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La «colère» de Georges W.Bush nous manque !
Après l'horreur du Chaâmbi...
Publié dans Le Temps le 01 - 08 - 2013

La Nahdha est-elle en train de passer à côté d'une occasion historique de prouver aux Tunisiens et au monde que l'Islam politique n'est pas le couvoir du terrorisme et sa fatalité irréductible ! Je le pense très sincèrement et avec un certain regret.
Son parcours jusque là ressemble en tous points à celui de l'Iran, avec des différences non négligeables mais un résultat pratiquement le même : On attendra les prochaines décennies voire les prochains siècles pour voir enfin des islamistes accepter les valeurs de la démocratie universelle. Je m'explique.
Deux différences fondamentales avec l'Iran. Primo, la Nahdha n'a pas été l'action principale de la Révolution tunisienne comme l'a été le parti de l'Imam Khomeiny en Iran.
Et secundo, la Tunisie n'a pas le pétrole de l'Iran. Pour le reste la démarche est pratiquement la même et les résultats aussi surtout pour les débuts des deux Révolutions et la stratégie d'islamiser l'Etat.
Même espoir immense engendré dans l'ensemble de l'espace arabo-musulman par l'Iran, puis les mêmes travers et les mêmes déceptions.
Le 23 octobre 2011, les premières élections post-révolutionnaires donnaient la centrale islamiste tunisienne vainqueur dans des circonstances plus que favorables pour elle : Le RCD est démantelé, l'opposition réduite à des poussières qui ne peuvent que jouer la « Troïkite » et se placer fatalement comme satellites insignifiants autour du pôle galactique nahdhaoui, un million et demi de voix parties en fumée parce qu'elles n'ont pas voté utile et surtout le bloc des activistes de la Nahdha seul parti structurellement soudé par la clandestinité et la répression de l'ancien régime.
L'ANC était de fait dominée en long et en large par la Nahdha pétillante et grisée par ce succès foudroyant du 23 octobre 2011 et inattendu à cette hauteur et du coup, la démocratie naissante et l'œuvre institutionnellle qui devait être sa tâche première s'est vu détournée et hypothéquée par le bon vouloir de cette majorité arrogante et hégémoniste.
La Troïka censée tempérer l'appétit et les ardeurs voraces de la centrale islamiste a tout simplement joué les figurants et les accompagnateurs complices de cette « œuvre » d'islamisation de l'Etat et de la société aux normes devenues « universelles » de la confrérie des Frères musulmans d'Egypte, référence obligée, et précurseurs du projet islamiste régional et mondial.
Finalement, dans le schéma doctrinal d'un David Easton, le grand politiste américain, le CPR et Ettakattol, deux partis d'obédience démocratique et moderniste se sont comportés comme des organes de « soutien » (dans la terminologie de Easton « support ») à cet acharnement de l'islamisation de l'Etat et de la société par les « Frères musulmans » de Tunisie. La Nahdha était pressée malgré les mises en garde et les conseils de son leader M. Rached Ghannouchi qui dans une vidéo « « historique » et d'anthologie, recommandait à ses « enfants » salafistes extrémistes, la patience, le temps d'avoir le contrôle total de ce qu'il appelle « l'Islam » sur la société et la machine de l'Etat spécialement l'armée et la sécurité.
Cette vidéo qui constitue la base de la stratégie de la Nahdha toutes ailes confondues, a mis en marche une feuille de route appropriée base essentiellement sur le contrôle idéologique par le ministère des Affaires religieuses qui ne fonctionne plus comme un organe d'Etat République, mais comme un relai de diffusion du message nahdhaoui en plus de l'encadrement structurel des fidèles. Les quelque 105 mosquées restées tout de même hors de ce contrôle idéologique quelque peu modérateur, ne sont pas inquiétées ni leurs imams « extrémistes et jihadistes » qui en ont fait parfois des dépôts d'armes et des salles d'apprentissage aux sports de combats, histoire de dire aux fidèles musulmans à la Tunisienne élevés dans la tradition zeitounienne : « Ou bien c'est nous, ou bien c'est eux… à vous de choisir » :
Cette démarche sera la même pratiquée au niveau social plus général. Nous n'avons d'autres choix que l'islamisme politique plus ou moins tolérant de la Nahdha ou le salafisme violent et agressif avec ses bannières noires du « jihad ». Le « la » est donné à l'islamisation politique rampante à travers tous les réseaux disponibles et à créer, des milliers d'associations qui poussent comme des champignons sans avoir une idée précise ni de leur financement ni de leurs objectifs et vocation sur le court moyen et long terme.
