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Cheikh Rached Ghannouchi et la tentation de Saint Antoine: Est-il devenu « Bourguibien » ?
Publié dans Le Temps le 11 - 09 - 2014

La précampagne électorale bat son plein et il va falloir plus que Madame Soleil pour nous aider à distinguer le vrai du faux et chercher l'authentique dans le piraté et dans les programmes des partis, mais aussi et surtout dans les dédoublements de personnalités chez les prétendants aux trônes de Carthage, du Bardo et de la Kasbah !
Alors, vous en avez de toutes les couleurs et de toutes les saveurs ! Vous en voyez déjà des partis qui n'ont plus rien à vendre parce qu'ils ont échoué lamentablement du temps où ils étaient au pouvoir, revenir et avec quel culot, vous proposer leur génie créateur pour remettre à niveau un pays et un Etat qu'ils ont détruit à petit feu au nom de la « Révolution » qui les a catapulté à l'ANC à la faveur d'un vote « sanction » au soir du 23 octobre 2011.
Vous en voyez des partis qui ont porté des coups sévères à notre identité millénaire puis musulmane tolérante et modérée, en ouvrant les vannes toutes grandes des « salafismes » qui ont pris possession de plusieurs centaines de nos mosquées pour opérer un lavage de cerveau mortel pour notre manière d'être et de paraître et de vivre notre Islam librement et avec bonheur. Ces mêmes partis de l'Islam politique ont été de toutes les manœuvres dans la prolifération d'associations caritatives (sic) par milliers, autorisées s'il vous plaît, par les gouvernements de ce pays après la Révolution sans prendre la peine d'un contrôle minimal sur la vocation et surtout les sources de financement de cette épidémie qui ronge le modèle de société tunisien hérité de nos ancêtres depuis plus de 3000 ans.
Rien qu'hier au guichet d'une banque du quartier, j'ai vu de mes propres yeux un « citoyen », très honnête homme, venir tirer plus de 35 mille dinars (en espèces, S.V.P) dans un sac au nom de trois associations caritatives combinées. Quant à savoir comment une seule personne peut être l'intendante de plusieurs associations, même le brave caissier de l'agence bancaire, en perd le nord ! De plus, savoir où va cet argent en temps de campagne électorale et à la veille de l'Aïd El Kébir, c'est chercher la pierre philosophale dans une montagne de cailloux du côté des carrières du Nord-Ouest et de ses plateaux marbrés.
Aujourd'hui, nous assistons, selon les apparences, à un revirement à 180 degrés de ces partis à telle enseigne qu'on se croirait en présence d'un véritable miracle de voir la Nahdha, par exemple, devenir l'équivalent de la démocratie chrétienne, la CDU allemande de Mme Angela Merkel et qu'elle a réellement renoncé à son projet « frères musulmans » de départ, pour imiter le modèle turque cher au cheikh Rached Ghannouchi, qui accumule visite sur visite au pays d'Erdogan et qui loue la croissance et l'évolution « vertigineuse » de la Turquie grâce à l'apport occidental. Mais, le cheikh subtil et intelligent à son habitude, n'ira jamais jusqu'à en tirer les vraies conclusions, que finalement c'est la laïcité de Mustapha Kamel Attaturk et la rationalisation de l'Islam en Turquie qui ont fait la Turquie d'aujourd'hui et non le salafisme « frères musulmans » !
Là, il serait « Bourguibiste » ou « Bourguibien » malgré lui, car c'est le même processus qui a eu lieu en Tunisie avec Bourguiba et dont les racines remontent au réformisme musulman du 19ème siècle avec le grand vizir Kheïreddine Bacha Attounsi, Tahtawi et Mohamed Abdou, en Egypte et Beyram V, Salem Bouhajeb, le Général Hassine, Mohamed Senoussi et Kabadou, en Tunisie, après la visite du Bey Ahmed en France, justement au milieu du 19ème siècle.
Mais, je ne pourrai pas occulter la démarche électoraliste qui consiste à rassurer les Tunisiennes et les Tunisiens ainsi que l'Occident américain et européen proche sur ce qui attend ce pays dans les cinq voire les dix prochaines années. Mais, comme le disait le philosophe arabo-perse, Al Jahidh, rien ne convainc plus que la science et l'observation (Leïça yechfini illa al mouaâneh).
Tout le monde sait que nous n'avons rien vu de tout cela pendant les trois années de pouvoir et du contrôle identitaire de la Nahdha sur la société tunisienne. Ce que nous avons vécu, plutôt, c'est le démembrement systématique de l'Etat national moderne et une dégradation majeure à tous les niveaux de la vie active couronnée par la sinistrose de l'économie, du tourisme et de l'environnement, la faillite sécuritaire et la montée sans précédent dans l'Histoire de ce pays, du terrorisme avec des frontières passoires à tout vent !
Alors, si la Nahdha et ses cadres ont réellement fait le virage précité, c'est tant mieux pour ce pays et sa démocratie naissante.
Mais, cela doit passer par une mutation sérieuse au niveau des valeurs et de la pratique politique et religieuse.
Déclarer qu'on est pour la démocratie civile, la modernité et fermement opposé au terrorisme est une chose, et faire tout à fait l'opposé quand on est au pouvoir est une autre chose ! Demandez au cheikh Rached s'il compte, une fois son parti à nouveau au pouvoir, ne pas nommer un Monsieur Khademi aux Affaires religieuses pour achever l'œuvre de wahabisation de nos mosquées, s'il compte dissoudre les associations caritatives (resic) qui diffusent le salafisme intégral dans le tissu social jusqu'à l'enfance qui n'est pas épargnée et à qui on vole son droit à la vie libre et épanouie, s'il compte réprimer sévèrement les terroristes et les complicités qui les soutiennent, s'il compte dissoudre toutes les milices virtuelles qui s'agitent au nom de la protection de la Révolution... s'il compte... s'il compte ... ! Le compte est long ! et je souhaite au cheikh du courage et une volonté (sincère !) pour nous rassurer définitivement que la Nahdha a vraiment changé !
Mais pour l'aider et je le pense sincèrement et fraternellement, il ne faut plus lui donner la « majorité » du 23 octobre 2011. Seul l'équilibre des forces peut rationnaliser l'exercice du pouvoir et seuls les contre-pouvoirs pourront rationnaliser la Nahdha, elle-même, qui avait pour vocation première, du moins jusqu'ici, d'opérer un contrôle intégral de la société au nom d'une certaine lecture de la Religion. L'Islam politique ne peut aspirer au développement démocratique que s'il sécularise la religion pour la dépolitiser en quelque sorte. Même Erdogan qui a hérité d'une démocratie en Turquie, fonctionnelle et institutionnalisée, n'a pas pu ou voulu, s'empêcher de faire le ménage dans la police, l'armée et la justice pour se donner et s'assurer un pouvoir absolu à travers son parti islamiste.
Oui ! La tentation de Saint Antoine d'Egypte !
Le pouvoir absolu.... Cette « merveille » du contrôle politique intégral qui vous permet de devenir : Propriétaire d'un Etat !
Avis aux amateurs !
K.G


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