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Tunisie, politique : Moncef Marzouki ou l'intelligence qui rampe sous l'apparente folie ?
Publié dans Tunivisions le 13 - 10 - 2012

On a beaucoup lu et entendu sur l'état de santé du président provisoire Moncef Marzouki, certains allant même jusqu'à réclamer la publication d'un bulletin de santé régulier du président de la République après un examen psychiatrique auquel il serait nécessairement soumis. D'aucuns ont même diffusé en mars 2012 une rumeur selon laquelle le mouvement Ennahdha aurait l'intention de recourir à un coup d'Etat sanitaire (comme celui du 7 novembre 1987) pour se débarrasser des frasques et des coups de tête de celui que ce même mouvement avait propulsé, quelques mois plus tôt, au sommet de l'Etat.
Pour tout dire, sans faire l'économie de certains mots, celui de folie a été lancé, surtout sur les réseaux sociaux. Il faut reconnaître à ce propos que Moncef Marzouki est resté serein devant cette mouvance le prenant pour cible, alors que par ailleurs il se distinguait par une apparente précipitation pour des réactions épidermiques et des déclarations enflammées, comme s'il avait les nerfs à fleur de peau. Il semblait insensible à ces attaques, les considérant comme des aboiements sur un train qui passait. Sans doute cela aussi a-t-il contribué à la montée de sa cote dans les sondages, qui ne sont pas innocents, eux aussi, on le sait mieux aujourd'hui, de toute manigance et de moult manipulations.
Nous avions souligné, alors, chez Marzouki, le politique, une stratégie sournoise qui se construisait autour de l'objectif majeur, celui des prochaines élections. Pour un temps, surtout au début de son investiture, il avait joué d'un populisme trop fragrant qui avait failli lui coûter gros après les promesses non tenues aux échéances fixées. Il avait cependant vite trouvé son bouc-émissaire, la Nahdha responsable du gouvernement, donc de ses échecs et des restrictions des attributions présidentielles. Depuis, de façon plus ou moins théâtralisée, le divorce était imminent, sinon conclu, entre le parti islamiste et le fondateur du Congrès.
A ce propos même et en signe de séparation entre l'Etat et le parti, le président marquait une nette distance à l'égard de son parti d'origine qui, lui, tenait à son fondateur par une autre sournoise stratégie Abboudienne (relative à Mohamed Abbou) qui entend profiter de la carte présidentielle en attendant de meilleures opportunités qui commanderaient de nouvelles stratégies et d'autres alliances. Il était évident alors que Marzouki voulait se prévaloir d'une image populaire, représentative de tout le peuple, en vue peut-être d'une candidature en indépendant pour les prochaines présidentielles qui seraient manifestement marquées par plusieurs tiraillements, partisans et autres. Cela n'empêche pas le futur candidat, pour plus d'assurance et pour mieux contenir les suivants sur la liste, d'implanter ses nouveaux fidèles (les anciens s'étant laissés perdre dans des conflits internes de basse besogne) dans la nouvelle structure du parti et d'imposer sa candidature comme seule adoptée dans la conjoncture actuelle.
Cela fait, l'échéance électorale devenant proche de par la revendication généralisée d'un calendrier précis avant le 23 octobre 2012, le président provisoire peut se livrer, spectaculairement, à une stratégie de plus grande capitalisation de popularité, d'abord par la réaffirmation d'une filiation soulignée à la révolution, comme par exemple par la publication des procédures de recrutement des victimes de la révolution sur le site de la présidence et non sur le site gouvernemental, ou encore par le retour à la Mère Bouazizi et trois autres de même valeur symbolique pour les envoyer en pèlerinage à la Mecque. En plus, il va se déployer énergiquement dans une stratégie de récupération de la colère et du dépit généralisés de façon à les focaliser sur son principal adversaire politique, désormais, Ennahdha. Ainsi, il récupère l'initiative de l'UGTT ; il table beaucoup sur le Front populaire (Hamma Hammami est le président de parti le plus reçu par le président ces derniers mois) ; il reçoit même le président de Nidaa Tounès, contre la position de son parti et contre l'argumentation défaillante de son porte-parole, la veille, sur une télévision privée. Tout ce qu'il faut pour se donner l'image du seul fédérateur de tous, troïka et opposition. Tant pis pour ceux de la troïka qui ne suivent pas, la machine est déjà lancée, avec ou sans eux.
Du coup, qu'est-ce qui arrive ? Des réajustements flagrants des positions, des concessions insoupçonnées, aussi bien du côté d'Ennahdha (acculée) que du côté d'Ettakattol (toujours à la traîne).
Pour tout dire, la naïveté de certains acteurs politiques tunisiens, c'est de croire à la folie de Marzouki. Car s'il en est ainsi, il faut reconnaître à ce monsieur l'intelligence de tirer de cette folie ses traits de génie ; ce qui risque de frapper, encore une fois, la place politique par une nouvelle surprise dont ils n'auraient peut-être pas perçu assez tôt les signes annonciateurs et la démarche de concrétisation.
Mais s'il y réussit, il faudra bien qu'ils tirent leur chapeau devant lui et qu'ils se rappellent le dicton de toujours : « On n'a que les gouvernants qu'on mérite » !


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