous fais une confidence : au cours d'une émission de Dimanche Sport à laquelle assistait ce même Ali Hafsi, l'animateur lui a demandé de se présenter aux téléspectateurs, lequel Ali Hafsi a répondu : « je suis membre du comité central du R.C.D dont je fus le candidat au Bureau fédéral ». Alors pourquoi aller chercher plus loin les causes de ma mise à l'écart et de celles du reste de la liste que j'ai constituée. • D'aucuns disent que Ziad Tlemçani a été victime d'autres désagréments ? - Désagréments c'est peu dire. D'ailleurs je ne suis pas le seul à avoir souffert en silence de comportements inqualifiables. J'appartiens à la Tunisie, mon pays, j'ai toujours cherché à le servir à travers mes connaissances et mon expérience en football notamment. Il m'est arrivé de présenter au ministère de la Jeunesse et des Sports un projet de refonte du football tunisien. Ce projet a été remis au directeur des sports d'alors en l'occurrence Mohamed Zribi. Aucune réponse n'est venue justifier son rejet. Il doit sûrement se trouver à l'heure qu'il est dans un tiroir du département à moins qu'il n'ait été jeté dans une poubelle. • Quelques rares mauvaises langues vous qualifiaient de donneur de leçons au cours de vos passages dans l'émission de Dimanche Sport. Que leur répondez-vous ? - J'aimerais faire une précision : mes présences au cours desdites émissions l'étaient sans contre partie aucune. Je n'ai perçu aucun millime. Je tenais à contribuer dans la mesure de mes moyens à enrichir autant que possible cette émission à travers mes interventions sachant que je pouvais apporter un plus à un sport qui périclitait au fil des mois. Je n'ai à aucun moment cherché à nuire à quiconque par des paroles déplacées et Dieu Seul sait si j'en ai connues. • Pouvez-vous être plus précis ? - J'ai toujours cherché à faire partie du paysage de mon pays pour combler autant que possible une sorte de vide dans le football national et à l'Espérance, le seul club que j'ai connu, celui de mes parents. Malheureusement, il se trouvait toujours quelqu'un pour m'en empêcher pour la seule raison que mon franc parler dérangeait plus d'une personne. Je vous ai déjà cité ma mise à l'écart pour présenter une liste de candidats aux élections de la FTF bien que beaucoup de personnalités sportives croyaient en nous. Il m'est arrivé exactement la même chose quand j'ai voulu me présenter à la présidence de l'Espérance et là c'est Slim Chiboub qui a tout mis en œuvre pour m'en écarter. C'était il y a un peu plus de trois années et ce, sans chercher à savoir si je bénéficierai ou non de la confiance des supporters. J'ai été tout simplement marginalisé et par les uns et par les autres. Pourtant, je ne garde rancune à personne, je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du tort. Dieu est Seul juge de leurs comportements. • Pour terminer, comment voyez-vous le court terme de notre football ? - C'est simple. Il n'appartient pas à moi de décider mais je dirai qu'il faut commencer par mettre en place une équipe fédérale constituée de véritables personnalités sportives, notre pays n'en manque pas et là il n'est pas de mon ressort d'avancer des noms. Il y a lieu de mettre en œuvre la stratégie appropriée pour relancer notre football sur du solide. Un dicton arabe dit ; « on ne peut remplacer le mal par le mal », j'espère que vous m'avez compris. Propos recueillis par Rafik BEN ARFA