A peine avions-nous accompagné Feu Mohamed Brahmi à sa dernière demeure que le mont Chaâmbi que l'on croyait en hibernation, a fait tonner la poudre. Huit jeunes hommes à la fleur de l'âge, huit militaires accomplissant leur devoir, qu'on ne pleurera jamais assez, ont été piégés dans un guet-apens monté par des animaux sortis du royaume du mal, ceux-là même, qui sont imbibés de ces sales, immondes et ignominieux vices de l'ère primaire, de l'ère barbare. Les plus grands films d'horreur et d'épouvante ne sont pas aussi terrifiants que les séquences vidéo qui circulent sur les sites sociaux, et, qui par mesure de respect à nos enfants assassinés impitoyablement, à leurs familles, et aux âmes sensibles en général, doivent être retirées. S'il vous plaît. N'étant ni analyste politique, ni économiste, ou historien c'est avec un modeste regard d'un simple citoyen inquiet de la situation de son cher pays que je tire la sonnette d'alarme, parce qu'on doit absolument (mais pas n'importe comment) surmonter les blocages, les conservatismes pour éviter l'instabilité et la déstabilisation qui nous guettent. Nous ne voulons pas que notre chère terre devienne théâtre de ces atrocités, de ces horreurs, de ces abominations. Nous ne voulons surtout pas que celles-ci soient banalisées, comme certains ‘bons à rien' le veulent. L'ombre du terrorisme sanguinaire plane plus que jamais sur notre patrie, sur nos têtes. Nous ne voulons pas non plus que notre cher pays s'enfonce encore plus dans cette inextricable anarchie, dans cette pétaudière dédaléenne. Nous n'avons besoin dans l'immédiat que d'actes, d'interventions, d'actions, plutôt que de communications, fades, sans visibilité, sans feuille de route crédible, et qui en cas de récidive ne trouveront plus ouïe. Des hommes, tous rôles confondus ont été assassinés pour la patrie, pour qu'on vive. Au fond, ils sont comme nous tous, des êtres humains qui aiment la paix, la sérénité, la justice, la liberté, ils détestent la haine, la violence sous toutes ces formes… Ils haïssaient le langage de la poudre, cette nouvelle culture qui se fraie un chemin à notre corps défendant, et qui ne demande pas mieux que de glisser en toute quiétude dans ces ‘fractures' générées par les différends entre gouvernants et opposition. Les acteurs du mal sont en train d'exploiter chacune de nos erreurs pour ‘briller' à leur maudite manière. Les mots me manquent pour trouver un ou des qualificatifs aux atrocités crapuleusement commises. Il m'a été donné comme tout citoyen en quête d'une nouvelle, d'un scoop de me river devant mon tube cathodique, et en zappant d'une chaîne à une autre je découvre que certains invités d'honneur continuent malheureusement de botter en touche, en particulier ceux faisant partie de la fameuse troïka. C'est bien de constater qu'au nom de cette démocratie naissante on parle librement, c'est la traduction normale de cette nouvelle logique, mais il ne faut pas d'un autre côté que ces espaces se transforment en un défouloir où par moments on ne fait que hurler, se jeter réciproquement les accusations. Un ‘luxe' que nous avions tous applaudi au lendemain du 14 janvier 2011, mais à l'heure qu'il est, nous n'avons plus besoin de ces dialogues de sourds. Ces litanies de promesses démagogiques ne servent plus à rien. Il nous faut autre chose, et si, pour que notre union survive, pour sauver notre pays des concessions doivent être faites, il ne faut pas hésiter un seul instant. Ce qui me tue le plus, ce sont ces ferments de division qui commencent à prendre corps çà et là, et qui pourraient s'avérer dramatiques pour notre patrie. Lorsque des hommes politiques considèrent à ce tournant précis de notre vie, que les intérêts particuliers sont plus légitimes que l'intérêt général, j'ai vraiment peur. Et ceci me plonge droit dans les valeurs de la République. La République, entre autres, c'est vivre ensemble et non chacun pour soi. La République, entre autres, c'est se tendre la main et non exclure. la République c'est le respect de l'autre quelle que soit son ethnicité ou sa religion…. Les bouquins d'Histoire feuilletés nous ont appris que si un peuple est divisé, si un peuple qui ne voit plus que son avenir doit se concevoir d'une manière collective, son lendemain est plus que noir. Je donnerai ma vie pour éviter la ‘somalisation' ou la ‘soudanisation' de mon pays. Au jour d'aujourd'hui nous n'avons pas le choix, mettons en veilleuse nos appartenances, et pensons à l'avenir de notre patrie. Pour pouvoir résister à l'avenir aux chocs venus de l'extérieur (crises mondiales à répétition), pour pouvoir atteindre les espérances (paix sociale, sécurité, sérénité, éducation et santé pour tous, éradication du terrorisme…) notre arme principale sera notre unité nationale. Il est vraiment temps aujourd'hui que les acteurs sur la scène politique enterrent la hache de guerre. Les conflits, les disputes, les guéguerres, rester encore plus sur son quant à soi, s'ils perdurent nous mèneront droit au chaos. On doit prendre des décisions courageuses sans délai. Inhumain, monstrueux de camper sur ses positions alors que nos enfants sont en train de payer de leur vie par nos fautes, directes ou indirectes. Ces sursauts populaires à travers tout le territoire de la République, ne vous soufflent rien? Pour l'amour du Pays, rassemblons-nous, dressons-nous, battons-nous contre tout ce qui le touche.