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Rien ne pointe à l'horizon !
Fin de l'an II de la Révolution :
Publié dans Le Temps le 18 - 11 - 2012

Ce pays est-il condamné par une alchimie de l'Histoire à faire détourner ses « Révolutions » de leurs objectifs deux ans, exactement ou presque, après leur déclenchement ! Cette « malédiction » « biennale » semble hanter le phénomène politique tunisien un peu comme ces spectres du « Maldoror » en Ecosse, où dans ces vieux châteaux habités par des esprits maudits, aucun Roi ne peut fermer l'œil ni atteindre une béatitude sereine qui lui permet l'exercice heureux du pouvoir.
Je vais vous emmener au 19e siècle où Ahmed Bey un monarque ambitieux éveillé et bien conseillé par son entourage, ce qui est une exception tout à fait exceptionnelle dans ce pays, a décidé de doter la Tunisie d'institutions modernes en harmonie avec son siècle inspirées de ce qu'il a vu en France et en Europe après un voyage mémorable et un retour triomphal. C'est ce qui sera fait avec ses successeurs M'hamed et Sadok Bey. La Tunisie Husseinite a vécu la naissance de « Ahd El Amen » (Pacte fondamental ou charte de la paix et de la sûreté) et la Constitution de 1861 première constitution arabe et musulmane des temps modernes en avance sur l'Egypte et même la Turquie Califale... Une véritable « Révolution » pacifique réalisée par le souverain avec la collaboration de toutes les élites administratives politiques et religieuses désignés par ce terme exquis de signification : « Ahl El Hal wal Akd, wa majmaâ El Oulama » (Les acteurs politique, les intellectuels et les savants de la Zitouna).
Malheureusement le rêve ne dura que deux ans et quelques mois, puis ce fut l'insurrection de Ali Ben Ghedhahoum « Bey El Aârab » (Bey des arabes pour désigner les populations rurales des profondeurs de la Tunisie). Le Bey envoie le général Khereddine rappelé de sa retraite forcée et ses brigades pour éteindre le feu et mater la révolte. Puis il suspend la Constitution. Quelques jours plus tard, le Bey convoque les mêmes « Ahl El Hal wal Akd » et ses élites, pour leur dire tout simplement : « Vous voyez... ce peuple ne mérite pas une constitution.. ! C'est ce que j'ai toujours pensé... mais j'ai accepté de vous suivre et le résultat est là, le pays a failli sombrer à jamais ! »

Un siècle plus tard une grande Révolution a accompagné l'indépendance du pays en 1956. La République est proclamée a - constitutionnellement, ce qui revient à un véritable coup d'Etat sur le plan de la pureté juridique, le Bey est destitué et le pays attendait avec impatience la naissance de l'Etat national moderne et surtout sa nouvelle Constitution démocratique avec séparation des pouvoirs.
Eh puis bof... la Constitution adoptée le 1er juin 1959, a installé le pays dans un régime hybride et vaporeux de la « Monarchie – présidentielle » en consacrant l'hégémonie du nouveau pouvoir exécutif sur tous les autres pouvoirs... Les Tunisiens attendront encore trente ans pour avoir leur système démocratique, comme toutes les nations évoluées et dignes de ce nom dans le monde... C'est ce que leur a annoncé un matin du 7 Novembre 1987, un Général malin et discret, mais ténébreux, en lisant à la radio un texte au dosage pervers où il a promis encore une fois à ce peuple, une vie politique évoluée, et où il n'y aura jamais plus de présidence à vie !
Deux ans plus tard le « hold up » apparaît au grand jour, et la « Déclaration révélée » s'est avérée un canular digne d'Arsène Lupin en chair et en os ! Toute la classe politique de gauche et de droite religieuse et laïque subjuguée et séduite par cette Révolution en blouse « blanche » parce que porté par un coup d'Etat médical, était à terre... et elle doit à nouveau prendre son mal en patience et attendre encore 23 ans, pour espérer un vrai changement qui mettrait cette fois-ci le pays au rythme de la terre et lui offrirait la « liberté et la dignité » d'une démocratie aux normes mondiale et universelle !
D'où cette Révolution lumineuse, partie des profondeurs de nos steppes et lubrifiée par le martyre Mohamed Bouazizi et les descendants de Ali Ben Ghedhahoum et qui a fini par embraser toute la Tunisie du Nord au Sud, d'Ouest en Est et où l'âme tunisienne a exprimé sa soif de liberté, de démocratie et de justice sociale et régionale.

C'était un 14 janvier 2011... et bientôt deux ans, et nos cœurs et nos esprits sont suspendus à l'horloge du temps et de la Révolution, qui peine encore une fois à trouver la voie de la délivrance et rompre définitivement avec les signes avant-coureurs de la « malédiction » historique tant appréhendée par l'imaginaire tunisien.
Sommes-nous à la veille d'un nouveau « hold up » ou allons-nous prouver à nous-mêmes et au monde que nous méritons mieux et que nous sommes capables de forcer le destin et rompre avec le despotisme endémique du passé !
Pour cela il faut éviter les manœuvres dilatoires pour conserver le pouvoir au-delà de ce qui est raisonnable, parce que les Tunisiennes et les Tunisiens sont de plus en plus dans le doute sur les véritables intentions de ceux qui ont mandat d'en finir avec cette transition et mettre sur les rails le nouveau système évolué qu'ils attendent depuis deux siècles.
Le blocage actuel n'annonce rien de bon et ne sert ni le gouvernement, ni la Nahdha et encore moins le pays qui a besoin de stabilité et de persévérance dans l'effort.
Comment peut-on planifier le développement régional et celui des villes avec la pression constante du quotidien.
L'accumulation des problèmes et des exigences atteint l'intolérable et nous risquons un clash économique sévère.
D'où la nécessité d'accélérer le rythme à l'ANC pour adopter la Constitution et aller aux élections au cours de l'année 2013.
Avoir une quête de l'absolu peut-être méritoire, mais mieux encore serait de viser, l'Etat « raisonnable » viable et accepté par le corps social. En un mot l'Etat citoyen et vertueux !


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