Face aux épreuves de la vie, l'être humain se montre rarement fort et résistant. Ses actes et comportements, innés ou acquis, indiquent sur le degré de son adaptation aux variables de la vie quotidienne et sur son aptitude à gérer son équilibre psychomoteur. Toute une discipline a été mise en œuvre pour l'étude de l'ensemble des comportements de l'individu, liés à son cerveau et à sa pensée. Cette discipline, la science psychologique, remonte à une date lointaine de l'histoire, jusqu'à l'Egypte et la Grèce antiques. Elle est classée depuis le 19ème siècle comme une catégorie des sciences humaines. Ainsi, on définit la psychologie en tant que l'étude des faits psychiques, des comportements et des processus mentaux, interliés, pour aboutir à gérer les troubles qui peuvent les toucher ou à les éviter. Pourquoi les Tunisiens n'apprécient pas trop l'idée de consulter un psychologue ? Comment cela est-il perçu par eux et qu'en dit la psychologie elle-même ? Dans quels cas vous vous imaginez consulter un psychologue ? Bien qu'hésitants, les gens ont cette habitude récente d'aller voir un psychologue lorsqu'ils se sentent mal dans leur peau ou lorsqu'on le leur conseille. Cependant, certains parmi eux préfèrent le faire dans la discrétion, évitant qu'on les qualifie de malades. Nombreux tunisiens ont répondu spontanément à la question tel que Tarek Maraii qui dit qu'il a déjà consulté un psychologue lorsqu'il était en dépression « grave ». Cela veut-il dire qu'on y aille que dans les cas extrêmes ? Il paraît que oui, le Tunisien n'a recours à un traitement psychologique que lorsqu'il perd le contrôle de soi. Aymen, avoue qu'il s'imagine bien aller voir un psychologue, « je ne sais pas, je pense que j'en ai besoin », dit-il. Il ajoute que pour l'instant il passe par l'étape « amis et conseils ». L'étape suivante est celle de faire des consultations psychologiques. Cependant, Zied a été d'un autre avis, il a dit que l'importance n'est pas dans le fait de consulter un psychologue, l'essentiel c'est de se connaître soi-même et d'avoir de la bonne compagnie en cas de troubles psychologiques. Il considère ainsi, que la consultation du psychologue n'est qu'exception, au cas où on n'arrive pas à se soigner soi-même ou qu'on ne soit pas bien entouré. Aider à identifier des problèmes Quant à Malek Majri, il pense qu'un psychologue est une personne qui aide le patient à identifier les problèmes, d'ailleurs « on en a tous ». Il dit qu'au fur et à mesure pendant les séances, il propose des solutions, voire des stratégies pour régler ces problèmes. Ces solutions peuvent aller jusqu'à changer des habitudes et tout un mode de vie. Il indique qu'il existe plusieurs écoles de la psychologie et qu'on doit se retrouver dans l'une ou dans l'autre. Des institutions pour promouvoir la psychologie Depuis 1957, on a fondé la Société Tunisienne de Psychologie, dont la présentation figure sur l'accueil de son site électronique indiquant qu'il s'agit d'une société savante visant entre autres à soutenir les recherches dans le domaine de le psychologie en Tunisie. Le but en est d'améliorer la santé, l'équilibre et l'épanouissement des personnes. Elle vise également à encourager toute initiative permettant de développer la pratique de la psychologie dans tous les domaines de la vie sociale, économique et culturelle. Ses membres sont exclusivement des psychologues qualifiés. Faisons la différence entre psychiatrie et psychologie Selon la psychologue, Ziadi Raja, en Tunisie, peu nombreuses sont les personnes qui font la différence entre psychiatre et psychologue. En effet, certains refusent catégoriquement d'aller consulter chez l'un de ces deux spécialistes car pour eux, ce sont les "médecins des fous". Elle ajoute que pour ceux qui ont une idée, même vague, sur les théories psychologiques, ils peuvent expliquer leur refus d'aller voir un psychologue, même en cas de besoin détecté, par le caractère "peu scientifique" de cette discipline. Ils se disent par exemple : comment peut-il m'aider en se contentant de m'écouter et sans me prescrire un traitement. Raja considère que ces arguments ne sont généralement que des prétextes. D'une autre part, elle explique que les gens craignent ce fameux face à face avec un psychologue car ils se sentent dévoilés. Le fait de se sentir en situation d'évaluation sans savoir pour autant sur quoi on est évalué pourrait être source de gêne et même de méfiance, ces gens se disent également que « non seulement tout ce qu'on dit, mais aussi tout ce qu'on ne dit pas peut être utilisé contre eux ». La psychologue ajoute que certains croient même qu'un psychologue est capable de dévoiler la personne d'en face par un simple regard. En effet, la peur ne peut diminuer jusqu'à faire disparaître qu'en vivant réellement l'expérience d'aller consulter chez un psychologue. Néanmoins, c'est aux psychologues également d'essayer de modifier cette image faite d'eux en s'adressant au grand public via les médias par exemple. Celui qui va voir un psychologue n'est ainsi ni un malade ni un fou, il a juste la conscience de devoir regagner un certain équilibre psychologique menacé par des faits imprévisibles ou inadmissibles par le cerveau humain. La psychologie permet de souligner l'origine du trouble et d'y remédier par un traitement simple loin de la cure médicamenteuse souvent redoutée ou évitée par les gens. On devrait donc travailler sur la conscience collective à l'égard de cette science afin de pouvoir la considérer comme une réelle solution de nombreux problèmes sociaux, économiques ou culturels et ne plus se faire un obstacle à ce niveau.