Abdellatif Mekki le ministre de la santé ne semble pas vouloir laisser passer une occasion sans se faire remarquer, et surtout, sans s'attirer les foudres de ses administrés. C'est ainsi qu'il vient de provoquer l'ire des cadres de la faculté de pharmacie de Monastir, fleuron des universités tunisiennes, qui ont décidé en cette veille de rentrée universitaire de présenter de façon collective la démission de tous les membres du conseil scientifique de la faculté. La cause de cette énième embrouille, le fait que le ministre aurait bafoué les règles et même les lois régissant les centres hospitalo-universitaires, en nommant au poste de chef de service de la pharmacie de l'hôpital d'enfants à Bab Saâdoun, une « simple » pharmacienne de la santé publique apparemment pour des raisons d'appartenance partisane à Ennahdha, et aurait refusé de nommer au poste une autre pharmacienne plus qualifiée puisque professeur en pharmacie. Or la loi qui régit les centres hospitaliers de la santé publique en Tunisie stipule clairement que dans les CHU (Centres Hospitalo-universitaires) et c'est le cas de l'Hôpital d'Enfants, ne peuvent être nommés aux postes de chefs de services que les cadres Hospitalo-universitaires. Devant cette situation critiquable, bafouant toutes les lois, en prenant des décisions compromettant l'avenir des étudiants des enseignants et de la santé publique à la fois, le Conseil Scientifique de la Faculté de Pharmacie et pour la première fois dans son histoire depuis la fondation de cette prestigieuse faculté en 1975 démissionne en Bloc.