Le FTDES organise l'ouverture de l'atelier de travail « Pour une politique migratoire tunisienne plus inclusive et respectueuse des droits » qui se déroulera le mardi 26 juin à l'Hôtel Majestic de Tunis. Organisé dans le cadre du projet « Droits d'immigrants, droit d'émigrer » avec le soutien du Rosa Luxembourg , cet atelier de travail aura pour objectif de rassembler des activistes marocains et tunisiens de défense des droits des migrants pour travailler ensemble à élaborer des recommandations qui seront ensuite présentées lors d'un séminaire en septembre aux décideurs tunisiens concernés. Contexte : Depuis son indépendance, la Tunisie a participé à des programmes d'échanges et d'invitation d'étudiants africains depuis tout le continent. Ces échanges ont toujours été intenses et ont tendance à être encore davantage sollicités ces derniers temps. Comme dans tout cursus universitaire, les étudiants ont tendance à effectuer des stages et parfois saisir, directement à la fin de celui-ci, des opportunités d'emploi. Ainsi, dès lors que des programmes d'échanges d'étudiants sont mis en place, il semble nécessaire d'envisager et de préparer la possible professionnalisation de ceux-ci dans le cadre juridique national en assurant un accès au travail garanti et des conditions de travail décentes. Aussi, partant de ce constat, la liberté d'association et syndicale doivent donc pour voir être assurées. La Tunisie, depuis la « Révolution de la dignité » et l'intervention étrangère en Libye en 2011, est devenue un espace de circulation, non plus essentiellement d'émigration vers le continent européen, mais aussi d'immigration et de transitsur son sol. L'expérience du camp de réfugiés de Choucha en a été un exemple, avec une expérience volontariste de la part du gouvernement tunisien, qui a accepté une mission internationale de grande ampleur. La tâche a été compliquée, malgré un grand élan citoyen. Elle n'a pas été sans conséquences pour les populations tant accueillantes, que pour les réfugiés. Les tentatives de plusieurs d'entre eux de rester vivre en Tunisie n'avait pas été clairement envisagées et elles se sont par conséquent déroulées parfois difficilement. Les protections vis-à-vis des abus de certains employeurs sont généralement très faibles, et de nombreux cas d'exploitation notamment à l'égard des femmes migrantes ont été révélés, et peuvent désormais être pris en charge par la nouvelle Instance de lutte contre la traite. De nombreuses familles libyennes sont également venues chercher refuge en Tunisie depuis 2011. Pouvant circuler de manière facilitée grâce à un accord tuniso-libyen, les conditions de séjour pour beaucoup d'entre elles n'en furent pas plus facile, et a fortiori depuis que la situation économique libyenne est entrée en crise. De nombreuses questions se sont posées alors et se posent encore comme celles de l'accès à l'éducation pour les enfants de nationalité libyenne, l'accès au travail, à la santé en Tunisie... Dans le contexte politique actuelle, laissant place dans de nombreux pays au repli sur soi dû notamment aux conséquences de la crise économique de 2008, mais aussi en raison de l'instrumentalisation du sujet migratoire -particulièrement au sein de l'Union Européenne – par des représentants politiques à des fins essentiellement sécuritaires, la Tunisie doit prendre garde et veiller à se protéger contre les velléités européennes d'externalisation de leurs frontières. En revanche, elle essaye aussi de se prémunir contre les tentations de politiques populistes anti-migrants présentes également chez certains de ses voisins, et assurer des conditions de séjour et de traitement dignes des personnes immigrant sur son territoire. Cela s'effectue notamment dans le cadre de la construction d'une nouvelle politique migratoire comprise dans la Stratégie Nationale Migratoire, qui doit permettre de mettre de côté les lois encore employés de la dictature comme la loi du 3 février 2004. Le Maroc voisin, ayant une expérience plus ancienne dans l'immigration et les migrations de transit sur son territoire, a mis en place une nouvelle politique migratoire plus inclusive et respectueuse des droits des migrants depuis notamment l'année 2013 et les luttes menées par des associations marocaines et le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH). Cet atelier de travail a donc pour objectif de réunir des représentants marocains de ces campagnes qui ont été menées depuis plusieurs années et des représentants associatifs et universitaires tunisiens afin de proposer des recommandations et des plans d'action concrets pour favoriser la défense des droits des migrants dans le cadre d'une nouvelle politique migratoire en Tunisie. Ces recommandations seront compilées de façon thématique dans un mémorandum et seront présentées lors d'une journée de travail à des décideurs et décideuses tunisiens début septembre. Objectifs principaux de l'atelier : * Réunir des activistes et chercheurs marocains et tunisiens pour l'élaboration d'un plan d'action engagé pour fournir des recommandations à la politique migratoire tunisienne en construction. * S'inspirer et apprendre des enseignements de l'expérience de lutte marocaine plus ancienne en matière de migrations. * Fédérer et mettre en place des mécanismes et méthodes d'action entre acteurs de défense pour les droits des migrants en Tunisie plus efficaces et structurés. * Accroître le travail entre le gouvernement et les associations Thèmes abordés : * Thèmes transversaux : * Expérience de luttes marocaines en matière de défense des droits des migrants au Maroc (campagnes, régularisation, coordination nationale...) * Expérience de lutte tunisienne en matière de défense des droits