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Figures d'une Révolution qui n'a pu devenir
La chronique de Youssef SEDDIK
Publié dans Le Temps le 24 - 01 - 2013


III - Cet Islam qui s'avance masqué...
D'un seul coup, comme dans l'image forte de l'instant qui précède le Jugement dernier, celle de la résurrection de tous les morts depuis le début de la Création, d'un seul coup, ils ont occupé tout l'espace, urbain, surtout !
Cela a commencé par le retour d'exil, son Hégire à lui de leur prophète. Ce sont bel et bien ses propres adeptes qui ont commis le " blasphème " de l'accueillir en tant que tel en entonnant dès sa descente d'avion à Tunis-Carthage, quelques semaines après le 14 janvier 2011, l'hymne à Muhammad arrivé à Médine par les soeurs Najjar : " Voici que vient parmi nous la pleine lune... " (Aqbala al-badru 'aleyna...). Très vite une véritable " métastase " se répand et gagne les comportements, les parlers, les apparences vestimentaires et corporelles. Les formules pieuses envahissent les conversations des plus anodines aux plus sérieuses (" Accrochons-nous à Dieu " (Ach-chidda fî Allah, " Promis, juré, si Dieu le veut... " (Bi tabîat al-hal, idhâ habb Rabbî... ), sans parler que tout individu, compère ou simple passant, et quel que soit son âge ne sera hélé que par son statut de hâjj ou... Fichus, foulards, voiles, niquâb et gants noirs se répandent ainsi que leurs boutiques spécialisées et leurs " stylistes ", barbes de toute taille, pustules enkystées au milieu du front arborées par des jeunes et moins jeunes n'ayant commencé à prosterner que depuis quelques jours... La Cité connaît une vaste métamorphose et devient en un temps record un théâtre permanent pour cette triste comédie sévèrement dénoncée par le vrai prophète de l'islam, celle du ryâ, le détestable " M'as-tu vu " (ou entendu), assimilé dans un hâdîth célèbre à la plus grave des impiétés, celle qui associe à l'adoration du seul Dieu l'adoration de soi (ach-chirk al-açghar).
La catastrophe ne se limite pas à un changement total et rapide du décor. Cet islam qui s'exprime seulement dans la mise en scène ne tarde pas à échapper au mouvement politique, celui d'En-Nahdha, qui l'a d'abord voulu ainsi pour se donner une présence à faibles frais, en mobilisant les masses des simplets, désoeuvrés, voyous et orphelins d'une dictature qui a déjà utilisé l'islam théâtralisé pour assécher les sources (yanâbî') d'un islam combatif qu'elle craignait. Les obédiences et sectes jihadistes et salafistes prolifèrent et rompent avec tout lien avec la citoyenneté ou la nation, se constituent en armées munies d'abord d'un arsenal de nostalgie pour les guerres d'antan puis de vraies armes de guerre moderne...
Comme dans la pièce de Ionesco, " Amédée ou comment s'en débarrasser ? ", qui montre un corps d'abord de dimensions normales et qui se met à gonfler démesurément qu'il devient impossible d'éspérer le faire sortir de la porte, cet islam étrange, tout aussi étranger à la Tunisie des Sahnoun et du Cadi Yâdh, évacue et chasse le souffle révolutionnaire. Celui-ci a donné un temps à tous les citoyens libérés de la tyrannie une ardeur et l'espérance en leur pouvoir de reconstruire des valeurs tout à fait humaines et terriennes, démocratie, bien-être économique, justice sociale et promotion des cultures et des savoirs.
Nous voici noyés dans le houleux tourment de néfastes idéologies tout droit arrivées comme de terribles siroccos de ces terres rendues arides par le culte du pétrodollar et par l'hypocrisie qui détourne les peuples du monde par l'éloge des linceuls.


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