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Constantes de l'Islam et principes fondamentaux des Nations Unies
Les droits de la femme dans la prochaine Constitution
Publié dans Le Temps le 10 - 03 - 2013

Comme le Bourgeois Gentilhomme qui faisait de la prose sans le savoir, parler d'un droit spécifique à la femme, c'est faire du sexisme, inconsciemment, ou peut-être à dessein, que ce soit par celles qui militent pour la supériorité de la femme, ou ceux qui au contraire, la considèrent comme un être différent, voire hostile, notamment les misogynes.
La misogynie qui a commencé chez les grecs par la haine de tout être féminin, et l'aversion pour leur corps et leur comportement, a pris par extension, le sens d'un refus d'admettre l'égalité entre les hommes et les femmes d'une manière générale.
Egalité et complémentarité
Dans une première étape plus les sociétés évoluaient, plus le problème de l'égalité entre la femme et l'homme se posait avec davantage d'acuité.
A la révolution française et en réponse à la déclaration universelle des droits de l'Homme et du citoyen de 1789, a été rédigée sur son modèle, la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791 par Olympe de Gouges une écrivaine et militante à l'époque qui a eu pour intention de défendre la cause de la femme. Dans cette déclaration qui est presque une copie de celle des droits de l'Homme il est notamment énoncé dans son article 10 que « la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune ». La ferveur de cette militante des droits de la femme, l'avait incité à soutenir que la nature de la femme est supérieure à celle de l'homme. Ce qui la mit dans une position inconfortable vis-à-vis des radicaux parmi ceux qui dirigeaient la révolution à l'époque, et lui coûta de monter sur l'échafaud comme elle l'a affirmé auparavant dans sa déclaration prémonitoire précitée.
En fait le problème de la femme est vieux comme le monde, et la femme a pris conscience de sa situation, depuis des siècles, et sa réaction a été entre la résignation et la révolte, en fonction de l'évolution des sociétés et les gouvernants qui édictaient les lois régissant son statut.
Le rôle de la femme arabe avant l'Islam était tributaire des us et pratiques usités dans les différentes tribus. Il y avait en effet des tribus matriarcales au sein desquelles la femme avait plusieurs maris à la fois. Cela n'empêchait pas cependant qu'elle vivait à leur charge, et n'était pas tout à fait autonome, du moins sur le plan économique.
L'Islam avait mis fin à ces pratiques, en érigeant un statut protecteur de la femme, en vue de délimiter son rôle dans la société et préserver sa dignité et ses droits en tant qu'être humain.
Ces règles énoncées à travers le saint Coran, étaient inhérentes à la nature de la femme, qui diffère du moins sur le plan morphologique, de celle de l'homme.
La féminité est, signe de finesse, de délicatesse et de beauté. Celle-ci, n'est-elle pas en effet, selon Baudelaire synonyme de calme et de volupté ?
Cela ne doit affecter en rien sa dignité, ni altérer ses capacités créatrices et ses facultés de raisonnement et de discernement.
De ce fait la femme a été considérée à l'aube de l'Islam comme étant complémentaire à l'homme. Cette idée de complémentarité la place au même rang que le reste des membres de la société. Elle est énoncée dans plusieurs versets coraniques. « O humains ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous vous fassiez connaissances les uns des autres. Les plus méritants d'entre vous auprès de Dieu sont les plus pieux ». Ce verset énonce parfaitement cette idée de complémentarité existant entre les humains, d'une manière générale et sans autre considération que la piété. Celle-ci signifie la crainte de Dieu, incitant incontestablement à renoncer au mal d'une manière générale. Vous remarquerez qu'il n'est point question dans ce verset d'appartenance à une religion déterminée, Dieu s'adressant aux humains d'une manière générale.
La femme a été donc considérée, à l'aube de l'Islam comme un élément actif et déterminant dans la société. Pour preuve, le Prophète ne manquait pas de requérir, à plusieurs reprises les avis de ses épouses, considérées comme étant les mères des croyants. Il incita les fidèles dans l'un de ses Hadith, à demander
l'avis de Aïcha sur certains problèmes afférents aux préceptes de la Chariâa.
Hélas, les interprétations de celle-ci, quant à la place de la femme dans la société ont nui à son statut, au fil des temps.
En Tunisie, la femme a pris conscience de sa situation et du rôle qu'elle devait remplir en société depuis des siècles, avec Elyssa, La Kahéna, Sabra El Mansouria, ou Al Jezia Al Hilalia.
