Depuis le drame du 6 février, jour où Chokri Belaïd fut sauvagement abattu devant son domicile, les évènements ne cessent de s'accumuler, confirmant par là même cette rumeur voulant que les têtes de certaines personnalités politiques sont mises à prix. A cela, s'ajoutent l'entêtement de certaines organisations qui persistent à semer le trouble et à inciter à la violence. Le meilleur exemple en est celui des fameuses ligues de protection de la Révolution qui ont jusque là agi en toute impunité. Ce n'est que dernièrement que les autorités ont éprouvé la nécessité d'agir en vue de remédier à une situation devenue intolérable avec un climat de peur qui s'est de plus en plus installé, à cause de ces évènements et surtout de cette dérive sécuritaire sans cesse croissante, avec le fameux prétexte de la protection de la Révolution. Une procédure judiciaire a été entamée contre ces fameuses ligues par le représentant du contentieux de l'Etat. Le tribunal de première instance qui a été saisi de cette action, vient de prononcer hier le gel des activités de la ligue nationale de protection de la Révolution, et de toutes ses sections et ce pour une durée d'un mois à compter de la date du jugement soit le 12 mars 2013. Sous le sceau de l'enquête Quant à l'affaire de l'assassinat du martyr Chokri Belaîd, une enquête est diligentée par la police criminelle, sous le contrôle du doyen des juges d'instruction du 13ème bureau près le tribunal de première instance de Tunis. Le ministre de l'Intérieur avait fait la semaine dernière quelques bribes de révélation concernant cette affaire, en annonçant l'arrestation de personnes, et en affirmant que celle de l'auteur principale, serait imminente. Pour sa part le magistrat instructeur n'a voulu donner aucun détail supplémentaire, toujours sous le sceau du secret de l'instruction. Les rumeurs à des desseins malsains L'auteur présumé de l'abominable crime a été identifié. Cela, prouve que l'enquête évolue. Il s'agit en effet d'un certain Kamel Ghadghadi, un personnage qui aurait vraisemblablement des antécédents dans le domaine du crime. Cela dit on a fait courir la rumeur que ce personnage a été arrêté par les autorités algériennes, lesquelles l'auraient remis aux autorités tunisiennes. C'est une journaliste qui a fait une déclaration à radio Shems FM dans ce sens. Fausse rumeur et démenti officiel Cette rumeur a été démentie par le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche, qui a déclaré à, son tour que l'auteur principal présumé n'a point été arrêté, et que l'auteur de cette rumeur ne fait qu'ajouter au climat de trouble et animer le sentiment d'insécurité chez les citoyens. Le comité de défense de Chokri Belaïd réagit La réaction dudit comité ne se fit pas attendre. Son porte-parole Nizar Snoussi a déclaré hier à radio Shems FM que « les fuites et les rumeurs entravent la bonne marche de l'enquête ». A dessein, de la part de tous ceux qui veulent en réalité entraver la recherche de la vérité dont seul est garant, le juge chargé de l'enquête. Il n'y a pour le moment aucune raison de mettre en doute son intégrité et son intime conviction fondés uniquement sur des faits tangibles et abstraction faite de tout ascendant ou parti pris.