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Combat gagné… Mais est-ce fini ?
Ligue des Droits de l'Homme et Révolution
Publié dans Le Temps le 29 - 09 - 2011

Deux congrès de la « Ligue tunisienne des droits de l'Homme », l'un tenu avant la Révolution et l'autre après, déploient une illustration de la transformation. Risquée, réprimée, puis, enfin, paralysée, l'opposition au système totalitaire, à propos des pratiques inhumaines ou extrajudiciaires canalisant l'émergence de militants aguerris, combatifs et, pour cette raison, voués à quelque notoriété, parmi le cercle des initiés.
Après le 14 janvier, l'option démocratique, même problématique, tend à rapprocher les positions du gouvernement et des veilleurs aux droits des gens. Ce passage de la distance à la proximité atténue la confrontation, favorise la négociation et désamorce, pour l'instant, la vive tension. A son tour, ce procès dédramatise les pratiques des militants et cette banalisation lamine leur visibilité liée à l'ancienne situation.
Approches
Examinons la mise en relation du passé avec le présent. Alors, président de la LTDH, Moncef Marzouki, très applaudi, ouvre la séance du congrès par un déluge d'accusations adressées à la tyrannie de ben Ali. Indisposé par ce réquisitoire, où la furie encornait la diplomatie, Khemaïes Chamari, membre du comité directeur, arrache le micro et reproche, à l'orateur, la substitution de sa diatribe, toute personnelle, au discours préparé, par tous, avant la réunion. Pour le modérateur, mi-adroit, mi-jaloux, il fallait concilier la chèvre et le choux. Mais cela ne suffira pas. Malgré l'eau ajoutée au vin, Yadh Ouederni, hoche la tête pour faire signe à Mohamed Charfi et les deux invités gouvernementaux l'air outragé, quittent le congrès.
A ce moment critique, souffla un vent de panique où l'assemblée appréhendait un rush policier. J'avoue avoir tremblé. C'était l'époque propice aux combats de coqs.
Le système totalitaire attisait la colère contestataire. Après le 14 janvier, pouvoir et contre-pouvoir déclarent avancer main dans la main au nom du grand soir. Le Premier ministre, lui-même, assiste au sixième congrès accueilli là où Ben Ali pérorait. Le prestigieux « Palais des congrès » recevait un monde fou, venu applaudir les discours à dormir debout. Maintenant, le sommet de l'Etat prodigue aux militants, jadis interdits de réunion, les éloges éloquents. Mais il serait, pour une part, au moins, erroné de réduire le profil de ces personnes engagées, à leur production par la réaction contre l'oppression.
Dilemme cornélien
Une relation à double sens associe les aptitudes personnelles aux déterminations spécifiques des conjonctures sociologiques.
Sans l'affront infligé à son père, par celui de Chimène, dans le monde social de l'honneur, un Rodrigue n'aurait jamais emprunté le chemin cornélien.
Mais le courage d'affronter l'adversité n'est pas donné à tous les hommes quant bien même ils sont situés face à une même iniquité. Souhayr Belhassine, Khemaïes Chamari ou Mokhtar Trifi doivent leur renommée à la fois au contexte ourdi par la clique de Ben Ali et à leurs propres qualités. Lors de circonstances outrancières, la collectivité globale, arbore les airs d'une ligue justicière. Le 12 septembre 2011, notre équipe de recherche mandatée par le ministère de l'Agriculture, mène l'enquête appliquée à la délégation de Chorbane, dans le gouvernorat de Mahdia.
De coutume le « Omda », personnage multifonctionnel, assure le contact avec les villageois. Mais, pour la première fois, depuis au moins, trois décennies, seul nous accompagne le responsable affecté à la gestion, locale, de l'eau potable. Je lui pose la question incontournable :
« Que sont les omdas devenus ? »
« Ils continuent à percevoir leur salaire, mais, après la Révolution, les uns furent battus dans la rue et les autres préfèrent passer le temps à la maison. Ils profitaient aux dépens des paysans et ils s'adonnaient à la délation ».
Le 26-26 maquillait les services
Jusqu'à l'orée du 14 janvier, le réseau tentaculaire pressurait la misère sous le couvert de l'aide humanitaire. Le 26-26 maquillait les sévices.
Corvéables à merci, les plus démunis, aussi, versent leur obole à l'éthos mafieux, où baigne l'organisation politico- administrative responsable de la dérive.
De là, jaillira l'étincelle première des foyers révolutionnaires.
Erigés en système de gouvernement, depuis le omda véreux, jusqu'au président mafieux, les passe-droits, insidieux, outrepassent la sphère des injustices ponctuelles contre quoi lutte une ligue professionnelle.
Ces abus exhibent la partie émergée de l'iceberg. Au moment, dionysiaque, où, tout entier debout, un peuple humilié, arrache, lui-même, ses droits il exhume la part immergée du monstre froid et rédige, sans peur, l'authentique définition de la Révolution déclenchée par les enfants des laboureurs.


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