Les forces vives et des composantes de la société civile agissant dans l'île de Djerba, ont déjà fait leurs preuves auparavant en se hissant à la hauteur de leurs responsabilités citoyennes. Chaque fois qu'un événement majeur, tant sur la scène locale que nationale, défrayait la chronique, les voilà qui se mouvaient de concert pour marquer leur présence, dire leurs opinions et agir à bon escient. En effet, lorsqu'il avait été question pour les 217 élus de tenir leur première réunion à l'entame des travaux de la Constituante, elles étaient au rendez-vous, le mardi 22 novembre 2011 pour exprimer haut et fort leur détermination à demeurer sur le qui-vive pour contrecarrer toute velléité d'atteinte aux acquis et aux droits inaliénables chèrement payés par le peuple et pour dire leur attachement infaillible à leurs libertés. Sur un autre plan, lorsque l'heure n'était plus au silence face aux atteintes gravissimes perpétrées incessamment et insolemment dans tout le territoire de l'île compromettant irrémédiablement le patrimoine et l'environnement insulaires, ces mêmes âmes vives ont répondu à l'appel à la mobilisation pour crier leur indignation et tirer la sonnette d'alarme. Avant-hier encore, lorsqu'il a été question de célébrer l'avènement de la Journée Internationale des Droits Fondamentaux de la Femme, intervenant cette année dans ce contexte exceptionnellement grave prévalant sous nos cieux, nombreux étaient les candidats à la mobilisation et à répondre à l'appel de la conscience et du devoir de citoyenneté ; femmes, hommes, jeunes et enfants, issus de la société civile ou venus à titre personnel, étaient venus pour rendre un vibrant hommage à la femme dans cette journée de fête qui lui est mondialement et dignement dédiée ; les slogans que la foule des manifestants scandaient, et les pancartes qu'ils brandissaient mettaient en exergue les acquis progressistes et avant-gardistes de la femme tunisienne, et son rôle agissant en sa qualité de composante phare de la société. Toutes et tous, rassemblés dans cette même place de l'avenue Habib Bourguiba à Houmt-Souk, étaient mus par le même souci de contribuer à la sauvegarde et la promotion de ces acquis chèrement obtenus, animés par la même volonté de relever les défis conjoncturels et d'aller de l'avant, sans jamais fléchir. Gloire au drapeau national Force est de signaler que le protagoniste de la manifestation était incontestablement le drapeau national adulé, glorifié, hissé au plus haut et dont étaient drapés de nombreux manifestants en guise de réponse à l'acte vil et infâme commis la veille par un ignoble profanateur, lâche, d'obédience salafiste, indigne de cette Tunisie tolérante que nous chérissons tant. Assurément, est indigne d'être des nôtres qui daigne substituer à ce que nous avons de plus sacré, à ce que nous portons au plus profond de notre être, au symbole suprême auquel nous nous enorgueillissons de nous identifier, un modèle importé, un étendard noir, lugubre comme le sont ses détenteurs, réducteur, véhiculant la haine, le fanatisme et l'intolérance.