L'initiative du dialogue national parrainé par le Quartet ne fait que perdurer, sans parvenir à un résultat concret, ni même à une ébauche de solution. La situation n'a pas avancé d'un iota, et pour le citoyen Lambda, on ne fait que tourner en rond. C'est une valse digne du « beau Danube bleu » de Strauss, une valse à quatre temps : La rencontre, la feuille de route, la tergiversation …puis l'expectative. Puis le retour à la case départ. C'est un cercle vicieux, qui devient de plus en plus infernal Pourtant, dans un premier temps, la valse est équilibrée, et tous les membres du Quartette suivent un rythme homogène. Ils semblent tous enthousiastes à l'idée de trouver une issue pour la sortie de la crise politique Une crise constituant une grave menace pour le pays, avec une inflation galopante, et une conjoncture économique des plus alarmantes, selon le gouverneur de la Banque centrale, lequel a dernièrement, appelé l'Etat à surveiller ses dépenses et à observer une plus grande austérité, afin d'éviter la catastrophe, devant un taux d'inflation de plus en plus croissant. Le rythme de la valse s'accélère, le deuxième temps étant plus compliqué, et pour cause : la feuille de route qui constitue la musique de fond n'est pas perçue de la même façon par tous les membres de l'orchestre. La démission du gouvernement est en effet la pierre d'achoppement sur laquelle les discussions ont trébuché, faisant que les membres du Quartette n'ont fait que tourner en rond. Le oui mais d'Ennahdha Le chef du parti majoritaire, n'a fait que tergiverser en usant du double langage, le chef du gouvernement est resté sur sa position . Le double langage du chef d'Ennahdha, consiste à dire que la démission du gouvernement n'interviendrait qu'après adoption de la Constitution par l'ANC. La valse devient une cacophonie, avec des violons mal accordés et une, percussion qui écorche les oreilles et fait mal à la tête. Alors que le chef du parti se déclare favorable à la feuille de route, des membres du même parti affirment qu'il n'est pas question de démission du gouvernement, pour le remplacer par un gouvernement restreint et sans appartenance politique. C'est ce troisième temps de la valse qui irrite les membres de l'orchestre. Le but recherché par Ennahdha c'est de gagner le maximum de temps. Le président de la République : Jamais dans le coup Pour sa part le président de la République, dans son discours devant l'assemblée générale de l'ONU ne semble même ses soucier de la crise, question qu'il aborde de façon évasive en détournant le problème, pour appeler notamment à la remise en liberté des détenus politiques et du président égyptien Morsi. Ce qui a été considéré aussi par les responsables égyptiens dont notamment le ministre des Affaires étrangères, que par plusieurs observateurs et membres de la composante civile en Tunisie, dont Beji Caïd Essebsi, chef de Nidaa Tounés, comme une ingérence dans les affaires intérieures de l'Etat. L'ex premier ministre, a également fait remarquer que «La Tunisie est confrontée à des problèmes politiques et sécuritaires sous Marzouki, dont les acteurs n'ont toujours pas trouvé de compromis pour sortir le pays de l'ornière » L'UGTT : Tambour battant A quel instrument joue Abassi ? Après la flûte enchantée de Souleïman Al Hakim, dont il usa dans les premiers temps de la valse, le voilà qu'il passe à la percussion pour mieux se faire entendre. Mais jusque là, et même s'il a incité à des manifestations pacifiques qui ont lieu dans plusieurs régions de la République, c'est vers la concertation sereine et pacifique qu'il a toujours appelé. Le citoyen Lambda dont l'attention est détournée, par des problèmes secondaires tels que les cas de rage, les pétards ou les prix des moutons à l'approche de l'Aïd, se sent quelque peu dépassé, voire déphasé. Pour lui, l'important c'est de pouvoir subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, en ayant un travail et un domicile fixe et voir ses enfants poursuivre normalement leurs études dans la sécurité et la paix. Or en l'absence d'un pouvoir démocratique qui œuvre pour l'intérêt général ne peut qu'ajouter davantage à l'inquiétude du citoyen sur son sort et celui de son pays, manquant de ressources et d'infrastructures. Le quatrième temps de la valse est l'expectative cause de l'angoisse du citoyen. Le bagout des membres de la Nahdha, contraire à la réalité est dans le seul but de noyer le poisson. Pour tout commentaire sur la situation économique déplorable en Tunisie, l'un des membres de la Nahdha a affirmé : « les mauvais indicateurs marquent aussi, des pays comme la France ou le Portugal ». Sommes-nous obligés de leur ressembler dans les mauvaises situations, alors que nous leur ressemblons moins dans les bonnes situations. Ali Laârayedh : Suspense constant La symphonie est au quatrième temps une musique sans vie avec un son d'angoisse. Car dès que le chef de la Nahdha assouplit sa position vis-à-vis de l'initiative des parrains du dialogue national, Ali Laârayedh sort de son silence pour réitérer sa position initiale en soutenant mordicus qu'il ne démissionnera pas. Entre temps le gouvernement procède à des nominations et à des prises de résolution selon la politique du parti qu'il représente. A titre indicatif,, il y eu jusqu'à présent 4650 nominations, dazns des postes administratifs sur des bases partisanes et sans respecter les critères légaux, surtout pour les postes de responsabilité. Bref c'est le statu quo, et la valse continue ! Le Quartette semble ne pas disposer de solutions adéquates pour une crise politique qui ne fait que perdurer. Au détriment du citoyen et de l'intérêt du pays.