«Hier, aujourd'hui et demain je continuerai mon combat pour les zones déshéritées et je condamne toutes tentatives de déstabilisation d'une institution qui a tant contribué depuis les années 60 au développement du pays et à l'émancipation de la femme tunisienne». L'information n'est pas diffamation. Il est légitime en ces temps d'expression populaire de revendiquer des conditions de vie et de travail décentes pour nos concitoyens. Mais la parole retrouvée ne doit pas se transformer en réquisitoires et tourner aux règlements de compte et aux attaques personnelles. Relayés par certains médias qui dans l'effervescence, recueillent, des propos diffamatoires touchant même des personnes qui ont subi les fourches caudines de l'ancien régime. Me voilà aujourd'hui en butte à des attaques qui sous le couvert du travail social, touchent à mon intégrité morale et intellectuelle, celle là même qui m'a permis, paradoxalement, de résister aux dérives de l'ancien système. Ma fibre sociale est de notoriété publique. Déjà dans les années 1980, je dénonçais dans un ouvrage intitulé « Un enfant et Deux Tunisie » les disparités flagrantes entre l'est et l'ouest du pays. J'ai continué le combat en défiant les pesanteurs de tous bords et lancé des programmes de soutien social et sanitaire dans beaucoup de zones en grande pauvreté, à Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa, Kairouan, Tataouine et ailleurs. J'y ai engagé pas moins de 200 personnes issues de ces zones et combattue pour obtenir le financement nécessaire à leur intégration. En 2010 j'ai obtenu celui de 50 d'entre elles et la Loi des Finances pour l'année 2011 a budgétisé l'intégration du reste soit 160 personnes. La liste nominative les concernant est à la disposition de tous ceux qui veulent la consulter. Faire de l'inclusion sociale au plus près des gens demande des actes. La révolution populaire que vit notre pays est un signal fort pour agir au plus vite et donner des réponses concrètes et adéquates à la souffrance humaine. Je m'y suis engagée en mobilisant les deux tiers du personnel de l'institution publique que je dirige et qui compte près de 1500 cadres et agents, à travailler sur le terrain. Beaucoup reste à faire. Un regain de vigilance nous engage à être encore plus à l'écoute de la Tunisie profonde.