Décidément, plus on avance dans cette sacrée campagne électorale, plus on s'enfonce dans l'indescriptible. Rien ne va, vraiment plus. Ces sacrés politiciens engagés dans ces sacrées élections ont, semble-t-il, engagé de sacrés communicateurs (parfois même, pour quelques uns, d'outre Atlantique), et ces derniers leur en ont donné pour leur argent. Il faut vraiment qu'il soit d'une pureté irréprochable cet argent, pour qu'on leur donne, en contre partie, des œuvres volées. Il faut, aussi, dire que depuis un sacré hiver 2011, tout se vole en Tunisie, et çà se vole en plein jour devant tout le monde sans aucun état d'âme. Il paraîtrait que même leur sacrée révolution leur a été volée aux tunisiens. Et pour continuer sur cette lancée, on continue de voler, de détourner, de subtiliser de s'approprier ce qui est à autrui. On commence par voler la révolution d'un peuple, puis on lui vole son identité, puis ses idéaux, puis on lui vole ce qui lui reste de semblant de fierté... pour enfin lui servir des « choses » volées d'un peu partout. On dirait que le pays s'est transformé en un grand souk spécialisé dans le recel. Même pas capables de conduire une campagne qui se respecte, et dire qu'on veut devenir (et qu'on est devenu) des leaders et des décideurs dans le pays. Pas même capable de créer un logo ou le moindre slogan, pour un semblant de campagne électorale. Cela a commencé en 2011 quand un éminent parti, qui avait forgé sa renommée de parti des « résistants » purs et durs, subtilisa le logo d'une femme politique européenne de renommée (pour elle, c'est pour de bon) et placarda partout le fameux logo des lunettes pour, parait-il, une meilleure (??) vision des choses. Cela s'est poursuivi cette année avec un grand parti qui souffre parait-il d'un sérieux tarissement des sources de son financement (à force de prélèvements, forcément, çà finit par arriver) et s'est retrouvé dans l'obligation de voler le thème de campagne d'un parti étranger (pas tellement étranger, à ce qu'il parait, puisque faisant partie de la même confrérie) et l'a servi à peine réchauffé à ses fans émerveillés. Les autres partis crièrent en unisson au scandale et au vol. Et essentiellement, les partisans du plus grand parti opposé à la formation qui a fauté. Mais il semblerait, aussi, que ce grand parti d'opposition, qui porterait les espoirs de tous les tunisiens, soit tombé dans le même piège, celui du larcin des œuvres d'autrui. En effet, l'heureux agent de communication qui a eu le privilège de conduire la campagne de ce grandissime parti, serait tombé dans la facilité, et n'a pas résisté à la tentation de piocher dans la banque d'images de chez l'oncle Google, pour illustrer une affiche prétendant parler au nom des femmes tunisiennes. Oui mais c'était sans compter avec l'âme de fouineurs de nos chers compatriotes qui n'ont pas mis un jour pour découvrir le pot aux roses, et présenter au grand public, l'original de la photo illustrant l'affiche en question, et qui représente en réalité, un groupe de femmes espagnoles. Et pour que tout soit définitivement clair, il faut préciser que cette affiche espagnole date de 2012. Si les partisans du premier parti pourront toujours prétendre que le fait d'emprunter chez un frère, çà ne s'appelle pas du vol, puisqu'il s'agissait du thème de campagne d'un parti frère faisant partie de la même confrérie, les leaders de la seconde formation pourront toujours leur répondre que pour eux, non plus, on ne peut nullement parler de vol, car on est dans le même cas d'espèce quand une dame usurpe l'image de sa sœur. Les belles espagnoles ne sont-elles pas les lointaines cousines et sœurs des dames tunisiennes depuis le temps de l'Andalousie ? Mais sinon, et toute blague à part, çà commence, sérieusement, à bien faire avec cette campagne qui n'en est qu'à ses premiers balbutiements, et qui nous en promet des scandales plus fumants les uns que les autres.