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Intégration maghrébine: la Banque Maghrébine d'Investissement et de Commerce Extérieur (BMICE)
Publié dans L'expert le 13 - 05 - 2009

Le projet de l'Union du Maghreb Arabe peine à se concrétiser, malgré 20 ans d'existence déjà. L'intégration maghrébine reste l'un des vœux des peuples de la région, qui trouve du mal à se réaliser jusqu'à présent. Le constat d'échec de la construction maghrébine est l'illustration même du mélange entre économique et politique dans toute union.
Plusieurs projets, plans d'actions, rencontres, sommets,…ont eu lieu, et les résultats sont en deçà des attentes des peuples. La crise économique actuelle est une opportunité de plus, qui s'offre aux pays du Maghreb arabe pour les pousser à bâtir des projets économiques communs capables de les aider à surmonter les effets de ladite crise. L'un des projets qui revient toujours avec insistance est celui de la Banque Maghrébine d'Investissement et de Commerce Extérieur, sur lequel les acteurs économiques de la région comptent beaucoup pour faciliter l'intégration économique et commerciale. Ce projet, auquel la Tunisie accorde beaucoup d'intérêt, aura encore du temps pour voir le jour. Retour sur une illustration de l'échec des projets d'intégration dans les pays arabes.

Un coût important du non-maghreb
Inutile de revenir sur le coût du non-maghreb. Toutes les études et recherches sont unanimes autour du fait que les pays maghrébins perdent des points de croissance en bloquant l'intégration économique. Le manque à gagner est estimé entre 1 et 2% de croissance chaque année.
Selon les estimations des institutions internationales, notamment la Banque Mondiale, une pleine intégration économique permettrait une hausse de 24% du PIB tunisien, de 27% du PIB marocain et de 34% du PIB algérien. Le volume des échanges commerciaux intermaghrébins ne dépasse pas les 3% du total des échanges des cinq pays (les échanges inter pays de l'ASEAN sont de 215, pour le MERCOSUR 19%, pour le CEDEAO 10,7%). Les pays du Maghreb Arabe sont en train de rater plusieurs occasions qui pourront faire de la région une zone prospère. Les pays du Maghreb représentent 100 millions de consommateurs avec une économie de plus de 224 milliards de dollars de PIB. Ces chiffres affirment une possible force économique pour la région, qui peut constituer une plate-forme dynamique sur la voie de la mise en place d'un partenariat euro-africain.
Selon les analystes, plusieurs éléments bloquent l'intégration économique au Maghreb. Il s'agit surtout du problème du Sahara entre l'Algérie et le Maroc. Vient s'ajouter aussi l'instabilité politique qui persiste en Mauritanie et qui ne permet pas de bâtir des projets à long terme.
Sans tomber dans le pessimisme, il faut souligner avec fierté la réussite de l'intégration économique entre la Tunisie et la Libye, avec des échanges commerciaux dépassant les 3 milliards de dollars et des investissements communs dans les deux pays. Il est à noter aussi la relation exemplaire entre la Tunisie et le Maroc surtout sur le plan des Investissements Directs Etrangers.
La région est aussi un important site pour les investissements étrangers. En effet, les IDE dans les 5 pays sont passés de 6.6 milliards de dollars en 2004 à 23.2 milliards de dollars en 2006.

