Maintenant quand on parle du projet Taparura et de la réconciliation de la ville de Sfax avec son environnement comme on voit sur les grands titres des journaux de la place, comme le décrivent les nostalgiques, on ne doit pas oublier que pour le succès du « projet du siècle !» comme on le répète le plus souvent, il faut réunir des conditions de base pour son intégration dans un cadre propre et saint. Autrement dit on ne doit pas fermer les yeux sur la côte sud qui se trouve à moins de 3 km et qui montre une situation plus grave que je qualifie de désastreuse : c'est la SIAPE qui pollue mer terre et air. Son rayon d'action touche maintenant des zones de plus en plus lointaines. Les dégâts environnementaux dus à la SIAPE rappellent si fortement ceux de son prédécesseur la NPK sur la rive nord. A croire que le destin des sfaxiens est d'être entouré de phosphate et de ses innombrables nuisances du sud au nord. Pour trouver des solutions, une étude a été lancée par le Ministère de l'Environnement pour établir l'état des lieux de la côte sud de Sfax et plus précisément l'environnement proche de la SIAPE. D'un autre côté un projet de dépollution atmosphérique de la SIAPE est envisagé. Alors, d'un côté on parle d'une étude pour trouver des scénarios pour la SIAPE qui pourraient envisager une délocalisation de l'usine et avant d'avoir le résultat, on décide de lancer un projet de 6 Millions de dinars pour la dépollution atmosphérique ? Qui doit-on croire ? On se demande après, pourquoi le citoyen ne sait plus à quel saint se vouer et a du mal à croire en des projets qui ont du mal à se concrétiser et qui s'ils voient le jour tardent à se mettre en place. Par ailleurs, l'industrie chimique des phosphates n'est pas le seul mal dont soufre la ville de Sfax, bien au contraire il vous suffit d'emprunter les rues et les routes pour vous rendre compte du désastre. Vous n'aurez qu'un constat, c'est une ville délaissée et oubliée. Ni les entrées de la ville, ni le manque de loisirs ne vous encourageront à y rester. Ce n'est plus un hasard si elle n'intéresse plus l'investissement privé. D'ailleurs, les intervenants d'un séminaire tenu à Sfax ont bien mis en exergue l'agonie de la ville qui perd de plus en plus sa place dans l'équation de développement économique sur le plan national. Malgré cet état des lieux, les sfaxiens gardent l'espoir qu'un jour heureux dusse-t-il tarder à venir où Sfax deviendra la belle ville dont ils ont toujours rêvé : Ont-ils raison d'y croire ? Jalel BOUZID (Universitaire) Réaction à l'article : Réveillez vous Contact : [email protected]