Durant l'époque coloniale, la femme a eu un rôle déterminant à côté de celui de l'homme dans la lutte pour l'indépendance du pays. Celles qui menaient ce combat, étaient conscientes que leur statut était tributaire de celui de la situation politique du pays. Ses droits ne pouvaient être jamais défendus et préservés par ceux qui exploitaient le pays, en vertu d'un soi-disant protectorat qui n'était protecteur en rien. Elle avait de ce fait souffert de cette situation, de laquelle avaient profité les misogynes qui se complaisaient dans cette situation. Ils étaient cependant inconscients que cette situation nuisait à leurs propres intérêts.
Parmi ces épouses lésées, il y avait leurs mères, leurs sœurs et leurs filles.
A l'avènement de l'indépendance le code de statut personnel a été promulgué en 1956, soit un an avant la proclamation de la République. La Constitution de 1959 a réaffirmé le principe de l'abolition de la bigamie, qui a été utilisée pendant longtemps en tant que moyen de pression sur la femme, pour minimiser son rôle et ternir son image au sein de la famille et de la société.
Cependant, et bien que ce code ait édicté certaines règles pour défendre les droits de la femme et promouvoir son rôle au sein de la famille et de la société, ce sont les mentalités qu'il importe de réformer. Ce regard misogyne à l'égard de la femme a continué, et avec lui les mauvais traitements des épouses ne se sont pas arrêtés.
La condition féminine dans la prochaine Constitution
Après la révolution, le problème de la femme a été parmi ceux qui ont suscité de vives polémiques, notamment à l'occasion de la discussion du chapitre concernant les droits de la femme, dans la nouvelle constitution.
Quelles sont les normes qu'il faut édicter, pour renforcer le rôle de la femme dans la société ?
Les membres de la commission des droits au sein de l'ANC, sont unanimes à ne pas remettre en cause les acquis de la femme, octroyés grâce au code du statut personnel.
Il est de ce fait stipulé dans l'article 7 du brouillon de la nouvelle constitution que « l'Etat garantit les droits de la femme et appuie ses acquis »
Selon l'art 5 du brouillon de la prochaine constitution : « Tous les citoyens sont égaux en droits et en devoirs ». C'est donc le principe de l'égalité devant la loi qui est consacré dans cet article.
Des dispositions qui contredisent les valeurs fondamentales des droits humains ?
Pour certains féministes, il est impératif de s'inspirer des principes fondamentaux des Nations Unies, ce qui fait défaut dans certains articles relatifs aux droits de la femme. Cela est de nature à contredire les valeurs fondamentales des droits humains. Les libertés fondamentales et les droits des femmes sont indivisibles.
D'autres associations féministes rétorquent cependant que l'égalité des citoyens ne peut être conçue que conformément aux constantes de l'Islam.
Or plusieurs points selon les principes fondamentaux des Nations Unies, semblent être en contradiction avec certaines constantes de l'Islam, notamment en ce qui concerne l'avortement, la peine de mort, l'héritage, la polygamie ou le mariage d'une musulmane avec un non musulman.
Ces problèmes sont régis par la règle de droit qui n'est jamais figée. Elle évolue en fonction de l'évolution de la société et surtout de sa mentalité qui doit évoluer également.
Le charme discret de la femme tunisienne
Des femmes battues, harcelées, exploitées tous azimuts, malgré l'existence d'une législation qui a été édictée à la base afin de mettre fin à ces traitements.
C'est aux différents membres de la société civile dont les associations féminines et les organisations de défense des droits de l'Homme d'agir d'inciter au changement des mentalités par tous les moyens.
Mais sur le plan du principe, il importe de consacrer au sein de la nouvelle constitution les droits de la femme selon la réalité tunisiennes et les constantes de la société, qui ont toujours tenu compte aussi bien des préceptes de l'Islam que des normes internationales tendant à protéger la femme, et à préserver ses droits au sein de la société, sans pour autant lui imposer des normes de nature à la dépersonnaliser et à affecter ses spécificités. Parmi celles-ci, il importe de considérer les femmes tunisiennes non musulmanes dont il faut tenir compte dans le cadre du respect du culte.
Au-delà du droit, la femme tunisienne a en effet des spécificités qui lui sont propres, et c'est ce qui fait entre autres son charme !


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