des migrants * Etat des lieux des normes en vigueur en Tunisie règlementant les migrations et de celles en cours de construction (Stratégie Nationale Migratoire) * Propositions et recommandations pour favoriser la construction d'une politique migratoire tunisien plus inclusive et protectrice des droits * Thèmes spécifiques (des exemples de recommandations peuvent être identifiés dans ce document))[1]: * Droits au séjour * Refus d'entrée, privation de liberté et expulsions * Protection des mineurs migrants (enfants, adolescents et jeunes adultes en famille ou non accompagnés) * Protection des femmes migrantes * Droit à des conditions de travail décentes * Liberté d'association et liberté syndicale * Droit au regroupement familial * Mécanisme national de demande d'asile et de protection * Campagnes de régularisation Méthodologie : * Trois sessions d'une demi-journée composée à chaque fois d'une séance plénière, suivie de deux ateliers de travails simultanés destinés à pouvoir fournir un mémorandum final riche en propositions et recommandations. Résultats de l'atelier : * Un mémorandum comprenant des propositions et des recommandations qui seront soumis à des décideurs tunisiens lors d'une Journée de travail début septembre 2018 * Une stratégie de travail en réseau d'acteurs associatifs marocains et tunisiens * Un plan d'action inter-associatif tunisie Lundi 25 juin : Arrivée à l'hôtel et installation —————— Jour 1 : Mardi 26 juin —————— 8h30 – 9h00 : Enregistrement des participants 9h00 – 9h05 : Allocution du FTDES 9h05 – 9h10 : Allocution de la Fondation Rosa Luxembourg 9h10 – 9h15 : Allocution du Laboratoire d'histoire des économies et des sociétés méditerranéennes 9h15 – 9h20 : Introduction du programme et des objectifs de l'atelie Première session :Le rôle des luttes des sociétés civiles Séance plénière 1 : L'efficacité du plaidoyer et du travail inter-associatif en réseau : l'exemple des campagnes d'actions pour un changement de politique migratoire au Maroc 9h20 – 10h05 : Séance plénière 1 : Historique des stratégies et modes d'action pour faire porter la réforme de la politique migratoire marocaine et les campagnes de régularisations Président de séance plénière : M. Abderrahim KASSOU, FMAS Travaux en ateliers simultanés : Plaidoyer, travail inter-associatif en réseau et relations avec le gouvernement 10h05– 11h20 : Atelier 1 groupe 1 : Stratégies de travail en réseau en Tunisie : plan d'action inter-associatif et relations avec le gouvernement Atelier 1 groupe 2 : Quelle place pour des campagnes de régularisation en Tunisie : avantages et inconvénients d'après l'expérience marocaine Stratégie à court terme pour l'intégration des travailleurs migrants au sein des syndicats tunisiens 11h20 – 11h35 : Pause-café Séance plénière 2 : Améliorer les conditions d'accueil, faciliter les procédures de régularisation du séjour et assurer des voies de recours 11h35 – 11h50 : Séance plénière 2 : Améliorer les conditions d'accueil, faciliter les procédures de régularisation du séjour et assurer des voies de recours Présidente de séance plénière : Mme. Sara SOUJAR, GADEM 11h50 – 13h05 : Atelier 2 groupe 1 : Droits de séjour et pénalités Atelier 2 groupe 2 : Refus d'entrée, privation de liberté et expulsions 13h05 – 14h40 : Déjeuner Deuxièmesession : Défis et objectifspourune amélioration de la situation des migrants en Tunisie Séance plénière 3 : Le droit à des conditions de travail décentes et la liberté d'association 14h40 – 14h55 : Séance plénière 3 : Le droit à des conditions de travail décentes et la liberté d'association Président de séance plénière : M. Mohamed SARR, ALDA 14h55 – 16h25 : Atelier 3 groupe 1 : Liberté d'association et liberté syndicale Atelier 3 groupe 2 : Garantir des conditions de travail décentes et encadrées 16h25 – 16h40 : Pause-café Séance plénière 4 : La protection des catégories de migrants les plus vulnérables 16h40 – 16h55 : Séance plénière 4 : La protection des catégories de migrants les plus vulnérables Président.e de séance plénière : Dr. Moez CHERIF, ATDDE 16h55 – 18h25 : Atelier 4 groupe 1 : Assurer la protection des femmes migrantes Atelier 4 groupe 2 : Assurer la protection des mineurs migrants accompagnés d'un responsable légal ou non 18h25 – 18h40 : Pause-café —————— Jour 2 : Mercredi 27 juin —————— Troisièmesession :Recommandations et orientations pour la Stratégie Nationale Migratoire tunisienne Séance plénière 5 :La protection internationale et le mécanisme national de demande d'asile dans le cadre de la Convention de Genève (1951 9h00 – 9h15 : Séance plénière 5 : La protection internationale et le mécanisme national de demande d'asile dans le cadre de la Convention de Genève (1951) Présidente de séance plénière : Mme. Michela CASTIELLO D'ANTONIO, Euromed Droits 9h15 – 10h45 : Atelier 5 groupe 1 :Quelle adaptation nationale du cadre juridique international relatif à l'asile ? Atelier 5 groupe 2 :Quel mécanisme national de protection des demandeurs d'asile ? 10h45 – 11h00 : Pause-café
Séance plénière 6 : Plan d'action de long terme pour une défense durable des droits des migrants
11h00 – 11h15 : Séance plénière 6 : Plan d'action de long terme pour une défense durable des droits des migrants Président.e de séance plénière : Laboratoire d'histoire des économies et des sociétés méditerranéennes 11h15 – 12h45 : Atelier 6 groupe 1 : Assurer des moyens de mise en place du droit au regroupement familial Atelier 6 groupe 2 : Rédaction d'un document de plaidoyer concernant les revendications immédiates à l'issue du séminair 12h45 – 14h15 : Déjeuner Séance plénière de clôture : 14h15 – 15h00 : Séance plénière de clôture : Restitutions et mise en perspective des rapports des séances et ateliers