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Taux, indices et indicateurs de l'économie mondiale :
Publié dans L'expert le 10 - 03 - 2011


Faut-il croire encore aux chiffres ?
Il fut un temps où on croyait à tout ce qu'on nous disait. Des chiffres, des classements d'organismes internationaux, des analyses d'experts, des rapports mondiaux…qui faisaient l'éloge de l'expérience tunisienne. Des chiffres officiels, de ministères et de structures publiques de statistiques, nous montrent les réalisations du pays, sous la conduite de l'ex président déchu Ben Ali. Après la chute du régime, la réalité a éclaté au grand jour : une pauvreté importante, un chômage grave, un déséquilibre régional flagrant, un milieu des affaires pourri, une administration complaisante, une corruption galopante, un niveau de vie en baisse,….Mais est ce qu'ils nous ont menti ? Faut il aujourd'hui croire aux chiffres officiels ? Comment réformer notre système des statistiques afin qu'il traduise la réalité du pays ?

Etions-nous dans un grand mensonge ?
Après la révolution du 14 Janvier, on a découvert un autre visage de la Tunisie. Pourtant, sur le papier on nous décrivait le paradis. C'était des chiffres, d'organismes officiels : ministères, INS, ICEQ, structures d'appui, universités,…qui nous donnaient l'impression du presque parfait. Il est légitime de se poser aujourd'hui la question sur la véracité de ces chiffres et statistiques, ainsi que les manipulations qui étaient opérées. Sans tomber dans la négation totale, il faut avouer que notre système statistique bénéficiait d'une certaine crédibilité. En effet, plusieurs organes se sont engagés depuis des années dans des projets de normalisation avec les standards européens, et des méthodologies de calculs ont été changées catégoriquement. On retrouve cet effort surtout au niveau de l'INS, de la Banque Centrale de Tunisie, de certaines banques qui respectent les normes nationales et internationales (BASELL I, BASEL II…), et dans certains organismes relevant de l'environnement, de l'agriculture et de l'emploi.
Concernant les organismes internationaux et les institutions de classement, ils recueillaient leurs informations de ces mêmes institutions, et parfois de quelques sources privées, qui été confinés au silence, parfois. La Tunisie était bien classée mondialement au niveau de la compétitivité, dans un rapport délivré par le prestigieux Forum Economique de Davos, elle est aussi bien classée dans le rapport de la Banque Mondiale « Doing Business », et dans le classement de la revue International Living sur la qualité de vie…et pas mal d'autres classements.
Ces classements étaient bien « commercialisés » politiquement sous le régime de Ben Ali afin de confirmer les avancés dans le pays.
On ne doit pas oublier aussi, les rapports des grandes institutions financières internationales, tel que le FMI, qui vantait le mérite du modèle économique tunisien, le citant comme exemple pour les pays en voie de développement. La banque Mondiale présentait constamment la Tunisie comme un modèle de réussite dans la région. Ces institutions et organismes internationaux, étaient il complices dans cette machination ? Est-ce qu'elles nous mentaient, ou c'était une lecture brute des chiffres, délivrés par le gouvernement tunisien ? On retiendra surtout que ces institutions se soucient énormément de leur crédibilité et n'ont pas de tendance aux mensonges ;
Ce qui est vrai, c'est que durant 23 ans de règne de Ben Ali, on manipulait les chiffres selon les guises du régime. Cette manipulation se présente de plusieurs manières :
- Ne publier que les chiffres qui sont positifs et démontrent les efforts du régime dans le domaine économique et social,
- Manipuler la méthode de calcul des chiffres pour qu'ils soient positifs,
- Ne commenter que les classements qui nous montrent en pole position, ce qui explique qu'on n'a jamais parlé du classement de la Tunisie au niveau des libertés, de la liberté de la presse, ou de la corruption…
Dans la vague de plébiscite de la réussite du modèle tunisien, des voix s'élevaient pour dénoncer la fragilité de ce système, et le mirage du « miracle » tunisien, se basant sur des chiffres et des analyses différentes de ce qui est publié. Ces voix n'avaient pas d'échos sur la scène. C'est même pour cette raison qu'on promulgué une loi sur la sécurité économique du pays, qu'on doit abroger maintenant que le régime est tombé.
Certains analystes, croient qu'il est important aujourd'hui de repartir à zéro et de ne croire à aucun chiffre délivré par un organisme gouvernemental, vu qu'il est par défaut « faux ». On doit faire la rupture avec les statistiques de l'ancien régime, qui maquillaient la vérité du pays.

Rétablir la confiance :
Sous l'ancien régime de Ben Ali, plusieurs ne croyaient pas aux chiffres officiels publiés par les organismes gouvernementaux, car ils sont déconnectés de la réalité vécus de la population. Les chiffres parlent d'une amélioration croissante du revenu et du pouvoir d'achat, alors que les revenus des riches augmentent et le pouvoir d'achat baisse sous l'effet de la hausse des prix. Les chiffres attestent d'une réduction de la pauvreté, alors que la précarité domine certaines zones et villes de l'intérieur. Les statistiques démontrent un grand volume d'investissements locaux et étrangers, alors que le nombre des chômeurs ne cesse d'augmenter. On nous dit que le chômage est en baisse, tandis les diplômés occupent les chaises des cafés. Cette disproportion entre le discours officiel et la réalité des citoyens, a créé une crise de confiance dans les chiffres publiés. C'est pour cette raison qu'on a constamment recours à des statistiques venant d'organismes indépendants étrangers, pour essayer de démasquer la réalité.
Sur un autre plan, les statistiques publiées étaient de type macro économiques, ne traduisant pas les disparités régionales. Or c'est ce déséquilibre entre les régions qui était l'une des causes de la révolution du 14 Janvier.
C'est pour ces considérations qu'il est nécessaire de rétablir la confiance de la population dans les statistiques officielles, et pour cette tâche il faut encore une fois, réformer le système statistique et donner des signes d'ouverture et de proximité.
Les chiffres doivent traduire les disparités entre les régions. Le taux de chômage sur le grand Tunis, n'est pas le même à Zaghouan, ou à Sidi Bouzid, ou à Gafsa. Les moyennes nationales, cachent toujours les problèmes spécifiques dans certaines zones.
Le Conseil National des Statistique et l'Institut National des Statistiques, doivent aussi opter pour plus d'ouverture, en impliquant la société civile et les journalistes dans leurs conseils d'administration pour donner des propositions et des orientations traduisant les préoccupations réelles de la société.
Il est important aussi de vulgariser la méthodologie des indices confectionnés par les organismes statistiques, afin de pouvoir faciliter leur interprétation. C'est dans ce cadre que l'indice des prix à la consommation a été constamment critiqué parce qu'il ne donne pas la réalité de la hausse des prix, car la composition de cet indice et du panier de la ménagère n'a pas évolué selon le mode de consommation du citoyen.
Un grand effort doit aussi être déployé pour la diffusion de l'information statistique auprès des citoyens, en utilisant les TIC et les médias nationaux.
La réconciliation entre le citoyen et les chiffres officiels est l'un des outils importants pour la réussite des objectifs de notre révolution. En l'absence de cette confiance, le dialogue sera celui des sourds.


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