Ils s'attendaient à ce qu'ils soient reçus par le ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour débattre des modalités d'évaluation et de promotion de la formation dans l'Université Tunisienne. Ils aspiraient à ce que les promesses prononcées soient tenues…Mais quelques jours après la reprise des cours, le ministère leur réserve une surprise. « Pas très bonne voire mauvaise » commentent des professeurs et des chercheurs en sciences humaines, en économie, littérature….Une nouvelle nomination à la tête du Centre d'Etudes et de Recherches Economiques (CERES) vient d'être décidée sans concertation des universitaires. Le nouveau Directeur Général ayant fait l'objet d'une action « dégage » de l'Université de Jendouba en août 2011 parce qu'il est inscrit sur la liste des signataires de l'appel de Ben Ali à la présidence, n'est pas également, le bienvenu au centre. De fait, les universitaires et les chercheurs ont décidé d'organiser aujourd'hui, un sit-in devant le CERES. Mécontents de cette nomination, ils considèrent qu'il est inadmissible de garder le nouveau DG à la tête de ce centre de recherche. « Alors que la communauté académique attend du ministère qu'il manifeste un intérêt particulier pour la recherche scientifique afin d'analyser profondément les problèmes économiques et sociaux, causes principales du déclenchement de la Révolution tunisienne, ce dernier précipite et d'une manière douteuse la nomination d'une personne inconnue dans l'entourage scientifique », commente un universitaire tout en précisant que les chercheurs et les professeurs « sont déterminés à mener une « bataille » pour sauver le CERES suite à cette nomination désastreuse ». A moins de vingt jours des élections de la Constituante, l'administration tunisienne continue de mener son jeu librement. Des pratiques contrecarrées par les plus avertis.