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«La Tunisie ne trouvera son salut qu'avec l'équilibre des forces politiques », déclare Abderrazak Hammami A la veille du premier congrès du Parti du Travail Patriotique et Démocratique
«Nous voulons jeter les bases d'une action démocratique fondée sur la compétition» Samedi et Dimanche prochains se tiendront les travaux du premier congrès du Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PTPD), une occasion pour ancrer et familiariser encore plus le parti aux pratiques et stratégie de la nouvelle gauche à jamais débarrassée des maux primaires devenus désuets et caducs comme le dogmatisme, le sectarisme et l'idéalisme. Dans une conférence de presse, largement suivie hier, Abderrazak Hammami, président de l'instance politique du parti, a précisé que le « parti tient à la jonction effective avec le peuple et ses préoccupations et à présenter sa vision non seulement en tant que force de contestation, mais aussi en tant que force de proposition et d'alternative ». L'ouverture du congrès verra la présence des amis du parti, des invités tunisiens et étrangers. Tous les partis politiques civils seront conviés à la séance d'ouverture, nonobstant leurs couleurs qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition. Les Tunisiens auront l'occasion de découvrir les analyses du parti se rapportant à la situation actuelle et ses positions à propos des questions brûlantes et de la crise lancinante que traverse le pays, ainsi que les solutions à envisager. « Nous agissons sur la scène politique de façon coordonnée et méthodique et nous nous allions aux larges forces démocratiques. C'est un Front qui va du Front populaire jusqu'à Nida Tounès. Nous menons des discussions avec des forces politiques comme Al-Qotb, l'Alliance démocratique et des nationalistes arabes », précise Abderrazak Hammami. Il rappelle que son parti n'agit pas avec la mentalité d'exclusion, de création d'ennemis ou de diabolisation de l'autre. « Nous voulons jeter les bases d'une action démocratique fondée sur la compétition. Les partis de la Troïka ne sont pas nos ennemis, mais des compétiteurs et adversaires. Lorsqu'une force quelconque confond entre compétition et rapports d'ennemis à ennemis comme le font les prétendus Comités de protection de la Révolution, nous réagissons », dit-il. En plus de l'animation musicale et poétique, la séance d'ouverture servira à rendre un hommage aux martyrs de la ligne patriote démocrate, le premier Hammadi Zellouz décédé en 1978 et le dernier Mahmoud Toumi le 8 Mai 2011. Un colloque sera animé par Ghazi Ghérairi, la veille du congrès, sur le thème : « les Révolutions arabes et le rôle de la nouvelle Gauche démocratique », avec la participation de plusieurs représentants de partis de Gauche et progressistes tunisiens et arabes. On s'attend à l'élaboration d'une vision commune de la nouvelle Gauche. Bouraoui Baâroun, développera les relations du parti avec l'Union pour la Tunisie. Il précise que « le pays vit un moment politique par excellence, un moment de transition démocratique. Les alliances doivent s'établir pour accompagner la transition démocratique. Tous ceux qui sont concernés par la transition le sont aussi par l'alliance. Cette alliance englobera le Front populaire et ira jusqu'à la Droite démocrate, par opposition à la Droite totalitaire. Cette alliance ira jusqu'à Nida Tounès. Le Parti Républicain est très respecté pour son histoire. Nous sommes heureux de travailler avec eux. L'alliance à cinq (Nida Tounès, le Parti Républicain, Al-Massar, le Parti Socialiste et le Parti du Travail Patriotique et Démocratique) aura lieu et nous agirons pour l'élargir dans la mesure du possible pour créer l'équilibre politique nécessaire pour la réussite de la transition démocratique ». Rafik Agrebi, rappellera que nous sommes dans une étape où il faut édifier les institutions démocratiques, tout en protégeant les acquis progressistes, comme le Code de Statut Personnel (CSP), les libertés syndicales, l'action de défense des Droits de l'Homme, l'enseignement universel en danger, l'unité du peuple... Après le 14 Janvier, certains acquis comme les libertés sont menacés. La violence prend de plus en plus d'ampleur dans le pays. Bâtir une République Démocratique est un point de rencontre des forces de Gauche, centristes et libérales. La non adhésion au Front populaire, n'est pas une position de rejet de ce front. Le Front populaire doit rejoindre le large front démocratique. Ce front n'est pas dirigé contre Ennahdha. C'est un front qui tend vers l'achèvement de l'action révolutionnaire ». Lotfi Boukhris a dressé le bilan de l'action de la Troïka, pour dire qu'elle « n'a rien fait en ce qui touche la transition démocratique. Le pays vit sous le danger du retour de l'absolutisme sous couvert de religion ». Abderrazak Athmi, parlera du brouillon de Constitution dont nombreuses parties sont en recul par rapport à la Constitution de 1959. Les libertés sont limitées. L'égalité entre citoyens n'est pas garantie puisque pour se porter candidat à la présidence il faut être de sexe masculin et de religion musulmane. Le brouillon contient beaucoup de contradictions. « Le caractère civil de l'Etat n'est pas garanti. Les Droits de l'Homme dont leur compréhension universelle sont écartés », dit-il. Mohamed Agrebi expliquera le slogan du congrès « Pour une République Démocratique et juste ». Il informera l'assistance que le ministère public avait interjeté appel dans le procès des citoyens et autres militants du parti, à Soliman. Abderrazak Hammami, clôtura la conférence de presse en rappelant que son parti est un parti de Gauche par excellence, patriotique et démocrate fidèle à ses références et conscient que « la situation de la Tunisie ne prête pas à l'isolement. Nous œuvrons pour la recomposition du paysage politique, tout en sachant qu'Ennahdha est le principal parti politique du pays. Un Front avec la taille de l'Union pour la Tunisie évitera au pays le totalitarisme. La Tunisie ne trouvera son salut qu'avec l'équilibre des forces politiques ». Il est confiant que l'Union pour la Tunisie s'étendra à plus que trois ou cinq composantes.