L'image de notre football est en train de connaître une inquiétante dérive ces derniers temps et il n'y a pas de quoi être fier de tout ce qu'on a vu lors de la dernière édition de la CAN, comme il n'y a pas de quoi être comblé de tous ces faits survenus dans nos arènes sportives, les locales visons-nous. La dramatisation excessive des enjeux consolide sur nos stades et terrains un climat permanent de suspicion, de peur, de doute, de non-confiance en l'autre, qui tous réunis mènent à la gabegie et au désordre, donc à la violence, donc à ce sentiment sempiternel d'insécurité. Au sein des foules des supporters, il n'y a plus cette joie festive d'être ensemble, comme au bon vieux temps, où toutes les couleurs peuvent être réunies sans la moindre anicroche. Chez nous, comme aux quatre coins de la planète foot la mode ces derniers temps est de s'en prendre à l'arbitrage. Depuis que la balle est ronde, l'erreur de ce corps est perçue comme un fait de jeu à l'origine du charme du sport roi. La main de Dieu, vous vous en souvenez ? Mais force est de constater que tous ces progrès accomplis en matière de technologies modernes (internet, retransmissions télévisuelles...) devenues aujourd'hui à la portée de tout le monde ont eu des conséquences dirimantes sur le personnel arbitral, exposant au su et au vu de tout le monde tous ses impairs et toutes impérities décisionnelles. En foi de cela, dans l'imaginaire collectif et de fil en aiguille, toute bévue arbitrale n'est plus assimilée comme un fait de jeu ordinaire mais une injustice pure... D'où tous ces cirques imposés à non yeux. Il est de mode ces derniers temps que tous ces plateaux nocturnes d'analyses sportives, traitent et insistent sur l'arbitrage, et en particulier sur la mise en doute de son impartialité. Est-ce à tort, est-ce à raison ? On ne sait pas trop mais ce qui est certain c'est que cette activité devenue sadique aux bouches des uns est un peu exagérée. Il est indéniable que jusqu'à preuve du contraire tout arbitre central ou assistant n'est pas aussi incapable ou manipulable comme certains écervelés et grincheux le pensent. Comme nous tous, c'est-à-dire comme tous les êtres humains dont ils font parties, les dits arbitres sont imparfaits, mais est-ce qu'on leur a donné tous les moyens pour s'acquitter de leur tâche le plus correctement possible ? Est-ce qu'on tarte son enfant si au réveil il ne nous dit pas bonjour, ou quand il renverse par mégarde une assiette ? Tambouriner sur un arbitre, il n'y a pas plus facile. Cela consent soi disant aux joueurs de se dégager de toute responsabilité, s'ils sont contrariés par une équipe rivale surtout si cette dernière est sur la carte moins huppée. Même chose pour les responsables administratifs de cette ère de l'effondrement des valeurs, pour la majorité des entraîneurs en circulation et coutumiers du 'bashing'. Pointer du doigt un arbitre, le dégrader et l'accuser de corruption, voir en lui le coupable idéal causant son propre échec est une incitation indirecte aux supporters en particulier aux plus frivoles d'entre eux pour commettre des actes détestables. Le corps arbitral est composé par des humains et non d'extra terrestres. On a souvent tendance à l'oublier. Les erreurs, ils en commettent tous et en commettront à l'avenir. Il y en a qui sont influentes sur le résultat, il y en a qui ne le sont pas. On a souvent tendance aussi à oublier qu'ils ne sont pas professionnels, et qu'on exige d'eux une condition physique pas si éloignée de celle qu'on demande des joueurs professionnels. On ne reconnaît jamais que cette entité arbitrale est soumise à une pression, sans fin sans limites, qui émane du public, de la presse, des joueurs, des responsables de clubs ou même fédéraux sans oublier celle des commissaires, des examinateurs qui peuvent les rétrograder et mettre un frein à leurs carrières. Les coutumières intimidations, les agressions de tout type, que cette communauté endure, personne n'y fait attention. Les agressions de tout type que cette communauté endure, personne n'y fait attention. C'est fou ce qu'ils essuient comme reproches pas gentiment formulés... Pour faire bref, disons que si, l'homme au sifflet qui reste après tout un acteur humain, donc influençable, donc empli de subjectivité, donc pouvant commettre des erreurs, ne devient pas un électron libre et totalement indépendant, l'homéostasie 'footballistique' ne sera jamais atteinte. On ne pourra jamais préserver l'esprit du sport, un arbitrage limpide et sans ambiguïté. On ne pourra jamais cautionner à tous l'égalité au départ pour accepter l'inégalité à l'arrivée. Pour le moment contentons nous de minimiser au maximum ces effets pervers. Le football est un jeu qui va de plus en plus vite, et ceci ne nous permet plus de voir ou de distinguer à vitesse réelle certaines situations (tricheries, fautes, brutalités, hors jeu, penalty ou pas, but ou pas but...) que seule la technologie moderne peut déceler, ou décortiquer. Chaque weekend sportif nous amène ces derniers temps un bon lot d'irrégularités arbitrales, et les caméras disposées dans les stades nous livrent des circonstances génératrices de tensions... Un grand projet dont la fin est le recours à technologie moderne est à l'étude par l'instance suprême du football, parce qu'il s'est avéré que sans la vigilance de la vidéo, on ne pourra pas dévoiler certaines illégalités, on ne pourra pas inciter les hommes en noir à être le plus correct possible, les plus loyaux possible. Vivement la technologie pour un football plus calme, où il y a moins d'erreurs et de tricheries.