Le projet de la BMICE: encore de l'espoir
Le projet de la BMICE est recommandé par le Fonds monétaire International. L'accord relatif à la création de cette banque, dont le siège est prévu à Tunis, a été signé en 1991 en Libye, c'est-à-dire depuis plus de 18 ans. Plusieurs dates ont été annoncées pour le démarrage de cette institution, mais rien de concret n'a été réalisé.
Cette banque sera composée d'une assemblée générale des souscripteurs, d'un conseil d'administration de 10 membres (deux de chaque pays de l'UMA) et d'un directeur général désigné pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois. Le capital de la BMICE s'élève à 500 millions de dollars. Il sera réparti entre les cinq pays membres de l'UMA. L'objectif de la création de cette institution financière maghrébine est de contribuer à l'édification d'une économie maghrébine compétitive et intégrée, à réaliser des projets mixtes, à promouvoir les échanges commerciaux intermaghrébins et à renforcer les investissements et la circulation des biens et des capitaux entre les pays du Maghreb. C'est ce qui ressort de l'accord de création.
En 2005, Monsieur Habib Boularès, alors Secrétaire Général de l'UMA avait annoncé lors des travaux de la 10ème conférence des présidents de banques maghrébines, que la BMICE sera opérationnelle en début de 2006. Et puis plus rien.
En 2006, et lors du conseil des ministres des finances maghrébins à Tunis, l'annonce officielle a été faite pour la création de la banque au plus tard au mois de Mars 2007. Cette annonce est venue suite aux résolutions du conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères, tenu le 7 janvier 2006 à Tripoli. Selon le plan adopté lors de cette réunion, il a été convenu que les cinq pays membres de l'UMA, sont invités à payer leurs parts avant le 15 février 2007. Le capital sera de 150 millions au départ et la libération du reste des contributions sera faite en fonction de l'activité de la banque sur décision du conseil d'administration. Mais rien de cela n'a été réalisé.
Le 20 Avril dernier le sujet de la création de la BMICE a été encore une fois soulevé au cours de la 28ème session de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb arabe à Tripoli, et qui a été consacré à l'évaluation de l'action maghrébine commune. Tous les chefs de la diplomatie sont unanimes autour du fait de préparer les bonnes conditions pour le lancement de la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur dans les plus brefs délais.
La 4ème conférence sur l'intégration régionale et la promotion des projets communs de l'Union du Maghreb Arabe tenue les 17 et 18 novembre 2008 à Tripoli a appelé à l'organisation d'une réunion avant la fin du premier trimestre 2009 pour fixer les mesures exécutoires de la création de la Banque Maghrébine d'Investissement et du Commerce Extérieur. Nous sommes déjà au mois de Mai 2009.

La BMICE: un projet auquel la Tunisie accorde beaucoup d'intérêt
La Tunisie peut jouer un grand rôle dans l'édification de la BMICE. En effet, notre pays jouit de bonnes relations diplomatiques avec tous les pays du Maghreb. La nécessité du grand Maghreb est l'une des convictions fondamentales du pouvoir politique. Le Président Ben Ali, a appelé à plusieurs reprises à une intégration économique poussée et à une action commune. Le Ministre des Affaires étrangères monsieur, Abdelwaheb Abdallah, a rappelé la semaine dernière lors d'un forum, "l'impératif d'accélérer la mise en place de la Banque Maghrébine d'Investissement et de Commerce Extérieur qui constitue, à nos yeux, un instrument essentiel de l'intégration maghrébine... Il s'agit là d'une décision fort opportune qui contribuerait à appuyer les efforts des pays maghrébins à mieux faire face aux effets de la crise financière et économique mondiale… L'intégration maghrébine est devenue une nécessité économique incontournable, vu la concurrence intense que se livrent les différents blocs régionaux".
Selon l'accord de création de la Banque, le siège sera à Tunis. La Tunisie qui héberge actuellement le siège de la Banque Africaine de Développement et qui verra, dans quelques années la création d'un port financier offshore, représente une bonne plateforme financière pour la création de cette institution.
La crise économique actuelle, qui risque de déstabiliser plusieurs économies de la région, est un impératif qui vient confirmer la nécessité de l'intégration économique de la région. On n'a pas d'autres solutions pour relever le défi de la compétitivité : on doit s'unir.
La réponse aux enjeux de l'intégration économique peut venir du secteur privé. La réunion de l'Union Maghrébines des employeurs qui se tient actuellement à Alger peut apporter un coup de pouce pour ce projet. En effet, en cas d'échec des politiques, c'est le milieu des affaires qui doit prendre le relais, car il s'agit d'intérêts économiques.
Il est inconcevable qu'un projet autour duquel tout le monde est unanime, passe autant d'années, sans pour autant se concrétiser. Les 5 pays de l'UMA, ne sont-ils pas capables de réunir 500 millions de dollars? Faut il rappeler que ces montants ne représentent quasiment rien en comparaison à d'autres dépenses et investissements de différentes natures que chaque Etat de la région consent chaque année.
Dans ce projet de construction maghrébine, la Tunisie doit tenir le rôle de la locomotive pour rapprocher les points de vue, résoudre les différends et accélérer le rythme de l'intégration maghrébine.
Malgré les longues attentes et certains rendez-vous manqués, l'espoir reste toujours de rigueur.


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