« Pas de candidats nahdhaouis sur la liste du CPR » “Pince-sans-rire'', « Il faut dire Ettakattom plutôt qu'Ettakatol » Au fil de ses discours passionnés et passionnants Moncef Marzouki lâche ces mots qui déplorent condamnent mais surtout ceux qui dérangent les certitudes. En un mot le ‘'baroudeur médiatique'' qu'il est, trouve le mot juste pour dénoncer cette fois-ci une sorte de cabale organisée annoncée par radio Kalima et qui parle « d'un gouvernement de l'ombre » qui aurait orchestré la campagne appelant au référendum. C'est insensé. Le mot est attribué à Moncef Marzouki qui appelle les quatre personnes citées dans cette affaire à se manifester et à porter plainte contre cette grave diffamation de l'information. Autrement, dit-il « qui ne dit mot consent. » Cela n'empêche le CPR se dit contre l'idée du référendum mais prend position contre la restriction des attributions de l'Assemblée constituante. Contre le référendum mais… « Il ne faut pas se leurrer. Les gens qui disent pouvoir restreindre les travaux de la Constituante en une seule année disent faux. Ils veulent induire en erreur les citoyens, car cette Assemblée doit s'attaquer aux vices et aux revers hérités de l'ancien régime pour pouvoir entériner des réformes qui se déclinent en une multitude de fronts. » fait remarquer le leader historique du CPR. Tout est à réinventer dans une Tunisie de l'après 23 octobre et, pour ce faire Moncef Marzouki précise qu'il ne faut pas moins de trois ans pour que cette Assemblée élue s'acquitte des tâches qui lui sont dévolues. « Les personnes élues par le peuple doivent se réunir pour travailler d'arrache-pied pendant un mois pour finaliser la feuille de route du gouvernement de l'unité nationale. Il ne faut pas oublier qu'il y a des élections municipales en cours de route à organiser. Donc l'idée de limiter les prérogatives de la Constituante à l'écriture de la Constitution est à bannir. C'est une Assemblée qui doit légiférer pour que les rouages de la vie politique, sociale et économique fonctionnent et que toutes les activités reprennent de plus belle. » continue Moncef Marzouki. C'est dire aussi que les fauteurs en eaux troubles qui veulent limiter les prérogatives de la Constituante à la seule tâche de l'écriture de la Constitution veulent d'une manière ou d'une autre installer le décor apocalyptique de l'Histoire de la Tunisie de l'après 23 octobre au réalisme effrayant. ‘'Etalage anarchique'' des partis politiques Qu'en est-il de la publicité politique ? Il paraît presque évident que Moncef Marzouki qui fait fi de toute forme de politique politicienne réfute l'idée de voir des politiciens ou des noms de partis se vendre comme des pots de yaourt. Le leader du CPR trouve complètement dévalorisant le fait de voir les effigies d'hommes politiques et les noms de leurs partis respectifs placardés ici et là. Pour dénoncer ces faits Moncef Marzouki use de sa ‘'politique'' du pince-sans-rire « Il serait mieux d'adopter le terme ‘'ettakatom'' (le non-dit )à la place d'Ettakattol. Ce parti ainsi que le PDP et Ennahdha et les autres ne veulent pas dévoiler leurs sources de financement. Mais à chaque fois où on leur pose la question ils se disent prêts à tout révéler, dans la transparence totale. Qu'est-ce qu'ils attendent pour le faire ? » avance-t-il. Des candidats ‘'nahdhaouis'' sur les listes du CPR ? Les journalistes présents n'oublieront pas certainement de reposer cette question qui revient, à chaque fois, comme un leitmotiv quant aux rapports du CPR à Ennahdha. Le questionnement a porté sur les noms des candidats ‘'nahdhaouis'' dits « retrouvés sur les listes du CPR ». Moncef Marzouki se dit lassé par la répétition qui devient rébarbative et assommante et donne la parole à Me Sémir Ben Amor pour s'expliquer sur ces faits. « La retournelle de notre rapport à Ennahdha a été plusieurs fois évoquée. Le CPR n'a pas de candidats nahdhaouis sur ses listes et ceux qui prétendent le contraire peuvent nous donner les noms de ces candidats suspects. Par ailleurs nos prises de position ont été plusieurs fois différentes de celles d'Ennahdha. Ne serait-ce que dans le cadre de la Haute instance où on a eu des divergences d'opinions pour le principe de la parité, le pacte républicain et le decret-loi réglementant les activités des partis politiques. » avance Me Ben Amor en continuant « Pour le moment des dissemblances se manifestent dans nos prises de positions concernant l'Assemblée constituante puisque Ennahdha veut limiter les travaux de cette commission à une seule année. Une idée rejetée par le CPR qui considère que cela se fera en un intervalle de temps beaucoup plus important : trois ans. » Me Sémir Ben Amor s'est attaqué dans la foulée à ce flux de partis de l'après Révolution. « Les partis du RCD dissous reviennent au devant de la scène sous d'autres vocables. Cet acte relève du délit de préserver une organisation dissoute. On donne la possibilité à d'anciens Rcédistes de créer des partis qui renouent avec l'échiquier politique en toute impunité. » dit-il. Et si, aujourd'hui, ils sont pas moins de 105 partis qui font des émules et, excusez le peu, quelque 1700 listes à se livrer au verdict des urnes, le citoyen se retrouve incapable de discerner le bon du mauvais dans un jeu politique où il y est confiné au rôle de figurant… Les indépendants peuvent-ils pour autant sauver la mise ? A cette question posée par –‘'Le Temps''- le CPR trouve que l'idée de se présenter en tant qu'indépendant n'est pas si mauvaise, car la personne en question compte sur sa solide réputation dans la circonscription où il se présente. Mais personne ne peut en vouloir à un indépendant qui n'honore pas ses engagements. Alors qu'un parti structuré doit rendre des comptes au peuple et doit tenir ses promesses, au risque d'être rayée de l'échiquier politique, au sens du dicton qui dit « Chose promise chose due ». Mona BEN GAMRA
Les têtes de liste pour les élections de la Constituante Le CPR qui se présentera dans toutes les circonscriptions de la République réservera quatre têtes de listes à l'étranger (France, Allemagne et Italie). Elles sont 217 listes du Congrès pour la République où les femmes y sont représentées à raison de 46, 1% soit (100 personnes de la gente féminine). Voici les têtes de listes du CPR Ariana : Abdellaziz Gotti Gabès : Naoufel Ghribi Kébili : Amor Chétoui Kasserine : Mohamed Ali Nasri Gafsa : Abdessalam Chaabane Kairouan : Nizar Makhloufi Le Kef : Tarak Abidi Médenine : Slim Ben Hmidane Monastir: Lazhar Chamli Manouba: Abderraouf Ayedi Mahdia: Rafiq Tlili Sfax I: Mohamed Karray Jribi Sfax II: Abdelwahab Maatar Didi Bouzid: Abdessalam Khélifi Béja: Rabii Abdi Ben Arous: Haithem Belgacem Bizerte: Hichem Ben Jemaa Tataouine: Ezzeddine Najah Tozeur: Azad Badi Tunis I: Sémir Ben Amor Tunis II: Arbi Abid Jendouba: Dhamir Mannai Zaghouan: Naceur Brahmi Siliana: Hichem Joudi Sousse: Tahar Hmila Nabeul I: Mohamed Abbou Nabeul II: Moncef Marzouki