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Alors que le combat de coqs se poursuit, la situation économique ne cesse de se détériorer
Conjoncture
Publié dans Le Temps le 18 - 11 - 2011


• Perte de 132 mille postes d'emploi en 2011
• Bombardier transport renonce-t-il à ses projets d'investissements en Tunisie ?
Alors que les négociations sur la Troïka, à savoir trois postes comprenant deux Présidents et un Chef du gouvernement s'étirent inlassablement risquent, à force de temps, de devenir enfin de compte ennuyantes, la situation économique du pays ne cesse de se dégrader.
La crise de la dette dans le Zone Euro continue d'avoir des répercussions et des retombées négatives sur les relations économiques avec la Tunisie. Ainsi, note-t-on la recrudescence des pressions sur l'activité économique, avec tout ce qu'elle peut comporte de lenteur du rythme de la croissance, d'un ralentissement des exportations outre la chute des recettes touristiques et la contraction de l'investissement tant intérieur qu'extérieur.
Elargissement du déficit courant
Du côté de la Banque Centrale de Tunisie, on ne laisse pas passer l'occasion pour attirer l'attention sur la situation alarmante de la conjoncture. A l'issue de sa réunion mensuelle régulière, le conseil d'administration de la BCT souligne que « ces évolutions se sont traduites au niveau des paiements extérieurs par un accroissement du déficit courant qui a atteint 5,7% du PIB à la fin du mois d'octobre de l'année en cours ». Ainsi, et en conséquence, le niveau des réserves en devises a continué à diminuer pour se situer à 10.551 MDT, soit pas plus qu'une latitude de 114 jours d'importation. Et ce contre près de 5 mois au terme de l'année écoulée. « Sur le plan monétaire, la liquidité bancaire s'est resserrée davantage au mois de novembre ; ce qui a nécessité une intervention accrue de la Banque Centrale afin de permettre au système bancaire de poursuivre le financement des entreprises comme le reflète la progression de 11,8% des concours à l'économie durant les dix premiers mois de l'année alors que les dépôts auprès des banques n'ont augmenté que de 3,6%. Aussi, le taux moyen du marché monétaire s'est-il situé à 3,25% au 13 novembre contre 3,32% en octobre », précise-t-on dans le communiqué de la BCT. Le Conseil d'administration de la BCT finit par noter l'enregistrement, depuis le mois d'août dernier, « une accélération de l'inflation qui a atteint 3,4% à la fin du mois d'octobre 2011 en raison notamment de la persistance des tensions sur les prix d'un certain nombre de produits alimentaires ».
Bombardier vire ses investissements de la Tunisie vers le Maroc
Et cela ne s'arrête pas là, l'instabilité, et essentiellement la confusion politique qui sévit actuellement en Tunisie accentue la fuite des investissements, dont certains de gros calibre. On y pense d'une façon presque spontanée en entendant les propos du porte-parole du constructeur de composantes aéronautiques canadien Bombardier Aerospace, selon lequel sa compagnie « « Bombardier a conduit des études approfondies des perspectives de la stabilité politique et économique du Maroc après le déclenchement du Printemps Arabe. Nous avons passé un long moment à faire l'évaluation. Nous avons bien fait nos études. Nous avons fait la comparaison de l'ensemble des pays de la région, notamment la Tunisie et la Turquie, et nous sommes confiants dans ce choix ». Il s'agit bien entendu d'un investissement de quelque 200 millions de dollars que le constructeur canadien compte apporter dans sa nouvelle implantation au royaume Chérifien, et qui devrait créer près de 850 postes d'emploi, directs. C'est le genre d'investissement qu'on aurait préféré faire en Tunisie, vue la montée de l'industrie aéronautique dans nos murs depuis quelques petites années. Mais la situation actuelle donne à réfléchir encore davantage avec les baisses déferlantes de plus d'un secteur : le tourisme en premier lieu et les exportations des principaux secteurs industriels à savoir le textile et les industries mécaniques et électroniques. Les industries agroalimentaires et après leur progression au cours des premiers mois de l'année en cours, grâce à leur développement sur le marché libyen, ne semblent pas poursuivre leur embellie pour ce qui reste de l'année en cours.
132 mille postes d'emploi perdus cette année
A tout cela, viennent s'ajouter les interminables grèves et sit-in, dont ceux déclenchés par l'Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGET), pour des raisons loin d'être nationalistes ou protectrices des droits des travailleurs, ce qui rend la situation vraiment alarmante. On n'a à aucun moment appelé à des créations massives d'emploi d'une façon directe pour 2011, car ceci a toujours été le problème depuis de longues années, en plus la situation n'est pas à vrai dire assez favorable pour le faire, même si on aspirait le contraire. Mais le chiffre récemment annoncé relatif à la perte de 132 mille postes d'emploi cette année, à cause des raisons sus-indiquées, est plus qu'alarmant, étant donné qu'il rend la tâche encore plus délicate pour l'ensemble des acteurs sur la scène nationale.
Nos politiques, et depuis quelques mois déjà ne savent plus sur quel pied danser. Et depuis la tenue des élections qui ont donné les résultats connus par tous, les principaux acteurs n'ont fait qu'adresser les messages de bonnes intentions à l'ensemble des acteurs, sans que cela n'eût l'effet escompté sur le terrain, n'étant pas joint par des actions. Actuellement, nous ne pouvons que déplorer le fait que les investisseurs étrangers boudent le site Tunisie, et que certains autres choisissent carrément de quitter nos cieux pour aller trouver d'autres havres plus tempérés que le nôtre. Le message est donc clair à l'ensemble des acteurs, notamment le monde politique, pour qu'ils daignent enfin trouver un terrain d'entente et qu'ils se partagent ces postes, qui semblent être leur ultime objectif, afin que la machine reprenne de nouveau à tourner. La tâche est certes difficile, à court et à moyen termes, mais jusqu'au moment, d'aucun ne semble miser sur le capital sympathie dont jouit la Tunisie post-révolution, et qui risque de sombrer dans les oubliettes dans les quelques années à venir, si le processus politique, notamment, risque de dévier de sa véritable destination.


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