Les députés qui ont discuté, ce vendredi 21 juillet 2023, le projet d'accord de financement conclu entre la République tunisienne et un groupe de banques locales pour mobiliser un prêt en devises d'une valeur de 400 millions de dinars, ont convenu que l'approbation de ce prêt pour financer le budget de l'Etat est « un mal nécessaire » au vu de la conjoncture économique actuelle. Ils ont toutefois exprimé leur espoir que ce sera le dernier prêt qui leur sera proposé, soulignant la nécessité d'œuvrer à l'avenir pour se concentrer sur l'établissement d'un nouveau modèle de développement basé sur l'investissement et d'ouvrir la voie à des initiatives innovantes. Les députés ont appelé à l'adoption de réformes sérieuses, notamment dans les finances publiques estimant que le coût de la non-réalisation des réformes sera très élevé, en particulier le coût social. Ils ont également appelé le ministère des Finances à divulguer les prêts précédemment obtenus par la Tunisie affirmant qu'il est impératif de réduire la politique d'emprunt que l'Etat a poursuivie pendant la « décennie de ruine » et de développer une vision financière et politique qui conduirait à une réduction de l'endettement interne et externe sur une période de vingt ans, avec des objectifs clairs dans ce domaine. « Nous attendons du gouvernement qu'à l'avenir, au lieu de présenter des lois d'approbation de prêts, il présente des initiatives législatives qui suivent le rythme des développements, comme la révision du taux de change et du système fiscal dans le sens d'établir une véritable justice fiscale, l'assouplissement des procédures douanières pour réduire la contrebande et l'élaboration d'une stratégie nationale pour stimuler la croissance et construire une économie nationale forte » ont déclaré les députés. Ils ont, en outre, appelé à la révision du statut de la Banque centrale de Tunisie (BCT) afin que l'Etat puisse emprunter auprès de la banque à un taux raisonnable et à mener une réforme bancaire profonde qui mettrait fin au rôle des réseaux « d'intérêts personnels » qui dominent sur les moyens du peuple tunisien. Les élus ont enfin recommandé d'activer les relations économiques diplomatiques de la Tunisie afin d'obtenir des opportunités de financement, loin de « l'extorsion » pratiquée par certaines parties et grandes entreprises, évoquant l'importance d'une bonne préparation du budget de 2024 et conseillant aux différents ministères de collaborer pour assurer la création d'opportunités d'investissements internes et internationaux au profit de la Tunisie.