La réalité a-t-elle dépassé l'imaginaire? Nous sommes pourtant en 2012 dans la Nouvelle Tunisie post-révolutionnaire. Comment se fait-il qu'on vive encore comme si on était aux siècles de l'obscurantisme, ceux de la loi de la jungle où c'est le plus fort qui impose sa loi. Jusqu'où ira-t-on avec ce phénomène d'insécurité qui menace la stabilité du pays? La présente histoire vécue par la localité de Haggouna a laissé perplexe plus d'un. TunisieNumerique est descendue sur le terrain à la rencontre des populations de la localité de Haggouna dans le gouvernorat de Sfax pour leur donner la parole et l'opportunité de s'exprimer sur les vols à main armée dont elles sont victimes. En effet, une bande malfrats a pris pour cible cette localité située sur la route de Saltniya au km 17 l'écumant toutes les nuits. La population locale composés de 50 à 60 familles, a perdu le sommeil et les nuits sont devenues peuplées de peur et d'appréhensions sur un avenir qui n'a jamais été aussi incertain. Il s'agit de citoyens ordinaires vivant dans le dénuement total. Ils tirent leurs maigres ressources de l'élevage familial qu'ils pratiquent. Fiers et dignes, tout ce qu'ils demandent c'est la sécurité afin de pouvoir travailler et vaquer à leurs occupations quotidiennes. La peur des bandits armés qui viennent une fois la nuit tombée, a perturbé le rythme de vie des habitants de Haggouna. Ils passent leurs nuits à veiller à tour de rôle afin de prévenir contre le vol des maigres biens qu'ils possèdent en l'occurrence quelques têtes de moutons qu'ils élèvent. Un sentiment d'abandon par les autorités Le temps s'est arrêté pour ces populations. Ils ont le sentiment profond d'être oubliés par les autorités. Pourtant, à les écouter, ils ne demandent rien sauf la sécurité et la quiétude pour vivre comme tout le monde sans avoir à craindre pour leurs vies ni pour celles de leurs enfants. Des bandes armées ont volé jusqu'à présent quelque 80 moutons pour une somme s'élevant à quelque 32 000 dinars, sans qu'ils ne soient inquiétés ni que soit mis fin à leur basse besogne. Une somme qui représente une fortune pour des familles démunies. Le dernier épisode en date remonte au début du mois de janvier avec le vol de 20 moutons avec leurs brebis. Ces bandits qui semblent aguerris utilisent des pistolets à plomb, des couteaux et des machettes. Ils sont passés maîtres du harcèlement de ces habitants désarmés qui n'ont rien à opposer à cette violence que la force du bâton. Absence des forces de sécurité Ni les plaintes auprès des autorités sécuritaires ou administratives représentées par le délégué n'ont apporté de changements face aux menaces dont ils font l'objet. Ils semblent être oubliés et abandonnés à leur sort comme le reconnaissent la plupart de ces habitants. Aucune patrouille ne sillonne leur localité. S'il leur arrive d'appeler à la rescousse les forces sécuritaires, celles-ci n'arrivent que tardivement. Et si, selon le témoignage des habitants, il arrive que les malfrats soient arrêtés, ils sont libérés deux ou trois jours après. En fait, ce que les habitants demandent c'est d'avoir la possibilité de se défendre en leur octroyant des autorisations et les permis nécessaires même si c'est pour des armes d'auto-défense tels que les pistolets électriques. En outre, les quelques usines qui sont installées à la lisière de leur localité n'apportent aucun bénéfice aux habitants de cette localité, pas même l'éclairage sensé sécuriser l'endroit. Et leurs propriétaires sont toujours aux abonnés absents. Cette route qui traverse leur localité est la source de tous leurs malheurs. Ils menacent de la faire exploser. Car ils n'ont plus rien à perdre. Un besoin pressant de sécurité Pourtant leurs demandes sont simples outre, des emplois et des projets de développement au niveau de leur localité, la sécurité demeure leur premier souci. A cet égard, les habitants de Haggouna avancent parmi leurs revendications l'établissement d'un check-point afin de dissuader ces bandes organisées de venir troubler leur vie et voler leurs bétails qui représentent l'une de leurs principales sources de vie. Ils ont lancé un cri de détresse à travers TunisieNumérique aux autorités afin de trouver une solution à leur problème de sécurité. Espérons qu'ils soient entendus et que les autorités assument leurs responsabilités et apportent des remèdes à cette anomalie car il en va de la crédibilité de l'Etat.