Samia Abbou élue CPR à l'Assemblée constituante a donné une note de 5 sur 20 au Gouvernement pour son rendement concernant le dossier de la lutte contre la corruption qu'elle a considéré comme une question prioritaire qui ne doit pas être reportée. «Je n'ai pas vu de grands et importants dossiers de corruption remis sur la table ou traités par l'actuel Gouvernement », a reconnu Mme Samia Abbou lors d'une émission sur « Nessma TV », affirmant que ces dossiers devraient figurer parmi les priorités de l'action du Gouvernement. Elle a, à ce sujet, rappelé l'existence de grandes institutions qui constituaient sous le régime déchu un soubassement de la corruption, se demandant ce qui peut empêcher un Gouvernement disposant des moyens du pouvoir, de la force publique, de la loi et tous les attributs de l'autorité pour ouvrir ces dossiers et essayer de les résoudre. Elle s'est aussi demandée comment se fait-il qu'un gouvernement doté de légitimité ne puisse pas résoudre ces problèmes, soulignant l'importance de régler ces questions au bénéfice de l'économie du pays car les fonds récupérés pourront y être réinjectés. La député CPR membre de la Troïka au pouvoir s'est interrogée sur l'importance d'amener les investisseurs et parler de l'économie si des fuites de fonds existent toujours et que la corruption continue à gangrener les institutions étatiques du pays. Le Gouvernement hésite à s'attaquer de front à la corruption Mme Samia Abbou a estimé que le Gouvernement hésite à trancher sur ces dossiers de corruption de crainte de provoquer des tensions supplémentaires en raison des tiraillements qui existent actuellement sur la scène politique. Elle a appelé le Gouvernement à s'engager résolument dans la lutte contre la corruption en évitant de cibler des personnes mais de s'en prendre aux institutions. La députée de l'Assemblée constituante a appelé aussi toutes les composantes et forces dans le pays à contribuer à juguler ce phénomène, dénonçant la mentalité qui domine dans la scène politique et plaidant pour la nécessité d'avoir une mentalité nationale qui met l'intérêt de la Tunisie au-dessus de celui des partis politiques.