Tout cela aurait été à la limite « tolérable » dans la mesure où c'est la règle du jeu politique « politicien » de développer les moyens de la mobilisation. Mais, les Tunisiens se sont réveillés au fil des jours sur ce corps des ligues de protection qui rappelle en tout point les « gardes révolutionnaires » iraniens qui ont été intégrés dans l'ensemble des structures et des hiérarchies administratives sécuritaires et militaires du pays de Darwis et de Kisra Anoucharwan.
Le résultat : premier incident majeur, Lotfi Naghedh, un père de six enfants de Tataouine,, chef du bureau de « Nida Tounès » parti honni par la Nahdha radicale, et tout simplement, lynché à mort par des hordes de ces ligues, chauffées à blanc par le discours de haine des idéologues qui leur ont montré la voie par des appels au meurtre des opposants politiques à « l'Islam ».
Le pays, pour la première fois, depuis le « fath » islamique et « koffar » (mécréants)
Deuxième étape du processus de la fracture culturelle et religieuse de la Tunisie, l'assassinat de feu Chokri Belaïd et de feu Mohamed Brahmi, l'un leader syndical et socialiste et l'autre leader nationaliste arabe, mais les deux classés « rationalistes » (ilmaniyine) et donc, passible de la « peine » de mort décrétée par les forces de l'ombre qui en veulent à mort au modèle de société et d'Etat moderniste édifié en Tunisie depuis Carthage.
Les visas accordés généreusement aux « Douâat » prédicateurs d'Orient porteurs de la fitna (discorde) et de la fracture religieuse et qui ont arrosé notre pays et notre peuple pacifique, libéral et musulman à sa manière depuis 14 siècles, de « Fatwas » (recommandations) rétrogrades et dignes de l'âge de la pierre taillée, ont fait le reste et activé la naissance d'une génération de salafistes jihadistes avec cette fois non pas le cheikh Rached Ghannouchi en référence mais les apôtres d'El Kaïda et de l'ACMI jihadiste islamiste du Maghreb.
Ainsi, Ennahdha sans le vouloir peut être, parce que je suis sûr que son projet de départ n'était pas cela, a transposé en moins de deux ans, la Tunisie de sa spécificité millénaire où le rationalisme se combine heureusement avec l'identité culturelle (arabe) et religieuse (islamique) vers un monde nouveau celui de la haine et de la contrainte religieuse orientale.
Ennahdha et ses leaders radicaux ont ainsi activé la « réorientalisation de la Tunisie » et affecté sa carapace immunitaire contre le terrorisme islamiste de l'Orient Afghan.
L'horreur du Chaâmbi et la mutilation des corps de nos jeunes soldats est l'expression directe et sans appel de l'invasion nouvelle de l'Orient afghan rétrograde et inhumain de notre pays. Mais, le plus amer ce sont certaines réactions « innocentes » (sic) qui ont tendance à banaliser le phénomène comme étant mondiale.
Mondiale, certes, il l'est, mais la Tunisie avait jusque là une certaine immunité qui la protégeait, grâce à la vigilance permanente et à la lutte antiterroriste de nos forces de l'ordre et de notre armée qui étaient très performantes.
La triste impression qui se dégage aujourd'hui, avant le Châambi et après, c'est que nos forces sont comme frappées « d'impuissance à réagir ». Ne cherchez pas trop, le pouvoir… L'absence de volonté politique !
M.Georges W.Bush, dans une réaction énergique après les attentats du 11 septembre, disait au monde : « Je suis en colère » ! ce n'est pas ce que j'ai retenu des discours officiels de nos dirigeants après l'horreur de Chaâmbi !
Bush est allé quelques heures après raser l'Afghanistan et le Tora Borah de Ben Laden… Nous on attend !


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